29.12.2013 Views

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Je puis vous assurer d’une chose : je ne vous remettrai jamais rien que je n’assume dans les<br />

moindres détails. […] Mais il s’ensuit qu’il n’existe qu’une voie pour moi, que je dois trouver et<br />

que je ne peux modifier à ma guise. Vous savez que j’ai la chance <strong>de</strong> ne pas <strong>de</strong>voir vivre <strong>de</strong> ma<br />

plume. Ce bonheur qui m’est imparti signifie pour moi que pour tout ce que j’écris je n’ai à<br />

répondre que <strong>de</strong>vant – osons le mot – Dieu, et rien, même pas la perspective « d’arriver » ne<br />

m’en détournera. […]<br />

Cette ligne <strong>de</strong> conduite fixée <strong>de</strong> façon irréversible, cela ne signifie pas pour autant que je ne<br />

sache pas, moi qui suis <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années en charge <strong>de</strong> responsabilités dans la vie<br />

pratique, qu’il faut compter avec les facteurs extérieurs si on veut réaliser quelque chose – vous<br />

pouvez être certain que chaque conseil <strong>de</strong> votre part sera pris très au sérieux. Mais ne soyez pas<br />

déçu si la réalisation est parfois différente <strong>de</strong> ce que vous attendiez. 55<br />

Il s’établit entre l’auteur et son éditeur, tout le temps que dura leur collaboration, un<br />

échange <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vue sur leur travail littéraire reposant sur la confiance. Après<br />

l’interruption <strong>de</strong> leurs relations en raison <strong>de</strong> la politique du III e Reich, qui provoqua le départ<br />

d’Hegner pour l’Autriche, Overhoff confiera à Hegner en 1959 qu’il reviendrait « bien sûr<br />

avec joie au sein <strong>de</strong> votre maison. Et j’espère que nous travaillerons tout aussi bien <strong>de</strong> concert<br />

qu’avant la catastrophe ». 56<br />

La publication du manuscrit d’Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest fut vite réglée. Le 2 mars<br />

1935, Overhoff signa le contrat qui le liait à la maison Hegner. 57 Le livre parut au mois<br />

d’avril. Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest se vendit bien. La moitié <strong>de</strong> l’édition (3.000 exemplaires)<br />

fut vendue jusqu’au bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s entrepôts en 1943. 1.000 exemplaires furent détruits.<br />

Les 500 restants furent vendus jusqu’à épuisement en 1946.<br />

Overhoff songeait déjà à une prochaine publication. Il envoya donc à Hegner le contrat<br />

d’édition signé accompagné <strong>de</strong>s poèmes promis, qui <strong>de</strong>vaient constituer le contenu du livre<br />

suivant. Il attendait <strong>de</strong> son éditeur qu’il lise les poèmes non pas en sa qualité d’éditeur, mais<br />

en tant que lecteur qui se laisse emporter par la lecture :<br />

Je ne rentrerais pas ainsi dans le détail si je ne remettais pas avant mon départ le cycle <strong>de</strong> poésies<br />

entre vos mains – le volume partira lundi –, qui doit constituer comme convenu notre <strong>de</strong>uxième<br />

55 Lettre d’Overhoff à Hegner du 02.02.1935 : „Eins kann ich Ihnen versichern, Sie wer<strong>de</strong>n von mir nie etwas in<br />

die Hän<strong>de</strong> bekommen, für das ich nicht voll und ganz bis zum Letzten einstehe. […] Hieraus folgt aber, dass mir<br />

nur ein Weg gegeben ist, <strong>de</strong>n ich selbst fin<strong>de</strong>n muss und <strong>de</strong>n ich nicht beliebig abän<strong>de</strong>rn kann. Sie wissen, dass<br />

ich in <strong>de</strong>r glücklichen Lage bin, nicht von meiner Fe<strong>de</strong>r leben zu müssen. Dieses Glück, das mir zuteil gewor<strong>de</strong>n<br />

ist, versteht sich aber für mich so, dass ich bei allem, was ich schreibe, mich nur – wir wollen das Wort ruhig<br />

wagen – <strong>de</strong>m lieben Gott verantwortlich fühle, und nichts, selbst nicht die Aussicht, ‚arriviert‘ zu wer<strong>de</strong>n, wird<br />

mich davon abbringen. […] Wenn somit auch die Grundlinie unverrückbar festliegt, be<strong>de</strong>utet das noch nicht,<br />

dass ich als Mensch, <strong>de</strong>r seit vielen Jahren in verantwortlicher Stelle im praktischen Leben steht, nur zu gut<br />

weiss, dass man mit <strong>de</strong>n Gegebenheiten <strong>de</strong>r Umwelt rechnen muss, wenn man überhaupt etwas verwirklichen<br />

will – Sie können versichert sein, dass je<strong>de</strong>r Rat, <strong>de</strong>r gera<strong>de</strong> von Ihnen kommt, aufs ernsteste beherzigt wird. Nur<br />

seien Sie bitte nicht enttäuscht, wenn die Verwirklichung manchmal vielleicht an<strong>de</strong>rs kommt, als Sie zunächst<br />

dachten.“<br />

56 Lettre d’Overhoff à Hegner du 14.01.1959 : „Natürlich käme ich mit Freu<strong>de</strong>n wie<strong>de</strong>r zu Ihnen zurück, und<br />

zwar ganz. [Il était question d’une édition <strong>de</strong>s œuvres complètes d’Overhoff, réparties jusque là entre différents<br />

éditeurs]. Dabei hoffe ich freilich auf ein so gutes Zusammenarbeiten wie damals vor <strong>de</strong>r Katastrophe.“<br />

57 Ce document est reproduit en annexe.<br />

31

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!