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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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parties consacrées aux terres d’Orient davantage <strong>de</strong> considérations à caractère historique,<br />

décrivant au lecteur la situation dans laquelle se trouvait chaque région décrite. Cette<br />

« avance » dont jouit l’Europe par rapport à l’Asie dans la connaissance du lecteur permet<br />

d’approfondir les mouvements qui s’y font alors ressentir. De même, Overhoff s’abstient ici<br />

<strong>de</strong> parler <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> l’Europe, que ce soit directement après l’épopée mongole comme il le<br />

fera <strong>de</strong> la Chine, ou à plus long terme, <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> ou du Japon. Ceci est dû d’une part au fait<br />

que ses lecteurs le connaissent, et d’autre part au fait que cet avenir est encore à écrire dans<br />

les années 50 du XX e siècle. C’est dans cette optique qu’Overhoff a écrit le Mon<strong>de</strong> avec<br />

Gengis Khan : afin d’inciter les lecteurs à réfléchir sur leur avenir et sur l’orientation qu’ils<br />

peuvent lui donner.<br />

Dès les premières lignes <strong>de</strong> l’avant-propos, Overhoff rappelle, on l’a vu, 15 l’instinct<br />

qui pousse l’homme à se déplacer et déclencha les gran<strong>de</strong>s invasions barbares. Ce phénomène<br />

fascine Overhoff. 16 Le terme allemand, « Völkerwan<strong>de</strong>rung », « migration <strong>de</strong> peuples », n’est<br />

pas connoté comme en français, qui le juge d’un point <strong>de</strong> vue très romain, et exprime mieux la<br />

motivation <strong>de</strong>s peuples. Ces migrations, Overhoff les considère comme un atavisme et les<br />

explique par « une fébrilité du cœur, moteur <strong>de</strong> la pensée et <strong>de</strong> l’action ». 17 À la suite du chaos<br />

<strong>de</strong>s invasions barbares et avant le « secret bouleversement <strong>de</strong>s âmes » 18 qui se <strong>de</strong>ssina à partir<br />

du XII e siècle pour s’épanouir au XIII e , l’ordre régnait dans les consciences en Europe. 19 Le<br />

XIII e siècle marque une césure dans les consciences, estime Overhoff. Il considère l’époque<br />

<strong>de</strong> Gengis Khan et le XIII e siècle en général comme une rupture au sein d’un processus<br />

15 Cf. note 18, chapitre I.<br />

16 „Schon das Wort Völkerwan<strong>de</strong>rung erregt.“ (Inscriptions européennes, p. 72).<br />

17 „eine solche Unruhe <strong>de</strong>s Herzens als Antrieb für Denken und Han<strong>de</strong>ln“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avantpropos,<br />

p. 11). Overhoff avait déjà exprimé cette idée dans les Inscriptions européennes : „Wie rastlos sind wir<br />

doch! Die Unruhe <strong>de</strong>s Herzens, nicht zu stillen, geht über, Völkerwan<strong>de</strong>rungen, Ergreifen <strong>de</strong>s Christentums<br />

[…].“ (Inscriptions européennes, p. 112).<br />

18 „Die geheime Erschütterung <strong>de</strong>r Seelen muß wohl noch im zwölften Jahrhun<strong>de</strong>rt erlitten wor<strong>de</strong>n sein.“ (Le<br />

Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 12). Ce bouleversement secret <strong>de</strong>s âmes, Overhoff l’évoquait déjà<br />

dans Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest : „Son<strong>de</strong>rn vermöge jener geheimen Erschütterung, die damals durch das<br />

ganze Land gegangen sein muß, vielleicht als Vorbote <strong>de</strong>r größeren, offenbareren <strong>de</strong>r späteren Jahrhun<strong>de</strong>rte.“<br />

(Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest, p. 70). L’expression apparaît également dans les Inscriptions européennes : „Doch<br />

wer sich selbst so genug ist, so in sich beruht, von <strong>de</strong>m prallt zurück, was außen als Erschütterung durch die<br />

Seelen bebt.“ (Inscriptions européennes, p. 112). D’autre part, à la première page <strong>de</strong> son roman<br />

autobiographique La Maison sans localisation, il compare le déplacement <strong>de</strong> centaines <strong>de</strong> familles venues<br />

habiter et travailler à Francfort où se trouvait le nouveau siège d’IG Farben à une migration <strong>de</strong>s peuples : „Für<br />

Hun<strong>de</strong>rte von Familien aus <strong>de</strong>m Rheinland, <strong>de</strong>r Pfalz, <strong>de</strong>m Maingau, aus ganz Deutschland, be<strong>de</strong>utete die<br />

Schaffung dieses Mittelpunktes Wechsel <strong>de</strong>s Wohnsitzes und damit aller Lebensbeziehungen. So auch für uns.<br />

Und an dieser Völkerwan<strong>de</strong>rung im kleinen wur<strong>de</strong> ein übriges Mal <strong>de</strong>utlich, was wir die Ortlosigkeit <strong>de</strong>s<br />

heutigen Daseins nennen möchten. Jahrhun<strong>de</strong>rtelanger Seßhaftigkeit in Burg, Stadt und Dorf war solche Unruhe<br />

und Erschütterung unbekannt geblieben, und weit zurück erst fin<strong>de</strong>t <strong>de</strong>r geschichtliche Blick Zeiten, in <strong>de</strong>nen<br />

Völker auf Befehl eines Mächtigen aufbrechen und an<strong>de</strong>re Sitze sich suchen mußten.“ (La Maison sans<br />

localisation, p. 9).<br />

19 „Das hohe Mittelalter Europas hatte das Chaos <strong>de</strong>r Völkerwan<strong>de</strong>rung in sich überwun<strong>de</strong>n […].“ (Le Mon<strong>de</strong><br />

avec Gengis Khan, avant-propos, p. 11).<br />

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