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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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que l’acte réalisé n’est pas celui d’une représentation <strong>de</strong> discours (Ducrot 1984 : 15 ;<br />

Authier-Revuz 1992 : 39 ; Rosier 1999 : 201). Le comportement <strong>de</strong> so est différent et nous<br />

permet en revanche <strong>de</strong> conclure sur la présence d’un introducteur <strong>de</strong> discours rapporté. Les<br />

énoncés c) et d) permettent chacun <strong>de</strong>ux lectures, car le calcul déictique pour interpréter<br />

« die Frau meines Lebens » se fait soit à partir du centre déictique formé par l’énonciateur<br />

premier, soit par celui <strong>de</strong> l’énonciateur second. Au bilan, so est une charnière anaphorique<br />

entre le discours produit et le discours représenté.<br />

selon N, qui a dit p, p’<br />

p, so N<br />

Les introducteurs <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> discours selon, pour et d’après, et la charnière <strong>de</strong> discours<br />

rapporté so partageant néanmoins la caractéristique <strong>de</strong> faire référence à une autre source<br />

d’énonciation sans décrire l’acte pragmatique réalisée lors <strong>de</strong> cette énonciation, et c’est sur<br />

cette base commune que nous retrouverons dans la section III selon, d’après et pour, que<br />

nous allons maintenant décrire plus avant.<br />

Nous emprunterons pour cela les notions du champ <strong>de</strong> recherche portant sur l’évi<strong>de</strong>ntialité 125<br />

(Coltier et Dendale 2004). Cette notion désigne « le phénomène qui consiste à marquer<br />

linguistiquement la nature <strong>de</strong> la source <strong>de</strong> l’information transmise dans son énoncé ou le<br />

type d’accès que le locuteur a eu <strong>de</strong> cette information. » (Coltier et Dendale 2004 : 589).<br />

L’accès à l’information peut se faire <strong>de</strong> trois gran<strong>de</strong>s manières : accès par la perception,<br />

accès par l’inférence, accès par reprise à autrui. Différents marqueurs se sont développés<br />

dans les systèmes linguistiques pour rendre compte du type d’accès à l’information. Nous<br />

citons l’exemple reproduit dans Coltier et Dendale (2004 : 589) <strong>de</strong> la langue tuyuca, avec<br />

entre parenthèses la traduction littérale, afin d’illustrer les différences dans les marquages<br />

évi<strong>de</strong>ntiels :<br />

díiga apé-wi (Je l’ai vu jouer)<br />

díiga apé-ti (Je l’ai entendu, mais pas vu, jouer)<br />

díiga apé-yi (J’ai vu <strong>de</strong>s indications qu’il a joué : les empreintes <strong>de</strong> ses chaussures sur le terrain, mais<br />

je ne l’ai pas vu jouer)<br />

díiga apé-yig^ (J’ai obtenu cette information <strong>de</strong> quelqu’un d’autre)<br />

125 Le terme est un calque <strong>de</strong> l’anglais evi<strong>de</strong>ntiality. Certains lui préfèrent le terme <strong>de</strong> médiation.<br />

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