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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Rawandi, dit l’hérétique, 175 accentuant le caractère blasphématoire <strong>de</strong>s propos tenus par<br />

ailleurs par le personnage. Dieu est comparé à un marionnettiste <strong>de</strong> spectacles d’ombres<br />

chinoises qui ne saurait plus contrôler ses figurines.<br />

Overhoff fait référence à <strong>de</strong>ux auteurs dans ce tableau : à Ibn ar Rawandi et à Al-Din<br />

Attar. À la fin du tableau, Toktamich reprend le sujet <strong>de</strong> La Conférence <strong>de</strong>s oiseaux (le<br />

voyage <strong>de</strong> trente oiseaux à travers sept vallées pour trouver leur roi mythique, le Simurgh, qui<br />

est le symbole <strong>de</strong> Dieu dans la tradition mystique persane) à son propre compte. Il s’inspire du<br />

conte d’Attar pour prendre sa décision : tout comme les oiseaux qui affrontèrent mille périls<br />

pour rejoindre leur roi, il poursuit sa route vers Ghazni, il choisit la voie étroite et plus risquée<br />

pour paraître <strong>de</strong>vant Dieu. Il doit mettre fin à son errance afin <strong>de</strong> trouver le salut.<br />

22 Cœur <strong>de</strong> la Mongolie, sur la montagne sacrée Burqan Qaldun<br />

Sous-titre : Des dangers <strong>de</strong> l’étranger<br />

Exergue : Dans la yourte <strong>de</strong> feutre ; Nomolun, la femme indigène et Lin, l’étrangère<br />

Éléments <strong>de</strong> datation<br />

Aucune indication ne nous permet <strong>de</strong> dater le tableau dans un espace plus restreint que<br />

1221-1225. Ceci s’explique par la nature du monologue : il évoque les coutumes ancestrales<br />

<strong>de</strong>s Mongols, énoncées par une vieille femme persuadée <strong>de</strong> leur pérennité, car elles sont<br />

garantes <strong>de</strong> la stabilité et <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s Mongols. Ce tableau expose au lecteur la<br />

perception du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Mongols, telle que le conçoit la vieille femme. La sensation<br />

d’intimité est renforcée par le cadre du tableau : il se déroule dans une yourte, l’habitat <strong>de</strong>s<br />

noma<strong>de</strong>s.<br />

Il s’agit d’un monologue scénique d’une femme mongole s’adressant à une captive<br />

chinoise, que son fils a prise pour épouse, rabrouée pour ses erreurs. La constellation <strong>de</strong>s<br />

personnages n’est pas nouvelle dans le roman : le tableau 8 montrait un pope aux mains <strong>de</strong><br />

Théodore Ange Comnène, le tableau 19 le poète Mohammed Aufi prisonnier du brigand du<br />

Kharezm, et elle se répètera aux tableaux 23, entre un Perse et un Indien, 24 entre le prince <strong>de</strong><br />

Géorgie et le vizir du sultan Kaïkobad. (Au tableau 26, ce sont <strong>de</strong>ux prisonniers qui sont mis<br />

en scène). Mais pour la première et la seule fois, c’est à une Mongole qu’est attribué le rôle <strong>de</strong><br />

gardienne. Au sens propre du terme, mais aussi au sens figuré : elle s’érige en gardienne <strong>de</strong>s<br />

mœurs mongoles. 176 Ce statut est renforcé par la forme <strong>de</strong> monologue du tableau. La<br />

prisonnière chinoise n’a pas droit à la parole. Cela forme un contraste avec le tableau suivant,<br />

175 Voir la partie « source » et la note 131 du chapitre II pour les citations d’Ibn ar Rawandi.<br />

176 „Da siehst du, was mit <strong>de</strong>r Mißachtung <strong>de</strong>r Bräuche geför<strong>de</strong>rt wird.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 263).<br />

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