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3.3 L’introducteur averbal so 3.3.1 Caractéristiques de so N So + énonciateur introduit un énonciateur soit nouveau, soit déjà cité dans le texte (cette deuxième possibilité n’apparaissait pas dans le corpus de Behr 2002 : 172), et apparaît aussi bien en DI qu’en DD. (112) [Horgan] hörte den Jeep. Doch niemand erschien; Dalla Rosa, Butterworth und Pacquin gingen sofort in die Kammern. [...] Aber weshalb legte sich Butterworth hin? Notierte er wieder? Er schreibe wohl an einem Brief-Roman, so McEllis. Horgan bezweifelte das. (Kirchhoff, Infanta : 222) (113) Sogar der Wiener Erzbischof Christoph Schönborn [...] mischte sich in die Debatte ein. „Wenn zwei der weltgrößten Chemiekonzerne fusionieren“, so Schönborn, „obwohl es beiden wirtschaftlich bestens geht, und dabei 15000 Arbeitsplätze ‘freisetzen’, so ist das nicht ein Sachzwang, den der allmächtige Gott ‘Freier Markt’ dekretiert hätte [...].“ (Martin et Schumann, Die Globalisierungsfalle : 180) La position syntaxique de so est conditionnée par la situation de discours. Dans un registre standard et écrit, so apparaît en incise ou en postposition ; l’antéposition cataphorique n’est possible qu’en situation de discours oral, dans les syntagmes du type und er so, comme l’a montré Golato (2000). Son corpus de discours filmé montre que ce type d’introducteur permet fortement de théâtraliser le DR (exemple 114) - et également de mettre en scène des attitudes sans paroles (exemple 115). * So McEllis, er schreibe wohl an einem Brief-Roman. * So Schönborn, „wenn zwei der weltgrößten Chemiekonzerne fusionieren, obwohl es beiden wirtschaftlich bestens geht, und dabei 15000 Arbeitsplätze ‘freisetzen’, so ist das nicht ein Sachzwang, den der allmächtige Gott ‘Freier Markt’ dekretiert hätte [...].“ (114) 1 R : und er so : (R looks to left, right, left, but not at A or T) joa und ich wollt mal gucken ob 2 R : ihr probleme habt und .hh 3 R (S shrugs shoulders) weil ihr seid hier langsam gefahrn und : 4 R : ne ? [so :. wo wollt] ihr denn hin ? 5 S : (S throws head back) [he ho ha ha] 6 (.) (Golato 2000 : 43) (115) 1 R : das hat mir tobias alles gesacht also 2 R : ich war echt (R spreads hands freeezes in position) so .ähh[hhh 3 T : [ich schlief ich 4 T : sach fahr rechts ran, ganz ruhich (Golato 2000 : 44-45) - 130 -
So ne permet pas uniquement de rapporter un DD ou DI en l’accompagnant de la seule mention du nom de l’énonciateur originel. Il intervient également dans des séquences introductrices verbales 123 : (116) „Ja, lieber Albert“, so begann er, „ja, es betrübt mich, daß Ihr Ehrgeiz nicht auf etwas Besseres geht, als auf eine Laufbahn in den Gewerkschaften.“ (Breitbach, Das blaue Bidet : 214) So + locuteur et So + verbe introducteur sont deux emplois d’un même adverbe phorique « de manière » (Métrich et al. 2002 : 111). La différence réside dans le fait que so est indispensable dans so + locuteur, tandis qu’il fonctionne comme élément facultatif de cohésion dans so + verbe introducteur 124 : * „Wenn zwei der weltgrößten Chemiekonzerne fusionieren“, Schönborn, „obwohl es beiden wirtschaftlich bestens geht, und dabei 15000 Arbeitsplätze ‘freisetzen’, so ist das nicht ein Sachzwang, den der allmächtige Gott ‘Freier Markt’ dekretiert hätte [...].“ „Ja, lieber Albert“, begann er, „ja, es betrübt mich, daß Ihr Ehrgeiz nicht auf etwas Besseres geht, als auf eine Laufbahn in den Gewerkschaften.“ 3.3.2 Les emplois de so N So permet de ne pas décrire l’acte illocutoire réalisé. Il efface l’élément illocutoire de la situation d’énonciation seconde à des fins différentes, qui peuvent se combiner : - en privant la représentation de l’acte de l’aspect illocutoire, l’aspect locutoire est mis en relief. L’emploi de so N met en valeur le contenu propositionnel ; - l’emploi de so N permet à l’énonciateur de faire acte de neutralité. Ces deux premiers emplois se rencontrent particulièrement dans les textes de presse (Behr 2002 ; Katelhön 2005 : 101) ; - lorsqu’un discours a déjà été introduit, so N permet de réitérer le marquage de la source d’énonciation en évitant la répétition ou la variation du verbe introducteur. Notre corpus montre que c’est un emploi qui n’est pas systématique de so N et qu’il peut être employé pour introduire une première fois un énonciateur. 