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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Dans les énoncés a) et c), la non-application <strong>de</strong> la concordance <strong>de</strong>s temps produit un énoncé<br />

où l’énonciateur rapporteur tend à prendre en charge les paroles rapportées, tandis que son<br />

application produit un énoncé où celui-ci n’assume pas la proposition du discours second<br />

(Riegel et al. 2001 : 600). La différence ne se situe pas comme en allemand au niveau<br />

évi<strong>de</strong>ntiel mais temporel. Les variantes a) et c), en français, marquent la validité <strong>de</strong> la thèse<br />

représentée dans le présent <strong>de</strong> l’énonciateur rapporteur 135 , à la différence <strong>de</strong>s variantes b) et<br />

d), qui ne vali<strong>de</strong>nt pas la thèse <strong>de</strong> l’énonciateur second, pas plus qu’elles ne l’invali<strong>de</strong>nt.<br />

Selon la thèse sémantique, l’imparfait, ayant une valeur d’inactualité, permet à l’énonciateur<br />

rapporteur <strong>de</strong> ne pas coasserter la proposition <strong>de</strong> l’énonciateur second, tandis que l’usage du<br />

présent, véhiculant une valeur d’actualité (Confais 2002 : 408ss), signifie que l’énonciateur<br />

rapporteur vali<strong>de</strong> la proposition du discours relaté 136 .<br />

Comme en allemand, les variations sémantiques ne sont pas constamment présentes. Elles<br />

sont <strong>de</strong>s tendances favorisées par <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> discours. Il se dégage une certaine<br />

proximité entre le signalement <strong>de</strong> la prise en charge dans l’indirekte Re<strong>de</strong> et le discours<br />

indirect. La non-concordance <strong>de</strong>s temps en français dans un discours rapporté au passé peut<br />

suggérer– selon les contextes – que le contenu propositionnel est valable au moment <strong>de</strong><br />

l’énonciation, ce qui s’interprète comme une adhésion ; à ceci correspond, en allemand,<br />

l’absence <strong>de</strong> modalisation apportée par l’emploi <strong>de</strong> l’Indikativ. A l’inverse, si l’application<br />

<strong>de</strong> la concordance <strong>de</strong>s temps donne lieu à un énoncé dans lequel l’énonciateur rapporteur ne<br />

se prononce pas sur la validité <strong>de</strong>s propos relatés, en allemand, une modalisation comparable<br />

est réalisée par l’emploi du Konjunktiv I. En revanche, la pesée critique forte qu’amène<br />

l’emploi du Konjunktiv II ne trouve pas <strong>de</strong> correspondant dans l’usage <strong>de</strong>s temps français.<br />

135 Austin avait décrit (cf. 1.4.4.2) le discours indirect comme un mo<strong>de</strong> qui rapporte l’acte locutionnaire dans<br />

ses trois aspects tout en l’isolant <strong>de</strong> l’acte illocutionnaire initialement réalisé, mais nous aurions avec la<br />

coassertion un cas <strong>de</strong> reprise <strong>de</strong> l’acte illocutoire.<br />

136 Barbazan (2002 : 67) établit une corrélation entre les variations <strong>de</strong> temps et les variations modalisatrices <strong>de</strong><br />

l’énonciateur rapporteur en citant les exemples suivants : « Le candidat du parti socialiste a affirmé qu’il n’y<br />

avait aucune raison d’envisager une dégradation <strong>de</strong> la situation économique, si la ligne <strong>de</strong> conduite adoptée par<br />

le gouvernement était maintenue. Le candidat <strong>de</strong> notre parti a clairement démontré qu’il n’y a aucune raison<br />

d’envisager une dégradation <strong>de</strong> la situation économique si la ligne <strong>de</strong> conduite adoptée par le gouvernement est<br />

maintenue. » Le premier énoncé est celui d’un énonciateur qui rapporterait les propos d’autrui sans se<br />

prononcer sur la validité <strong>de</strong> ceux-ci, tandis que le <strong>de</strong>uxième énoncé émanerait d’un énonciateur partageant la<br />

responsabilité <strong>de</strong>s propos dont il se fait l’écho. Toutefois, les verbes introducteurs jouent ici un rôle important<br />

<strong>de</strong> sorte que le temps n’est pas le seul paramètre qui influe sur l’attitu<strong>de</strong> modalisatrice.<br />

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