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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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La perception <strong>de</strong> la menace s’exprime par le truchement <strong>de</strong> certains personnages du<br />

roman, qui se livrent à une critique <strong>de</strong> l’idéologie communiste : l’historien Ibn al-Athir, qui<br />

appelle à scruter le passé (tableau 17), le supérieur du monastère Hi-Sia, qui veut convertir les<br />

Mongols (tableau 27) , le chancelier <strong>de</strong> Gengis Khan méditant sur son époque (tableau 28).<br />

I.2.2 La critique dans le roman<br />

I.2.2.1 Critique <strong>de</strong> la politique européenne<br />

On trouve dans le roman <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> critiques : politique et idéologique. La critique<br />

politique s’adresse à l’Europe du XIII e siècle, impuissante face à la menace, telle qu’elle se<br />

manifeste dans le chapitre II du roman, ou dans les paroles d’un Franc prisonnier <strong>de</strong>s Mongols<br />

au tableau 26, qui se livre à une synthèse <strong>de</strong> la situation : « Nos villes et notre chevalerie ne<br />

pourront [résister], d’autant plus que nos princes sont toujours divisés. » 4 L’Europe se<br />

complaît dans <strong>de</strong>s querelles internes entre les différents pouvoirs, dans la défense <strong>de</strong>s intérêts<br />

<strong>de</strong> chacun, et sous-estime le danger ; ou bien elle ne perçoit pas le danger qui la met en péril<br />

ou bien elle n’a pas les moyens <strong>de</strong> l’affronter. Cette critique s’adresse également à la politique<br />

européenne du XX e siècle, où l’Europe – pour d’autres raisons – se trouve dans une situation<br />

analogue.<br />

I.2.2.2 Critique du matérialisme dialectique<br />

La critique idéologique concerne le matérialisme dialectique tel qu’il était professé<br />

dans les États communistes. On trouve cette critique à <strong>de</strong>ux niveaux dans le roman : dans la<br />

conception du roman et dans la quête spirituelle qui revêt <strong>de</strong>s formes diverses, et se concrétise<br />

dans un thème : l’immortalité. Au matérialisme, Overhoff oppose ainsi l’affirmation du<br />

spiritualisme.<br />

I.2.2.2.1 La conception du roman<br />

Le roman, en prenant pour sujet la présentation d’une époque <strong>de</strong> l’histoire, prône une<br />

étu<strong>de</strong> du passé. L’idéologie historique du communisme est en radicale opposition avec les<br />

conceptions d’Overhoff. Là où le communisme voit le salut dans le rejet d’un passé considéré<br />

comme aliénant, Overhoff ne voit <strong>de</strong> salut pour l’avenir qu’à travers la connaissance du passé.<br />

En se livrant à une étu<strong>de</strong> historique, même d’une époque très lointaine, Overhoff s’oppose à la<br />

volonté communiste d’effacer la mémoire <strong>de</strong>s peuples. On retrouve les conceptions<br />

4 „Der Oberschamane hat mir gesagt, <strong>de</strong>r Chagan Temudschin wollte die ganze bewohnte Er<strong>de</strong> erobern. Im<br />

Vertrauen, ich sehe nicht, wer ihn daran hin<strong>de</strong>rn sollte. We<strong>de</strong>r <strong>de</strong>r Kaiser von China hat ihn aufzuhalten<br />

vermocht, noch <strong>de</strong>r Schah Mohamed, obwohl er einer <strong>de</strong>r Mächtigsten dieser Welt war. Seine Städte<br />

wi<strong>de</strong>rstan<strong>de</strong>n allesamt nur wenige Tage. Unsere Städte und unser Ritterheere wer<strong>de</strong>n es auch nicht können,<br />

zumal unsere Fürsten untereinan<strong>de</strong>r immer uneinig sind.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 313).<br />

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