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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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questions, <strong>de</strong>s remarques, <strong>de</strong>s injonctions. 160 Les thèmes <strong>de</strong>s discours sont eux aussi<br />

semblables : c’est à la fois un récit d’événements dans lesquels le locuteur a été impliqué et<br />

une exposition <strong>de</strong>s actes à venir. La différence se situe au niveau <strong>de</strong> la vision que nous avons<br />

<strong>de</strong> l’orateur, dont le discours donne un certain éclairage : favorable au brigand, défavorable à<br />

Théodore Ange Comnène. Celui-ci n’apparaît que sous les traits d’un reître avi<strong>de</strong> <strong>de</strong> pouvoir,<br />

ainsi que nous l’indique Overhoff dans le sous-titre du tableau : un chef <strong>de</strong> corps francs<br />

s’entraîne au rôle d’empereur. Dans cet intitulé, Overhoff nous renseigne sur la valeur <strong>de</strong> ce<br />

personnage, qui doit s’entraîner à jouer un rôle dont il ne peut que porter le costume, et non<br />

assumer la fonction. Le brigand, lui, est présenté sous les traits d’un homme sage, qui se pose<br />

les questions existentielles inhérentes à son époque.<br />

Il expose au poète Mohammed Aufi, à qui on doit l’une <strong>de</strong>s plus ancienne œuvre <strong>de</strong> la<br />

littérature persane, les tribulations qui l’ont conduit à mener une vie <strong>de</strong> brigandage dans une<br />

région que les incursions mongoles ont dévastée. Il raconte comment il fut fait prisonnier<br />

quand une troupe <strong>de</strong> soldats mongols attaquèrent la ferme où il travaillait, et comment il fut<br />

recruté pour remplir les douves <strong>de</strong>vant les remparts <strong>de</strong> la ville d’Urgentsch que les Mongols<br />

attaquaient. Il ne dut sa survie qu’à sa présence d’esprit : il se fit passer pour mort avant d’être<br />

atteint par une flèche <strong>de</strong>s assaillis. Revenu à sa ferme, il dut subir <strong>de</strong>ux nouvelles attaques <strong>de</strong><br />

hor<strong>de</strong>s mongoles ; à la troisième il se rebella et choisit <strong>de</strong> s’armer, lui et les siens, <strong>de</strong> quitter sa<br />

vie sé<strong>de</strong>ntaire et <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> brigandage, sillonnant tout le territoire <strong>de</strong> l’ancien empire du<br />

Kharzem.<br />

Après avoir fait le récit <strong>de</strong> sa vie, Chauchafar médite sur l’époque qu’il lui est donné <strong>de</strong><br />

vivre. La discor<strong>de</strong> régnant entre les seigneurs du Kharzem a permis aux Mongols <strong>de</strong><br />

s’emparer <strong>de</strong> l’immense empire <strong>de</strong> Chah Mohammed, affaibli, qui à l’heure du danger, n’a<br />

pas trouvé d’alliés en ses sujets. 161 Cette situation est en complète opposition avec celle <strong>de</strong><br />

Gengis Khan, dont la force repose sur l’unification <strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong> la steppe qui a précédé sa<br />

conquête <strong>de</strong> la Chine et <strong>de</strong>s terres musulmanes. Chaufachar considère que faiblesse et sagesse<br />

sont inconciliables : la sagesse ne peut découler que <strong>de</strong> la force. 162 Lui-même a su trouver la<br />

force <strong>de</strong> se rebeller contre le sort que voulait lui imposer l’histoire ; il est maître <strong>de</strong> son <strong>de</strong>stin.<br />

160 Tableau 8 : „Kennst du Homer? Natürlich nicht, hast nur <strong>de</strong>ine heiligen Michael und Georgios!“ (Le Mon<strong>de</strong><br />

avec Gengis Khan, p. 98) ; „Begreifst du, weshalb uns Aristokraten diese drei Eigenschaften reizen?“ (Le Mon<strong>de</strong><br />

avec Gengis Khan, p. 100) ; Tableau 19 : „Begreifst du doch nicht einmal, was um dich her vorgeht.“ (Le Mon<strong>de</strong><br />

avec Gengis Khan, p. 227).<br />

161 „Und weil Burg gegen Burg stand im ganzen Reich, war <strong>de</strong>r Sultan Mohammed schwach, als die wirklichen<br />

Fein<strong>de</strong> von außen kamen, die Mongolen, niemand half ihm, alle ließen ihn in Stich.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis<br />

Khan, p. 235).<br />

162 „Ein wirklicher Weiser ist stark, nicht ein Schwächling wie du.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 227).<br />

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