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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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les croisa<strong>de</strong>s l’accentuation <strong>de</strong>s « profils <strong>de</strong>s nations. » 84 Il rappelle aussi les apports <strong>de</strong><br />

l’Islam à la culture européenne par le biais <strong>de</strong> la philosophie antique et la connaissance<br />

d’Aristote. 85 L’arrivée et la propagation <strong>de</strong> l’hérésie cathare, qui secouèrent le mon<strong>de</strong><br />

catholique, seraient peut-être dues à ces échanges favorisés par les croisa<strong>de</strong>s. 86 Outre ces<br />

apports avérés, Overhoff en soupçonne d’autres restés encore dans l’ombre, dans <strong>de</strong>s régions<br />

où Islam et Chrétienté se côtoyaient, comme en Espagne. Les usages <strong>de</strong> la cour, la poésie<br />

ainsi que la pensée ont dû, selon lui, être influencés par <strong>de</strong>s va-et-vient par-<strong>de</strong>là les<br />

frontières. 87<br />

III L’Orient<br />

Après avoir brossé dans la première partie <strong>de</strong> son avant-propos un aperçu <strong>de</strong> l’Europe<br />

sur les plans politique et religieux, Overhoff expose dans une secon<strong>de</strong> partie plus longue les<br />

courants qui traversent le continent faisant pendant à l’Europe : l’Asie. Car <strong>de</strong>puis les<br />

croisa<strong>de</strong>s, les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s ne peuvent plus s’ignorer, estime Overhoff : « Dans un grand<br />

élan, les croisa<strong>de</strong>s et l’empire <strong>de</strong> Sicile élèvent l’Europe au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s remparts <strong>de</strong> Byzance et<br />

la montrent à la face du mon<strong>de</strong>. ‹ Le mon<strong>de</strong> › alors, c’était l’Asie. […]. Il semble que c’est<br />

ainsi que l’Europe s’est révélée au mon<strong>de</strong> et à elle-même, et a pris conscience qu’elle <strong>de</strong>vrait<br />

éternellement se confronter dans un dialogue à l’Asie. » 88<br />

Face à l’Occi<strong>de</strong>nt, mais uni à lui dans le même « élan », 89 se trouve le reste du mon<strong>de</strong>,<br />

qu’Overhoff décompose en terres d’Islam, en In<strong>de</strong>, en Chine et au Japon. 90 Pour chacune <strong>de</strong><br />

84 „Die Profile <strong>de</strong>r Nationen zeichnen sie schärfer.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 18).<br />

85 „In Schüben vermittelt die Theologie <strong>de</strong>m Abendland antike Philosophie, vor allem die Kenntnis <strong>de</strong>s<br />

Aristoteles, je<strong>de</strong>smal stellt sie <strong>de</strong>m christlichen Denken neue Aufgaben <strong>de</strong>r Bewältigung.“ Ibid., p. 18. On trouve<br />

une remarque similaire dans les Inscriptions européennes : „Das Abendland hat auch die Antike noch einmal<br />

von <strong>de</strong>n Arabern empfangen, an<strong>de</strong>rs als aus seinen eigenen Erinnerungen und aus <strong>de</strong>r Hand Konstantinopels.“<br />

(Inscriptions européennes, p. 113), où le double apport par l’Orient est encore plus visible : l’héritage <strong>de</strong><br />

l’Antiquité revient par l’Orient, chargé <strong>de</strong> nouvelles significations et interprétations.<br />

86 Cf. note 61.<br />

87 „Was die bewegliche, durchlässige spanische Grenze hin und her überschritten haben mag, von Sevilla,<br />

Córdoba und Granada nach Aragonien, Navarra und León, von dort zurück nach Andalusien, an höfischer Sitte,<br />

Dichtung und Gedanken, das hat unsere Wissenschaft noch kaum geklärt.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avantpropos,<br />

p. 13).<br />

88 „In einem großen Schwung heben Kreuzzüge und sizilisches Reich Europa über die Sperrmauer Byzanz und<br />

stellen es vor das Antlitz <strong>de</strong>r Welt. ‚Welt‘ meint in jenen Tagen Asien. […] So ist, scheint es, Europa sich und<br />

<strong>de</strong>r Welt gegenübergestellt wor<strong>de</strong>n und damit <strong>de</strong>r immer wie<strong>de</strong>rkehren<strong>de</strong>n Aufgabe <strong>de</strong>s Gesprächs mit Asien.“<br />

(Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, pp. 17-18). Overhoff utilisait exactement la même image dans les<br />

Inscriptions européennes : „Der Sturm <strong>de</strong>r Kreuzzüge hat Europa in einem weiten Schwung über das<br />

oströmische Reich weggehoben und vor das Angesicht <strong>de</strong>r Welt gebracht.“ (Inscriptions européennes, p. 113).<br />

De même, il décrit Byzance en ces termes : „Wie ein gewaltiges Sperrmauer lag Byzanz zwischen <strong>de</strong>m Orient<br />

und Europa.“ (Inscriptions européennes, p. 112).<br />

89 „Bereitschaft zum Aufbruch erfüllt nicht nur Europa; auf eine erregen<strong>de</strong> Weise ähnelt sich die seelische<br />

Landschaft über die ganze Er<strong>de</strong> hin.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 18).<br />

90 Dans les Inscriptions européennes, il procédait au même découpage du mon<strong>de</strong> (le Japon en moins) : „Aber<br />

jenseits von Griechenland lag Asien, <strong>de</strong>r Islam, Indien, China, die Welt.“ (Inscriptions européennes, p. 112).<br />

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