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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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En français, une règle syntaxique spécifique au discours rapporté entraîne ‘l’inversion du<br />

sujet’, ainsi que la présence d’éléments <strong>de</strong> liaison et d’euphonie, le t analogique (« Quel jour<br />

sommes-nous ? <strong>de</strong>manda-t-il ») et le é (« Pourquoi n’est-il toujours pas là ? <strong>de</strong>mandé-je »).<br />

Toutefois, l’application <strong>de</strong> cette règle est soumise à <strong>de</strong>s variations discursives : la<br />

transformation d’un e final atone en è, écrit é ou è, est réservée à un usage très soigné<br />

(Grévisse 1993 : 573). Quant au t <strong>de</strong> liaison, il est peu utilisé à l’oral et surtout attesté dans<br />

<strong>de</strong>s productions écrites. A l’oral, on observe la non-inversion, dans un registre familier, et<br />

dans un registre populaire une construction avec que, procédé même utilisé en présence<br />

d’une inversion.<br />

(119) « Ca va pas du tout », il lui fait. (Chevallier, Clochemerle, cité par Grévisse 1993 : 574)<br />

(120) - Tu parles, dit Volpatte. C’était pas un trou d’écoute ordinaire où qu’on va t’et vient en service<br />

régulier. C’était un trou d’obus qui r’ssemblait à un aut’ trou d’obus, ni plus ni moins. On nous avait<br />

dit jeudi : « Postez-vous là, et tirez sans arrêt », qu’on nous avait dit. (Barbusse, Le feu : 85)<br />

(121) Vous allez le voir ! que me coupa la vieille. (Céline, Voyage au bout <strong>de</strong> la nuit, cité par Grévisse<br />

1993 : 574)<br />

En allemand, le DD occupe la première place, le Vorfeld, et le verbe couvre la <strong>de</strong>uxième<br />

position en linéarisation discontinue (Schanen et Confais 2005 : 576). Dans les textes, on<br />

rencontre également <strong>de</strong>s énoncés n’obéissant pas à la syntaxe standard, mais l’écart par<br />

rapport à la norme en allemand n’est pas <strong>de</strong> même nature que celui que nous venons <strong>de</strong><br />

décrire pour le français. Cet écart n’est pas comme en français la non-application d’une règle<br />

syntaxique isolée qui ne concerne que l’intégration du discours rapporté 127 .<br />

(122) „Schon gut“, Fred winkte ab. (Arjouni, Magic Hoffmann, 46, cité d’après Gallèpe 2003 : 284)<br />

(123) „[...] Hamul... Ha... Ham...“, er blätterte, „... Ha... Hamu... Hamul ! Da isser ! Hat öfters ‘n paar<br />

Wochen hier gearbeitet, hammse recht.“ (Arjouni, Happy birthday, Türke ! : 38)<br />

Le segment <strong>de</strong> discours cité n’occupe pas l’avant-première position (Vorerststellung). Nous<br />

sommes plutôt en présence d’une structure parataxique, dans laquelle la séquence<br />

introductrice tend à s’affranchir <strong>de</strong> sa fonction d’introduction pour <strong>de</strong>venir un récit<br />

d’événements (dans la terminologie <strong>de</strong> Genette), une <strong>de</strong>scription par le narrateur d’un acte du<br />

locuteur distincte du récit <strong>de</strong> paroles. mais ces structures alleman<strong>de</strong>s ressortissent plutôt à un<br />

DDL et ne sont pas réellement une unité composée d’un DD et <strong>de</strong> son verbe introducteur.<br />

Comme le remarque Gallèpe (2003 : 284), qui au regard <strong>de</strong> l’absence d’intégration<br />

127 Albrecht parle <strong>de</strong> « syntaktische[r] Son<strong>de</strong>rstatus » du DD français (Maingueneau 2000 : 113).<br />

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