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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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La traduction est théoriquement impossible lorsque la fonction du signe à traduire<br />

n’est pas réduite à la fonction désignative, en d’autres termes, lorsque le signifiant est<br />

opacifié. Quatre cas sont distingués, dont le <strong>de</strong>rnier concerne le discours direct :<br />

• L’emploi métalinguistique<br />

En russe, est à la fois la <strong>de</strong>rnière lettre <strong>de</strong> l’alphabet et le pronom personnel <strong>de</strong><br />

la première personne. Ainsi, lorsqu’on veut amener un enfant à ne pas abuser du<br />

« moi je », on lui dit : « Я est la <strong>de</strong>rnière lettre <strong>de</strong> l’alphabet ». La traduction doit,<br />

pour préserver le sens, reproduire l’acte par un énoncé qui ne renvoie pas au même<br />

désigné.<br />

• L’emploi poétique (‘malerische’ Verwendung)<br />

Lorsque le signifiant est transformé en signifié, il est rare que la même<br />

transformation soit possible dans la langue cible 117 .<br />

• La polysémie intentionnelle<br />

Etant donné qu’il est rare que la polysémie soit i<strong>de</strong>ntique dans <strong>de</strong>s langues<br />

différentes, il est tout aussi rare que la traduction la traduise (par exemple dans un jeu<br />

<strong>de</strong> mot).<br />

• L’emploi symptomatique<br />

Si un énonciateur est caractérisé socialement et/ou géographiquement par son<br />

discours, le signe linguistique est opacifié et renvoie à la langue. La traduction se<br />

heurte à la difficulté <strong>de</strong> recréer dans le texte cible un DD qui renvoie à son<br />

utilisateur, puisque le désigné manque dans la culture cible.<br />

Le problème <strong>de</strong> traduction ne se pose pas uniquement en termes <strong>de</strong> variation, mais<br />

plus précisément en termes <strong>de</strong> variation collective. La traduction d’un idiolecte, par<br />

comparaison, ne doit conserver que la variation individuelle et ne pose donc pas <strong>de</strong><br />

problème particulier <strong>de</strong> traduction, comme l’illustre les exemples suivants :<br />

(103) „[...] Und dann habe ich ja immer noch mehr Aussicht, mich wie<strong>de</strong>r zu heiraten, als so manche<br />

An<strong>de</strong>re, es zum ersten Male zu tun.“<br />

„Zo?“ sagten die Cousinen einstimmig... Sie sagten „Zo“ mit einem Z, was sich <strong>de</strong>sto spitziger und<br />

ungläubiger ausnahm. (Mann, Bud<strong>de</strong>nbrooks : 239)<br />

- [...] Et puis, tu sais, j’ai toujours plus <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> me remarier qu’une autre qui n’a jamais été<br />

mariée.<br />

- Fraiment ? disaient les cousines en chœur (elles prononçaient « vraiment » avec un f, ce qui avait<br />

l’air plus pointu encore et plus incrédule). (Bianquis : 218)<br />

117 Voir l’étu<strong>de</strong> d’un texte <strong>de</strong> Kafka (Eine kleine Frau) et <strong>de</strong> ses traductions par Meschonnic ( « La femme<br />

cachée dans les textes <strong>de</strong> Kafka », 1999 : 319-342).<br />

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