123 Ce type de so est à distinguer du so décrit comme un « adverbe connecteur » par Métrich et al. (2002), qui relie non pas un DR et sa didascalie, mais deux propositions. Il est illustré par l’exemple suivant : « Wenn die Greisin heute behauptet, sie hätte früher ausgesehen, wie ich inzwischen aussehe, was ich für eine glatte Lüge halte, so behaupte ich dagegen, daß ich aussehe, wie Oma Hela ausgesehen hat, ganz früher und ganz zuletzt. » (Schneider, Die Reise nach Jaroslav, cité par Métrich et al. 2002 : 128). 124 Concernant so + verbe introducteur, c’est un connecteur textuel de l’allemand contemporain standard qui n’a pas de correspondant en français dans le même registre. Les mêmes liens anaphoriques en français sont réalisables par des variétés non standard : ainsi parlait-il, telles étaient ses paroles ou comme il disait. - 131 -
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So ne permet pas uniquement <strong>de</strong> rapporter un DD ou DI en l’accompagnant <strong>de</strong> la seule<br />
mention du nom <strong>de</strong> l’énonciateur originel. Il intervient également dans <strong>de</strong>s séquences<br />
introductrices verbales 123 :<br />
(116) „Ja, lieber Albert“, so begann er, „ja, es betrübt mich, daß Ihr Ehrgeiz nicht auf etwas Besseres geht,<br />
als auf eine Laufbahn in <strong>de</strong>n Gewerkschaften.“ (Breitbach, Das blaue Bi<strong>de</strong>t : 214)<br />
So + locuteur et So + verbe introducteur sont <strong>de</strong>ux emplois d’un même adverbe phorique<br />
« <strong>de</strong> manière » (Métrich et al. 2002 : 111). La différence rési<strong>de</strong> dans le fait que so est<br />
indispensable dans so + locuteur, tandis qu’il fonctionne comme élément facultatif <strong>de</strong><br />
cohésion dans so + verbe introducteur 124 :<br />
* „Wenn zwei <strong>de</strong>r weltgrößten Chemiekonzerne fusionieren“, Schönborn, „obwohl es bei<strong>de</strong>n<br />
wirtschaftlich bestens geht, und dabei 15000 Arbeitsplätze ‘freisetzen’, so ist das nicht ein Sachzwang,<br />
<strong>de</strong>n <strong>de</strong>r allmächtige Gott ‘Freier Markt’ <strong>de</strong>kretiert hätte [...].“<br />
„Ja, lieber Albert“, begann er, „ja, es betrübt mich, daß Ihr Ehrgeiz nicht auf etwas Besseres geht, als<br />
auf eine Laufbahn in <strong>de</strong>n Gewerkschaften.“<br />
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So permet <strong>de</strong> ne pas décrire l’acte illocutoire réalisé. Il efface l’élément illocutoire <strong>de</strong> la<br />
situation d’énonciation secon<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s fins différentes, qui peuvent se combiner :<br />
- en privant la représentation <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> l’aspect illocutoire, l’aspect locutoire est mis<br />
en relief. L’emploi <strong>de</strong> so N met en valeur le contenu propositionnel ;<br />
- l’emploi <strong>de</strong> so N permet à l’énonciateur <strong>de</strong> faire acte <strong>de</strong> neutralité. Ces <strong>de</strong>ux premiers<br />
emplois se rencontrent particulièrement dans les textes <strong>de</strong> presse (Behr 2002 ;<br />
Katelhön 2005 : 101) ;<br />
- lorsqu’un discours a déjà été introduit, so N permet <strong>de</strong> réitérer le marquage <strong>de</strong> la<br />
source d’énonciation en évitant la répétition ou la variation du verbe introducteur.<br />
Notre corpus montre que c’est un emploi qui n’est pas systématique <strong>de</strong> so N et qu’il<br />
peut être employé pour introduire une première fois un énonciateur.<br />
123 Ce type <strong>de</strong> so est à distinguer du so décrit comme un « adverbe connecteur » par Métrich et al. (2002), qui<br />
relie non pas un DR et sa didascalie, mais <strong>de</strong>ux propositions. Il est illustré par l’exemple suivant : « Wenn die<br />
Greisin heute behauptet, sie hätte früher ausgesehen, wie ich inzwischen aussehe, was ich für eine glatte Lüge<br />
halte, so behaupte ich dagegen, daß ich aussehe, wie Oma Hela ausgesehen hat, ganz früher und ganz<br />
zuletzt. » (Schnei<strong>de</strong>r, Die Reise nach Jaroslav, cité par Métrich et al. 2002 : 128).<br />
124 Concernant so + verbe introducteur, c’est un connecteur textuel <strong>de</strong> l’allemand contemporain standard qui<br />
n’a pas <strong>de</strong> correspondant en français dans le même registre. Les mêmes liens anaphoriques en français sont<br />
réalisables par <strong>de</strong>s variétés non standard : ainsi parlait-il, telles étaient ses paroles ou comme il disait.<br />
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