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syntaxique et de fonction grammaticale, parle de « fuzzy Prädikation », ces enchaînements ont une représentation non exclusivement symbolique, mais aussi iconique. La linéarisation des segments reflète le déroulement des actes, verbaux comme non-verbaux, de la scène représentée. Par ailleurs, ces constructions allemandes sont d’un registre plutôt oral et familier. Le tableau ci-dessous résume les différences dans les valeurs discursives accompagnant les différentes intégrations syntaxiques. Intégration syntaxique du DD et valeur discursive en allemand et en français Norme Usage oral / familier « Eh, fais attention ! » a-t-il dit « Eh, fais attention ! » il a dit « Hey, pass doch auf ! » hat er gesagt « Hey, pass doch auf ! » hat er gesagt 4 Le mode direct Le discours direct est, en allemand comme en français, la monstration d’une énonciation seconde. Cette construction énonciative débouche sur la valeur discursive de fidélité et d’authenticité, formulée en d’autres termes par Lips (1926 : 23) : « En tant que type linguistique, il comporte des variations de langue à langue, mais partout on retrouve son caractère fondamental de reproduction textuelle et intégrale ». Nous rappellerons que les représentations discursives (dans le sens d’un ensemble structuré de normes, d’usages et de valeurs collectives, qui guident et conditionnent la réalisation de la parole, cf. 2.4.2.2). du discours direct sont sensiblement les mêmes en allemand et en français, notamment dans son opposition au discours indirect 128 . Le discours direct Le discours direct est perçu en allemand et en français comme un discours qui donne à entendre les paroles véritables de l’énonciateur second 129 . Dans le domaine de la littérature, le discours direct donne l’illusion du vivant et du réel par convention de discours. « On ne voit pas comment les énoncés au discours direct pourraient être infidèles puisqu’ils ont le même degré de réalité que le discours citant », souligne Maingueneau (1993 : 96ss ). La ‘fidélité’ de la citation et le choix du DD est une contrainte pragmatique liée aux conventions 128 Les similitudes énonciative et discursives n’empêchent pas des difficultés traductologiques liées à la fonction expressive du signe (cf. 2.4.2.1). 129 Comme rappelé dans la partie 1.2.1, les grammaires ne distinguent pas toutes les valeurs discursives des fonctionnements énonciatifs. - 138 -

de certains genres de discours 130 (la presse, les publications scientifiques, …) et certains types illocutoires (l’argumentation, l’information, …) : In bestimmten Verwendungssituationen, z.B. Kontext des wissenschaftlichen Zitierens usw, ist jedoch mit dem Zitieren die Pflicht zur wörtlichen Wiedergabe normativ verbunden, umgekehrt gilt dort wörtliche Wiedergabe ohne die Verdeutlichung des Zitatkontexts durch Anführungszeichen (samt Quellenangabe) als Verstoß gegen Textsortenkonventionen und darüber hinaus bestimmte wissenschaftliche Prinzipien. (Zifonun et al. 1997 : 1755) Le discours direct libre, qui contient un degré d’immédiateté supplémentaire par rapport au discours direct régi ou avec incise, est souvent employé pour refléter les pensées intimes d’un énonciateur et provoquer chez le destinataire le sentiment de proximité avec sa vie intérieure, comme l’expose Stanzel pour le discours littéraire : Im inneren Monolog tritt dem Leser ein Ich gegenüber, das bereits die charakteristischen Merkmale einer Refklektorfigur aufweist: es erzählt nicht, wendet sich an keinen Zuhörer oder Leser, sondern spiegelt in seinem Bewußtsein seine eigene momentane Situation, einschließlich von Rückerinnerungen, die durch diese Situation aufgerufen werden. (Stanzel 2001 : 271) Zuschlag (2002 : 201) souligne que le discours direct libre pensé, ou monologue intérieur, s’est développé de façon similaire dans la littérature allemande et française des 19 ème et 20 ème siècle, de sorte que la traduction de cette forme discursive, en allemand ou en français, ne crée pas d’effet d’anachronisme et d’étrangeté dans la littérature cible. Ce parallélisme dans l’histoire littéraire ne s’observe pas dans le cas du discours indirect libre et gêne l’équivalence traductologique (cf. 9.1.2). Le discours indirect Le discours indirect, et plus encore le discours narrativisé, livre une interprétation d’un acte de parole sans donner au destinataire du DR le sentiment de proximité avec le discours second. Il est pour ainsi dire admis d’avance que le narrateur ne se contente pas de transposer les paroles en propositions subordonnées, mais qu’il les condense, les intègre à son propre discours, et donc les interprète en son propre style [...]. (Genette 1972 : 192) Ce discours placé sous la responsabilité de l’énonciateur citant pose la question de sa responsabilité, notamment dans les textes officiels et de presse (cf. chapitre 9.2), comme le rappelle Jäger : 130 Sur les liens entre les formes de discours rapporté (direct et indirect) et les conventions de genres de discours dans des langues non indo-européennes, voir von Roncador (1988 : 116). - 139 -

