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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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seule langue romane à employer le verbe [faire] comme verbe introducteur : cet usage se<br />

rencontre en italien, catalan, portugais, provencal, roumain, et seul l’espagnol fait exception.<br />

(106) « Si ce n’est pas pitoyable ! » fit le socialiste, en haussant <strong>de</strong> dégoût les épaules. (Flaubert,<br />

L’éducation sentimentale : 139)<br />

Faire ne peut pas introduire <strong>de</strong> DI. Selon l’analyse <strong>de</strong> Sabban (1978 : 38), l’absence <strong>de</strong> trait<br />

d’émission en est la cause. Le DD, à la différence du DI, contient <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> discours<br />

qui ren<strong>de</strong>nt non nécessaire la présence d’un trait émissif et son introduction par faire<br />

possible. Ces indicateurs sont d’après Sabban phonologiques, syntaxiques et graphiques ;<br />

nous ajoutons à cette liste d’indicateurs facultatifs un indicateur fondamental, à savoir la<br />

disjonction énonciative, absente par définition du mo<strong>de</strong> indirect.<br />

Concernant la différence distributionnelle avec dire, nous reprenons l’observation formulée<br />

par Gather. Ce verbe connaît non pas <strong>de</strong>s restrictions d’emploi, mais <strong>de</strong>s préférences. Faire<br />

s’emploie <strong>de</strong> manière privilégiée avec <strong>de</strong>s DD et en incise ou postposition ; les énoncés sont<br />

surtout <strong>de</strong>s interjections, <strong>de</strong>s vocatifs, <strong>de</strong>s exclamatives, <strong>de</strong>s phrases incomplètes, <strong>de</strong>s<br />

énoncés marqués affectivement. Concernant le genre <strong>de</strong> discours, Gülich (1978 : 90) relève<br />

qu’il n’apparaît pas dans les textes <strong>de</strong> presse, mais seulement dans les textes littéraires.<br />

Machen attire également l’attention sur l’acte <strong>de</strong> discours, mais à la différence <strong>de</strong> faire ne se<br />

rencontre dans un usage standard que s’il introduit <strong>de</strong>s onomatopées ou <strong>de</strong>s interjections<br />

(Michel 1966 : 219 ; Sabban 1978 : 37), comme dans les exemples suivants :<br />

(107) „Hm“, machte er, wandte sich grußlos ab und verschwand im Kassenraum (Arjouni, Ein Freund : 10)<br />

(108) „Scht! Scht!“, machten die an<strong>de</strong>rn Dirnen. (Storm, Der Schimmelreiter : 131)<br />

Dans la terminologie d’Austin (voir 1.4.3.2), faire, peut introduire aussi bien <strong>de</strong>s actes<br />

phonétiques que <strong>de</strong>s actes phatiques, tandis que machen n’introduit que <strong>de</strong>s actes<br />

phonétiques. La comparaison entre faire et machen révèle que machen est d’un emploi<br />

beaucoup plus limité que faire, ce <strong>de</strong>rnier apparaissant alors comme une « romanische<br />

Eigentümlichkeit » (Maingueneau 2000 : 112 ; voir aussi Gülich 1978 : 89).<br />

En plus <strong>de</strong> ces quatre verbes introducteurs primaires que sont sagen, dire, faire, machen, il<br />

existe dans un registre archaïque les verbes sprechen et parler. Employés dans <strong>de</strong>s textes<br />

non archaïques, ils revêtent alors une connotation solennelle (exemples suivants <strong>de</strong> Der<br />

Schimmelreiter et <strong>de</strong> Bud<strong>de</strong>nbrooks), éventuellement accompagnée d’une nuance d’ironie<br />

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