1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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Il considère que l’heure <strong>de</strong> la fin est venue, dont les Mongols ne sont que les servants.<br />
« Mais l’heure <strong>de</strong> la fin est aussi toujours l’heure du début. » 163 La mort d’un âge porte en lui<br />
le fruit d’une nouvelle ère 164 ; ce changement est en cours dans tout l’Orient. 165<br />
20 Chez les Toungouses, dans le nord <strong>de</strong> la Sibérie<br />
Sous-titre : Limites du pouvoir<br />
Ce tableau revêt une signification capitale : Overhoff veut montrer que les Mongols ne<br />
sont pas invincibles. Ils ne ressortent pas vainqueur <strong>de</strong> leur incursion dans les territoires<br />
sibériens <strong>de</strong>s Tougouses à la poursuite <strong>de</strong>s Merkit. 166 Overhoff s’est servi d’un fait avéré – la<br />
poursuite du peuple <strong>de</strong>s Merkit dans les régions les plus éloignées – pour donner une nouvelle<br />
dimension à la vision <strong>de</strong>s Mongols. Il remet en cause le mythe <strong>de</strong> leur invincibilité.<br />
Les Toungouses vivaient dans la plaine <strong>de</strong> Sibérie occi<strong>de</strong>ntale, sur les rives <strong>de</strong> la<br />
Toungouska pierreuse, un affluent <strong>de</strong> l’Ienisseï. Overhoff présente dans ce tableau l’un <strong>de</strong>s<br />
aspects <strong>de</strong> la religion <strong>de</strong>s peuples noma<strong>de</strong>s, et donc <strong>de</strong>s Mongols, le chamanisme 167 dans le<br />
cadre où celui-ci fut le plus développé. C’est en effet chez les peuples <strong>de</strong> Sibérie que le<br />
chamanisme trouva sa plus gran<strong>de</strong> expression. 168 Ce tableau représente la transe dans laquelle<br />
les chamanes entraient afin <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à leurs rites, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tambours, chants et danses, ce<br />
qui explique ici l’omniprésence du tambour, qui est un attribut indispensable du chaman. Il est<br />
aussi utilisé pour appeler les bons esprits et chasser les mauvais et permet au chaman <strong>de</strong> se<br />
déplacer dans le ciel. Overhoff se sert ici <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s pouvoirs attribués aux chamans : celui <strong>de</strong><br />
prendre l’apparence d’animaux par le truchement <strong>de</strong> son alter ego. 169<br />
Overhoff s’est inspiré pour ce chapitre <strong>de</strong> sa lecture <strong>de</strong> l’ouvrage d’Adolf Friedrich et<br />
Georg Buddruss Schamanengeschichten aus Sibirien. La comparaison <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux textes révèle<br />
<strong>de</strong>s parallèles, certains passages du roman d’Overhoff étant <strong>de</strong>s transcriptions quasi littérales<br />
163 „Aber die Stun<strong>de</strong> <strong>de</strong>s En<strong>de</strong>s ist immer auch die <strong>de</strong>s Anfangs.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 235).<br />
164 „Wie <strong>de</strong>r alte Äon verfällt, wächst <strong>de</strong>r neue in ihm als Frucht seines Leibes. “ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan,<br />
p. 235). Euklei<strong>de</strong>s, le personnage d’Une Famille <strong>de</strong> Mégare, tenait <strong>de</strong>s propos similiraires, voir note 10 du<br />
chapitre II.<br />
165 „Der Äon wechselt in allen Län<strong>de</strong>rn.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 238).<br />
166 „Gelegentlich aber stoßen auch die scheinbar unbesieglichen Mongolen, ihr Himmelsgott Tangri an ihre<br />
Grenze. Die Merkit, ein mongolischer Stamm, haben zu Beginn seines Aufstiegs die junge Frau <strong>de</strong>s Dschingiz-<br />
Chan, Börte, geraubt. Seine Rache trifft sie furchtbar. Die letzten Merkit fliehen hinauf in <strong>de</strong>n äußersten Nor<strong>de</strong>n<br />
Asiens zu <strong>de</strong>n Tungusen.“ (Introduction à une lecture le 23.01.1967 à Offenbourg, typoscript).<br />
167 Chamanisme : « Religion qui dominait chez les peuples ouralo-altaïques <strong>de</strong> l’Asie septentrionale. Le chaman<br />
est un prêtre-sorcier, qui prétend avoir <strong>de</strong>s relations avec les esprits, bons ou mauvais, et pouvoir les infuencer ;<br />
il peut guérir la maladie, ou l’infliger ; il peut mener les âmes en sûreté dans l’autre mon<strong>de</strong>. Il est souvent choisi<br />
parmi les épileptiques, car on attend <strong>de</strong> lui qu’il opère en état d’extase. » (Royston Pike : Dictionnaire <strong>de</strong>s<br />
religions, Paris, 1954, p. 74).<br />
168 Cf. Adolf Friedrich/Georg Buddruß : Schamanengeschichten aus Sibirien, Munich, 1955, p.19.<br />
169 Cf. ibid., p. 44.<br />
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