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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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• Les valeurs <strong>de</strong> l’imparfait et du passé simple<br />

Le <strong>de</strong>rnier argument est basé sur les valeurs <strong>de</strong> l’imparfait et du passé simple (Hirsch 1980a :<br />

87ss ; Hirsch 1980b : 96ss ; Pérennec 1984 : 50 ; Vuillaume 1990 : 48 ; Vuillaume 1998 ;<br />

Mellet 2000).<br />

La littérature sur l’imparfait l’analyse le plus souvent dans son opposition au passé simple et<br />

s’inscrit dans trois paradigmes explicatifs principaux (Bres 1998 : 160) : a) l’aspect :<br />

imperfectif vs perfectif ; b) la référenciation : anaphorique vs non-anaphorique ; c) la<br />

textualité : non-progression vs progression, arrière-plan vs premier plan. Aussi bien la<br />

<strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’imparfait comme celle d’un temps imperfectif que celle d’un temps<br />

anaphorique ren<strong>de</strong>nt compte <strong>de</strong> la relation étroite entre l’imparfait et le DIL. Si l’on<br />

considère l’imparfait comme un temps imperfectif, ouvert, cette valeur s’accommo<strong>de</strong> avec la<br />

représentation d’un discours : celui-ci est représenté en cours, et non pas sous une forme<br />

con<strong>de</strong>nsée par l’énonciateur citant. L’imperfectif donne à entendre les propos rapportés en<br />

accompagnant le déroulement <strong>de</strong> cette énonciation secon<strong>de</strong>.<br />

S. Mellet (2000 : 92) ajoute que le modèle aspectuel ne rend compte qu’insuffisamment <strong>de</strong><br />

« l’adéquation totale entre imparfait et style indirect libre en contexte narratif passé ».<br />

L’auteur, se situant dans le cadre explicatif anaphorique, propose une <strong>de</strong>scription<br />

référentielle à double repère qui rejoint les analyses d’Authier-Revuz. L’auteur décrit les<br />

formes <strong>de</strong> l’imparfait comme <strong>de</strong>s formes qui « impliquent toujours un double ancrage<br />

énonciatif : ce sont <strong>de</strong>s formes qui, en soi, sont bi-vocales. (Authier-Revuz) » (Mellet 2000 :<br />

92) 148 .<br />

User d’un imparfait, c’est en effet donner à voir un procès passé <strong>de</strong> l’intérieur, à partir d’un point <strong>de</strong><br />

vue lui-même situé dans le passé, fourni préalablement par le contexte et instauré par celui-ci comme<br />

origine secondaire <strong>de</strong>s repérages énonciatifs. Cette translation vers le passé <strong>de</strong>s coordonnées déictiques<br />

n’occulte cependant pas entièrement le hic et nunc du narrateur, qui reste disponible comme repère<br />

ultime, ne serait-ce que pour permettre le calcul temporel faisait <strong>de</strong> l’imparfait un temps du passé.<br />

Le procès décrit à l’imparfait est donc, en tout contexte, soumis à un double repérage […] :<br />

simultanéité [...] avec la situation passée avec laquelle l’imparfait est en relation anaphorique et<br />

antériorité par rapport au nunc du narrateur ; ce double repérage est le propre d’une forme « toncale ».<br />

Selon l’auteur, le double repérage <strong>de</strong> l’imparfait justifie la corrélation entre l’imparfait et le<br />

discours indirect libre :<br />

[...] le discours rapporté suscite la présence dans le texte <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sujets énonciateurs ; cette double<br />

présence active tout particulièrement la dualité du repérage énonciatif [...]. L’imparfait est donc<br />

148 M. Pérennec (1984), sans s’inscrire dans le cadre d’une théorie anaphorique, propose également une<br />

<strong>de</strong>scription à double repérage <strong>de</strong> l’imparfait, dont « l’existence présuppose une relation entre l’énonciateur et le<br />

procès » (1984 : 50), et conclut sur l’incompatibilité du DIL et du passé simple, qui se construit sans référence<br />

à l’instance d’énonciation.<br />

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