1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
« d’illuminer, si peu soit-il, le chemin à travers l’obscurité qui se trouve <strong>de</strong>vant nous. » 15 Cette<br />
responsabilité s’apparente à une mission. Overhoff voulait transmettre un savoir, mais aussi<br />
faire partager ses observations et ses méditations et engager une réflexion sur les problèmes<br />
<strong>de</strong> son temps. Pour sa première publication Overhoff notait déjà : « Je travaille sur un livre <strong>de</strong><br />
prose, qui s’appellera Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest (Ein Buch von <strong>de</strong>r Stadt Soest) et dans<br />
lequel se trouvent <strong>de</strong>s choses importantes, je l’espère. » 16 C’est une phrase qui se retrouve<br />
souvent sous la plume d’Overhoff. Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan par exemple s’ouvre sur un<br />
long avant-propos, intitulé Avant-propos sur le XIII e siècle, « que je tiens », précise Overhoff,<br />
« pour particulièrement important ». 17 Cette dimension <strong>de</strong> l’écriture a inspiré le travail<br />
littéraire d’Overhoff. On la retrouve dans le titre même du recueil <strong>de</strong> nouvelles parues en<br />
1969 (dont certaines avaient été rédigées <strong>de</strong>s décennies auparavant) : Conscience et<br />
responsabilité (Rechenschaft eines Verantwortungsbewussten). Il écrivit à son éditeur Jakob<br />
Hegner, à propos <strong>de</strong>s impressions recueillies lors d’un voyage en In<strong>de</strong> : « Comment<br />
transmettre tout cela et le faire fructifier comme nous en avons pourtant l’obligation ? » 18 À<br />
Robert Müller-Wirth, l’éditeur du roman La Trahison d’Afschin, il posait la question : « Que<br />
choisir, où se trouve notre <strong>de</strong>voir ? