1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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<strong>de</strong> survenir, le voyage <strong>de</strong> François d’Assise en Orient (1219-1221) et sa visite au sultan El-<br />
Kamel sont également évoqués comme proche dans le passé. L’indication décisive nous est<br />
donnée par ces mots : « Sur le Nil, les affaires vont au plus mal. Le saint Père Honorius a<br />
toujours eu à cœur cette croisa<strong>de</strong>. » 28 Le siège <strong>de</strong> Damiette ne s’est pas encore transformé en<br />
débâcle. Nous sommes donc en 1221. Un anachronisme à noter : Overhoff parle du Dauphin<br />
<strong>de</strong> France, alors que ce titre ne sera porté par les héritiers du trône qu’à partir <strong>de</strong> 1349.<br />
Les personnages<br />
Hugolin ou Ugolin <strong>de</strong> Segni (1145-1241) est <strong>de</strong>venu cardinal d’Ostie en 1206, et pape<br />
sous le nom <strong>de</strong> Grégoire IX en 1227. Overhoff avait certainement un personnage historique en<br />
tête comme <strong>de</strong>stinataire <strong>de</strong> cette lettre, qu’il laisse anonyme, suffisamment important pour que<br />
l’histoire en ait gardé le souvenir. On peut voir dans son correspondant Romano Frangipani,<br />
le cardinal Romain <strong>de</strong> Saint Ange. Plusieurs indices invitent à cette conclusion : le fait que le<br />
personnage anonyme d’Overhoff ait joué un rôle dans les conflits opposant le roi Louis VIII,<br />
(qui régna <strong>de</strong> 1223 à 1226) et le comte <strong>de</strong> Toulouse et qu’Ugolin <strong>de</strong> Segni lui enjoigne<br />
d’accepter le rôle <strong>de</strong> confesseur du dauphin, le futur Louis IX (1214-1270). Le cardinal <strong>de</strong><br />
Saint Ange est le seul personnage historique à réunir ces <strong>de</strong>ux conditions : il participa en tant<br />
que légat du pape Honorius III à la lutte contre les hérésies du sud <strong>de</strong> la France 29 et présida<br />
une réunion <strong>de</strong>s évêques du midi <strong>de</strong> la France en 1220 à Toulouse. 30 Il fut après la mort <strong>de</strong><br />
Louis VIII l’un <strong>de</strong>s plus proches conseillers <strong>de</strong> Blanche <strong>de</strong> Castille. 31 On ignore sa date <strong>de</strong><br />
naissance, il est mort en 1243.<br />
Nous avons écarté <strong>de</strong>s personnalités ecclésiastiques <strong>de</strong> première importance dans<br />
l’entourage <strong>de</strong> Louis VIII et <strong>de</strong> Louis IX comme le dominicain Geoffroy <strong>de</strong> Beaulieu,<br />
confesseur <strong>de</strong> Louis IX, né trop tard (1200) pour être compagnon d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Grégoire IX, ou<br />
l’évêque <strong>de</strong> Senlis Guérin (1157-1227), gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux sous Philippe Auguste puis<br />
28 „Am Nil stehen die Dinge übel. Dem Heiligen Vater Honorius ist dieser Kreuzzug stets Sache <strong>de</strong>s eigenen<br />
Herzens gewesen.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 63).<br />
29 « Il est vrai que le cardinal <strong>de</strong> Saint-Ange, légat du pape, avait résolut d’employer la force et d’aller jusqu’à<br />
l’écrasement du pays touché par l’hérésie. » (Jean Favier (dir.) : Histoire <strong>de</strong> France, vol. 2 : Jean Favier : Le<br />
Temps <strong>de</strong>s principautés <strong>de</strong> l’an mil à 1515, Paris, 1984, p. 157).<br />
30 Cf. Jean Guiraud : Histoire <strong>de</strong> l’inquisition au moyen âge, Paris, 1935, p. 413.<br />
31 « On la [la paix] <strong>de</strong>vait à l’entregent du cardinal <strong>de</strong> Saint-Ange <strong>de</strong>venu entre-temps le conseiller politique <strong>de</strong> la<br />
régente Blanche <strong>de</strong> Castille. » (Jean Favier (dir.) : Histoire <strong>de</strong> France, vol. 2 : Jean Favier : Le Temps <strong>de</strong>s<br />
principautés <strong>de</strong> l’an mil à 1515, Paris, 1984, p. 158) ; « Le plus clairvoyant et le plus efficace <strong>de</strong> ces gouvernants<br />
familiers <strong>de</strong> la régente est certainement le légat Romano Frangipani, que l’on appelle surtout le cardinal <strong>de</strong> Saint-<br />
Ange, du nom <strong>de</strong> sa « diaconie » romaine, la petite église <strong>de</strong> Sant’Angelo « in foro piscium. » Le jeune roi lui<br />
<strong>de</strong>vra d’avoir consolidé dans les épreuves la construction politique <strong>de</strong> son grand-père et <strong>de</strong> son père. » (Ibid., p.<br />
178).<br />
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