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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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causés en Allemagne à la fin <strong>de</strong> la guerre par les <strong>de</strong>structions, les viols et les pillages <strong>de</strong><br />

l’Armée Rouge étaient encore à l’esprit <strong>de</strong> la population alleman<strong>de</strong> ; <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> soldats<br />

allemands subissaient encore la captivité dans les goulags <strong>de</strong> l’URSS.<br />

Face à cette situation, la solution passe donc, selon Overhoff, par la cohésion en<br />

Europe et l’alliance avec le mon<strong>de</strong> musulman. Son analyse géopolitique se situe au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />

différences culturelles et <strong>de</strong> la défense <strong>de</strong> positions surannées, comme le montrent les revers<br />

diplomatiques et militaires <strong>de</strong> la crise <strong>de</strong> Suez en 1956 qui font <strong>de</strong> la France et du Royaume-<br />

Uni <strong>de</strong>s puissances moyennes.<br />

On trouve dans le roman une opposition établie par Overhoff entre la proximité <strong>de</strong>s<br />

cultures occi<strong>de</strong>ntale et orientale <strong>de</strong>s pays musulmans et le fossé séparant les mœurs<br />

occi<strong>de</strong>ntales et musulmanes <strong>de</strong>s mœurs mongoles. Le troubadour posté au Krak <strong>de</strong>s<br />

Chevaliers représente la synthèse <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux réalités. Il se fait le chantre d’une entente avec<br />

la civilisation <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Islam et souligne les affinités entre Orient et Occi<strong>de</strong>nt en se<br />

servant <strong>de</strong>s Mongols comme repoussoir. Il décrit la situation <strong>de</strong> l’Islam : en Orient vivent<br />

beaucoup <strong>de</strong> peuples différents. Ils envahissent et détruisent les villes mais finissent toujours<br />

par être assimilés par la douceur <strong>de</strong> la culture musulmane et en adoptent les mœurs. 19 Il en va<br />

autrement <strong>de</strong>s Mongols, qui haïssent et craignent les coutumes, détruisent les symboles <strong>de</strong><br />

l’épanouissement culturel et <strong>de</strong> la religion, et exterminent les populations dans leur totalité. 20<br />

C’est ce qui conduit le troubadour à rêver d’une alliance entre Francs et Musulmans qui, pour<br />

s’affronter <strong>de</strong>puis plus d’un siècle, ont appris à se connaître, et partagent les mêmes valeurs,<br />

apprécient les mêmes arts 21 et s’uniraient contre la menace commune d’un peuple refusant les<br />

mœurs et détruisant les villes. 22<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette alliance reposant sur le partage <strong>de</strong>s valeurs, le troubadour <strong>de</strong>vine les<br />

intentions <strong>de</strong> Gengis Khan mieux que les barons qui songent à faire alliance avec lui contre<br />

les Musulmans. Gengis Khan se retournerait contre les barons après leur victoire commune<br />

sur les Musulmans. C’est aussi l’argument d’El-Kamel dans sa missive à Frédéric II, pour<br />

19 „Bald aber fin<strong>de</strong>n die frem<strong>de</strong>n Völker Gefallen an <strong>de</strong>r Sitte und <strong>de</strong>m satten Leben, an <strong>de</strong>n Frauen, <strong>de</strong>n<br />

Gedichten, <strong>de</strong>n Früchten und Blumen. Es sei die Kunst <strong>de</strong>s Unterjochten, so lehrt Abu Bekr, <strong>de</strong>n Eroberern die<br />

Frucht <strong>de</strong>r Sitte darzureichen und schmackhaft zu machen, daß sie an ihr schwach wür<strong>de</strong>n und sich <strong>de</strong>r Sitte<br />

verpflichteten.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 76).<br />

20 „Die Mongolen sind an<strong>de</strong>rs als alle an<strong>de</strong>ren Völker <strong>de</strong>r Er<strong>de</strong> bisher, so spricht man. Sie hassen die Sitte und<br />

fürchten sie. Weil sie die Sitte und ihre Versuchung fürchten, <strong>de</strong>shalb machen sie die Städte und die Moscheen<br />

<strong>de</strong>m Erdbo<strong>de</strong>n gleich und lassen nieman<strong>de</strong>n übrig, we<strong>de</strong>r Mann noch Weib, noch Säugling.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec<br />

Gengis Khan, p. 77).<br />

21 „Mit <strong>de</strong>nen vereint als Verbün<strong>de</strong>ten, die wir nun seit hun<strong>de</strong>rtundreißig Jahren bekämpfen, <strong>de</strong>nen wir ähnlich<br />

gewor<strong>de</strong>n sind und die von uns gelernt haben. Die gleich uns die schönen Gedichte lieben, die Minne, die Rosse<br />

und das Schwert.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 78).<br />

22 „Dann stän<strong>de</strong>n wir zusammen gegen die, welche die Sitte nicht wollen und die Städte <strong>de</strong>m Erdbo<strong>de</strong>n<br />

gleichmachen, die uns mit scheelen Blicken, vom Rücken her, durchbohren wie mit Pfeilen aus <strong>de</strong>m Hinterhalt.“<br />

(Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 78).<br />

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