1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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empire, et non pas comme le précurseur du « combat final » (« Endkampf »), 65 qui mena au<br />
Grand Interrègne qui dura jusqu’à l’élection <strong>de</strong> Rodolphe <strong>de</strong> Habsbourg en 1273. C’est passer<br />
sous silence un conflit qui prend sa racine avec le couronnement d’Othon le Grand, <strong>de</strong>venant<br />
le premier empereur du Saint Empire romain germanique, par le pape Jean XII en 962. 66 Les<br />
difficultés naquirent avec l’empire : le pape refusa d’accor<strong>de</strong>r à Othon le droit d’investiture<br />
sur les évêques. Overhoff relativise les contradictions inhérentes au Saint Empire, dont le<br />
drame commence, Emanuel Berl le rappelait, dès sa fondation, 67 et qui s’illustreront par <strong>de</strong>s<br />
événements aussi importants que la réforme grégorienne, la rencontre <strong>de</strong> Canossa, le<br />
concordat <strong>de</strong> Worms, l’élection d’anti-papes.<br />
Overhoff reconnaît que cette lutte pour la suprématie du pouvoir entre l’Église et<br />
l’Empire imprimera sa marque au XIII e siècle et que son issue, avec la disparition <strong>de</strong>s<br />
Hohenstaufen, permettra la naissance, dans l’espace laissé vi<strong>de</strong>, 68 <strong>de</strong>s nouveaux maîtres en<br />
Europe : les rois, puis les nations, les États et les villes. 69 Mais il n’impute pas cette issue<br />
« fatale » 70 aux contradictions inhérentes au Saint Empire (dans lequel les pouvoirs <strong>de</strong><br />
l’empereur et du pape diffèrent selon les perspectives théologiques ou politiques), dont la<br />
Querelle <strong>de</strong>s investitures est une manifestation, mais à la rencontre, à la confrontation entre<br />
hommes <strong>de</strong> même intelligence : les papes Innocent III, Grégoire IX, Innocent IV et le Staufen<br />
Frédéric II. Ici se place l’idée d’Overhoff selon laquelle l’histoire ne s’accomplit pas selon<br />
une suite d’événements et <strong>de</strong> personnages importants, mais par la confrontation <strong>de</strong> centres <strong>de</strong><br />
force. Ceux-ci prennent en l’occurrence la figure <strong>de</strong> l’empereur Frédéric II et <strong>de</strong>s papes ses<br />
contemporains. C’est la coexistence <strong>de</strong> ces personnages qui a façonné le visage <strong>de</strong> l’histoire,<br />
non chacune <strong>de</strong> leur existence. C’est ce phénomène et les conséquences qu’il apporte dans la<br />
vie <strong>de</strong>s individus et <strong>de</strong>s groupes qu’Overhoff veut décrire dans son ouvrage, comme il le<br />
déclare en conclusion <strong>de</strong> l’avant-propos. 71<br />
65 „Der Endkampf zwischen <strong>de</strong>n bei<strong>de</strong>n Schwertern <strong>de</strong>r Christenheit wird zur Tragödie […].“ (Le Mon<strong>de</strong> avec<br />
Gengis Khan, avant-propos, p. 15).<br />
66 Cf. Emmanuel Berl : Histoire <strong>de</strong> l’Europe, vol. 1, Paris, 1945, p. 124.<br />
67 Ibid., p. 125.<br />
68 „Um ganz ineinan<strong>de</strong>r Verstrickte bleibt ein leerer Raum von Welt: ihn besetzen mit <strong>de</strong>m Sturz <strong>de</strong>s staufischen<br />
Hauses, nach <strong>de</strong>m Scheinsieg <strong>de</strong>r Päpste, neue Mächte […].“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos,<br />
p. 16).<br />
69 „[…] die Könige, das heißt bald die Nationen, die Stän<strong>de</strong> und die Städte.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan,<br />
avant-propos, p. 16).<br />
70 „Tragödie“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 15).<br />
71 „Geschichte vollzieht sich nicht im fa<strong>de</strong>nförmigen nacheinan<strong>de</strong>r von Ereignissen und be<strong>de</strong>uten<strong>de</strong>n Menschen<br />
[…], son<strong>de</strong>rn im Zugleich von Kraftzentren. So erleben, erdul<strong>de</strong>n wir sie als Politik. So ist sie immer erlebt<br />
wor<strong>de</strong>n. Im Spannungsfeld zwischen <strong>de</strong>n Zentren ringen die Einzelnen und die Gruppen, erstehen und vergehen<br />
sie, verwirklichen o<strong>de</strong>r verfehlen sie sich.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 31).<br />
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