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Codes : - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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L’incompatibilité supposée <strong>de</strong> la traductologie et <strong>de</strong> la linguistique s’est nourrie <strong>de</strong>s facteurs<br />

historiques que nous avons énumérés. D’une façon générale, il apparaissait à certains que la<br />

linguistique contrastive ne considèrerait jamais la traductologie que comme un simple<br />

« appendice prolongeant <strong>de</strong>s considérations générales sur la non-coïnci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s découpages<br />

du réel par les langues », pour reprendre les termes <strong>de</strong> Pergnier (2004 : 16) qui décrit la<br />

mésentente entre linguistique et traductologie. De nos jours, notamment grâce à<br />

l’élargissement qu’a connu la linguistique <strong>de</strong>puis la <strong>de</strong>uxième moitié du 20 ème siècle, la<br />

traductologie trouve sa place dans les sciences du langage, qui n’ignorent pas l’exigence <strong>de</strong><br />

pluridisciplinarité <strong>de</strong> la traduction. Ce qu’écrivait Berman en 1984 est aujourd’hui, du moins<br />

<strong>de</strong> façon programmatique, un acquis : « la ‘révolution copernicienne’ <strong>de</strong>s sciences du<br />

langage doit permettre la ‘révolution copernicienne’ <strong>de</strong> la traduction, sans du tout en être<br />

l’unique fon<strong>de</strong>ment, et sans que celle-ci <strong>de</strong>vienne jamais une branche <strong>de</strong> la ‘linguistique<br />

appliquée’. » (Berman 1984 : 304 ; cf. également Ladmiral 2004 : 27).<br />

Ainsi, s’il est admis que « la traductologie, c’est-à-dire le champ <strong>de</strong> réflexion prenant la<br />

traduction comme objet d’étu<strong>de</strong>, est <strong>de</strong> nature éclectique en ce sens qu’elle puise à diverses<br />

sources, notamment à la linguistique » (Larose 1992 : XV), la caractéristique<br />

fondamentalement linguistique <strong>de</strong> toute opération traduisante légitime l’intégration <strong>de</strong> la<br />

traduction au champ <strong>de</strong>s sciences du langage.<br />

2.4 L’interdisciplinarité<br />

Il subsiste néanmoins un certain scepticisme vis-à-vis <strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong> la linguistique<br />

contrastive en traductologie, comme l’ont relevé Zuschlag (2002 : 1-2), Tatilon (2004) et<br />

Collian<strong>de</strong>r et Hansen (2005). Le propos suivant illustre le divorce entre les <strong>de</strong>ux disciplines.<br />

Les auteurs, après analyse du texte cible, avancent l’idée suivante :<br />

Les transformations qui s’offrent sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux espèces : celles qu’impose, sauf à soléciser, la langue<br />

d’arrivée et celles qui ne se produisent que du chef même du traducteur. Celles qui sont obligatoires<br />

donc et celles qui sont facultatives. Les premières sont d’ordre strictement linguistique et ne relèvent<br />

pas, à proprement parler, <strong>de</strong> la traduction. Il est d’évi<strong>de</strong>nce que tout traducteur doit les connaître, mais<br />

leur étu<strong>de</strong> appartient à la ‘linguistique contrastive’, celle qui compare les structures <strong>de</strong>s différents<br />

idiomes. (Chevalier et Delport 2006 : 120-121)<br />

Notre démarche, à l’inverse, repose sur le postulat <strong>de</strong> la complémentarité entre la<br />

linguistique contrastive et la traductologie. Cette partie (2.4) est donc consacrée aux<br />

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