<strong>de</strong> certains genres <strong>de</strong> discours 130 (la presse, les publications scientifiques, …) et certains<br />

types illocutoires (l’argumentation, l’information, …) :<br />

In bestimmten Verwendungssituationen, z.B. Kontext <strong>de</strong>s wissenschaftlichen Zitierens usw, ist jedoch<br />

mit <strong>de</strong>m Zitieren die Pflicht zur wörtlichen Wie<strong>de</strong>rgabe normativ verbun<strong>de</strong>n, umgekehrt gilt dort<br />

wörtliche Wie<strong>de</strong>rgabe ohne die Ver<strong>de</strong>utlichung <strong>de</strong>s Zitatkontexts durch Anführungszeichen (samt<br />

Quellenangabe) als Verstoß gegen Textsortenkonventionen und darüber hinaus bestimmte<br />

wissenschaftliche Prinzipien. (Zifonun et al. 1997 : 1755)<br />

Le discours direct libre, qui contient un <strong>de</strong>gré d’immédiateté supplémentaire par rapport au<br />

discours direct régi ou avec incise, est souvent employé pour refléter les pensées intimes<br />

d’un énonciateur et provoquer chez le <strong>de</strong>stinataire le sentiment <strong>de</strong> proximité avec sa vie<br />

intérieure, comme l’expose Stanzel pour le discours littéraire :<br />

Im inneren Monolog tritt <strong>de</strong>m Leser ein Ich gegenüber, das bereits die charakteristischen Merkmale<br />

einer Refklektorfigur aufweist: es erzählt nicht, wen<strong>de</strong>t sich an keinen Zuhörer o<strong>de</strong>r Leser, son<strong>de</strong>rn<br />

spiegelt in seinem Bewußtsein seine eigene momentane Situation, einschließlich von<br />

Rückerinnerungen, die durch diese Situation aufgerufen wer<strong>de</strong>n. (Stanzel 2001 : 271)<br />

Zuschlag (2002 : 201) souligne que le discours direct libre pensé, ou monologue intérieur,<br />

s’est développé <strong>de</strong> façon similaire dans la littérature alleman<strong>de</strong> et française <strong>de</strong>s 19 ème et 20 ème<br />

siècle, <strong>de</strong> sorte que la traduction <strong>de</strong> cette forme discursive, en allemand ou en français, ne<br />

crée pas d’effet d’anachronisme et d’étrangeté dans la littérature cible. Ce parallélisme dans<br />

l’histoire littéraire ne s’observe pas dans le cas du discours indirect libre et gêne<br />

l’équivalence traductologique (cf. 9.1.2).<br />

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Le discours indirect<br />

Le discours indirect, et plus encore le discours narrativisé, livre une interprétation d’un acte<br />

<strong>de</strong> parole sans donner au <strong>de</strong>stinataire du DR le sentiment <strong>de</strong> proximité avec le discours<br />

second.<br />

Il est pour ainsi dire admis d’avance que le narrateur ne se contente pas <strong>de</strong> transposer les paroles en<br />

propositions subordonnées, mais qu’il les con<strong>de</strong>nse, les intègre à son propre discours, et donc les<br />

interprète en son propre style [...]. (Genette 1972 : 192)<br />

Ce discours placé sous la responsabilité <strong>de</strong> l’énonciateur citant pose la question <strong>de</strong> sa<br />

responsabilité, notamment dans les textes officiels et <strong>de</strong> presse (cf. chapitre 9.2), comme le<br />

rappelle Jäger :<br />

130 Sur les liens entre les formes <strong>de</strong> discours rapporté (direct et indirect) et les conventions <strong>de</strong> genres <strong>de</strong><br />

discours dans <strong>de</strong>s langues non indo-européennes, voir von Roncador (1988 : 116).<br />

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