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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Clôturant le chapitre Au Centre, le tableau 29 constitue la conclusion <strong>de</strong>s quatre<br />

chapitres du roman. Il est placé avant le tableau 30, qui sert d’épilogue à l’ensemble <strong>de</strong><br />

l’ouvrage. La composition l’indique clairement : composer un <strong>de</strong>rnier chapitre avec un seul<br />

tableau confère à celui-ci une place à part et témoigne <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> l’auteur <strong>de</strong> marquer<br />

une césure entre le corps du roman et son « dénouement ».<br />

À ce sta<strong>de</strong> du roman, le lecteur est parvenu au bout <strong>de</strong> sa quête, qui l’a mené, par un<br />

système <strong>de</strong> spirales juxtaposées, <strong>de</strong> bout en bout du Continent eurasiatique jusqu’au repaire <strong>de</strong><br />

l’être aux réalités multiples dont il a suivi la trace. Il découle <strong>de</strong> la logique <strong>de</strong> la structure du<br />

roman que cette rencontre se fasse au plus profond <strong>de</strong>s steppes mongoles, « au milieu du<br />

mon<strong>de</strong> », 242 là où Gengis Khan a commencé sa conquête du mon<strong>de</strong>, et à l’endroit où il est<br />

venu puiser du repos avant sa <strong>de</strong>rnière campagne. Ce repos est l’occasion pour le guerrier <strong>de</strong><br />

se donner au questionnement et à la méditation. C’est une réflexion sur le pouvoir, sur la<br />

solitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s souverains, seuls face aux décisions à prendre qui scelleront le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> leur<br />

peuple.<br />

La méditation <strong>de</strong> Gengis Khan porte essentiellement sur <strong>de</strong>ux thèmes : son action<br />

passée et l’avenir <strong>de</strong>s Mongols.<br />

1) Il se livre à une rétrospective <strong>de</strong> ses actions passées en analysant les raisons <strong>de</strong> ses<br />

succès. Elles reposent sur l’anéantissement systématique <strong>de</strong> l’ennemi, 243 c’est-à-dire <strong>de</strong> tous<br />

les peuples hors <strong>de</strong> la steppe, qui, parce qu’ils sont différents, représentent une menace<br />

permanente pour les Mongols. Sur le respect <strong>de</strong> la Jassa, la loi que Gengis Khan a donnée à<br />

son peuple et qui lui confère sa force, 244 en lui enseignant le respect (envers les Anciens,<br />

envers les supérieurs), le <strong>de</strong>voir (<strong>de</strong>s riches envers le gouvernement, <strong>de</strong>s supérieurs envers les<br />

subordonnés). Sur l’union <strong>de</strong> ses fils et <strong>de</strong>s généraux, enfin, qu’il a illustrée à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’exemple <strong>de</strong>s flèches, tiré <strong>de</strong> l’Histoire secrète <strong>de</strong>s Mongols :<br />

246<br />

Un jour <strong>de</strong> printemps, [Alan-qo] fit asseoir en rang ses cinq fils […] et leur donna à chacun un<br />

seul bois <strong>de</strong> flèche, en leur disant <strong>de</strong> le briser. Chacun, prenant son seul bois <strong>de</strong> flèche, le cassa<br />

et le jeta. Puis elle lia ensemble cinq bois <strong>de</strong> flèches et les [leur] donna en disant : ‹ Brisez-les. ›<br />

[Mais] à eux cinq, s’étant repassé successivement les cinq flèches liées, ils furent incapables l’un<br />

après l’autre <strong>de</strong> les briser. 245<br />

242 „in die Mitte <strong>de</strong>s Erdkreises“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 334).<br />

243 „Endgültig ist <strong>de</strong>r Sieg, wenn es <strong>de</strong>n Feind nicht mehr gib.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 337).<br />

244 „Solange <strong>de</strong> Mangchol das Gesetz, die Jasa, achten, wer<strong>de</strong>n sie stark bleiben.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan,<br />

p. 334).<br />

245 Paul Pelliot : Histoire secrète <strong>de</strong>s Mongols, in : Œuvres posthumes <strong>de</strong> Paul Pelliot, Paris, 1949, p. 123. Cf. les<br />

propos <strong>de</strong> Gengis Khan chez Overhoff : „Ich habe zu meinen Söhnen und <strong>de</strong>n Führern gesprochen. Ich habe<br />

ihnen das Pfeilbün<strong>de</strong>l gereicht, sie vermochten es nicht zu zerbrechen. Aber je<strong>de</strong>n einzelnen Pfeil knickt ein<br />

Kind. Si schwuren verstan<strong>de</strong>n zu haben, aneinan<strong>de</strong>r festzuhalten, einig zu bleiben.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis<br />

Khan, p. 335). On trouve d’autres références à l’Histoire secrète <strong>de</strong>s Mongols dans ce tableau. Dans le tableau<br />

29, Gengis Khan évoque l’amitié qui le lie à Tchamouka par ces mots : „Dschamucha hatte mir Spielknöchel von<br />

einem Reh geschenkt, ich hatte ihm kupfergegossene Spielknöchel dagegen gegeben. Im Frühling schossen wir<br />

mit <strong>de</strong>n Holzbogen miteinan<strong>de</strong>r, Dschamucha hatte sich tönen<strong>de</strong> Pfeile hergestellt, in<strong>de</strong>m er aus <strong>de</strong>n bei<strong>de</strong>n

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