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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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frontières. Il reste tout l’univers à découvrir, qui renferme ces nouvelles terræ incognitæ, avec<br />

l’œil neuf <strong>de</strong>s explorateurs qui découvraient le Nouveau Mon<strong>de</strong>. 156<br />

V.6.3 La méditation sur les civilisations<br />

Méditer sur les civilisations revient à s’interroger sur le cheminement qui les ont<br />

amenées à ce qu’elles sont aujourd’hui et sur les influences réciproques qu’elles ont pu<br />

exercer les unes sur les autres, sur leur histoire. Or, cette interrogation est directement liée à la<br />

conception <strong>de</strong> l’histoire d’Overhoff. De cette conception découleront ses jugements et ses<br />

opinions sur l’avenir <strong>de</strong>s civilisations.<br />

Rien n’est donc écrit, rien n’est joué à l’avance, en opposition aux conceptions <strong>de</strong><br />

Marx et <strong>de</strong> Hegel. 157 L’histoire est un processus ouvert, dont le cours néanmoins connaît<br />

parfois <strong>de</strong>s tournants impliquant une direction qu’il n’est plus possible alors <strong>de</strong> changer. 158<br />

Une civilisation ne se définit pas seulement par ses origines, mais par ce que les hommes en<br />

ont fait au cours <strong>de</strong>s siècles. Overhoff va s’attacher à appuyer sa théorie à l’exemple <strong>de</strong><br />

l’Europe. 159 La civilisation européenne s’est répandue dans le mon<strong>de</strong>, empruntant parfois <strong>de</strong>s<br />

chemins indirects 160 et continue à se modifier hors d’Europe (en Amérique du Nord, du Sud,<br />

en Russie).<br />

Overhoff considère qu’il est absolument indispensable, pour être à même<br />

d’appréhen<strong>de</strong>r les aspects mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong>s civilisations actuelles – ceci étant un <strong>de</strong>s buts qu’il<br />

s’est fixés –, d’en connaître l’histoire. Il va même au-<strong>de</strong>là et pense que l’avenir <strong>de</strong> toutes les<br />

civilisations dépend <strong>de</strong> la connaissance du passé. 161 L’avenir n’est en effet que l’évolution du<br />

présent, <strong>de</strong> même que le présent est le résultat du passé ; en ce sens l’avenir n’est autre chose<br />

que la configuration <strong>de</strong> l’héritage du passé.<br />

Overhoff s’inscrit ici en faux contre l’idéologie socialiste à laquelle il fait allusion, et<br />

plus généralement contre une attitu<strong>de</strong> au mon<strong>de</strong> qui caractérise le XIX e et le XX e siècle ; c’est<br />

156 „Zu Lebzeiten unserer Väter gab es solche geographischen Unsicherheiten beinahe vor <strong>de</strong>n Toren Europas.<br />

Wie ist die Er<strong>de</strong> inzwischen geschrumpft, verflacht in <strong>de</strong>r Bewußtseinshelle unserer wissenschaftlichen<br />

Instrumente! Deshalb schwärmt die Knabenphantasie <strong>de</strong>s Menschen jetzt in an<strong>de</strong>re Bereiche aus, von <strong>de</strong>nen <strong>de</strong>r<br />

interplanetare Raum noch einer <strong>de</strong>r geheuersten ist.“ (La Descente du Gange, p. 27).<br />

157 „Vorentschie<strong>de</strong>n ist nie, die Geschichte hält immer alles offen.“ (Ibid., p. 450).<br />

158 „Bis zu <strong>de</strong>m Augenblick, da sie gefallen, nicht mehr zu än<strong>de</strong>rn ist.“ (Ibid., p. 450).<br />

159 „Ob wir es einmal mit <strong>de</strong>m Vaterland Europa versuchten, <strong>de</strong>m so schwer <strong>de</strong>finierbaren, auch aus <strong>de</strong>n<br />

Wurzeln von Antike, Christentum, Barbarenvölkern nicht zureichend erklärten, weil es durch die Geschichte<br />

eine volle, reife und reiche Kultur gewor<strong>de</strong>n ist, eine über die ganze Welt in Feinstruktur verteilte, nicht mehr<br />

ortsgebun<strong>de</strong>ne, rückrufbare?“ (Ibid., p. 450).<br />

160 „In Persepolis begreifen wir, warum <strong>de</strong>r Weg Europas nach Asien über Persien gegangen ist.“ (Ibid., p. 223).<br />

161 „Begreifen wir jetzt die geschmeichelte Verlegenheit <strong>de</strong>r Japaner, sobald man sie nach ihren alten Sitten<br />

fragt? Etwas in ihnen weiß mehr als sie selber: daß die kommen<strong>de</strong> Einheitser<strong>de</strong> nur zu ertragen sein wird, wenn<br />

je<strong>de</strong>r von uns seine ganze Vergangenheit mitbringt. Die da meinen, das Umgekehrte täte not, die Weltlosen und<br />

<strong>de</strong>shalb Zukunftshungrigen, die ins Morgen vorrennen, weil sie hinter sich selber zurückbleiben – sie sind die<br />

ewig Gestrigen.“ (Ibid., pp. 440-441).<br />

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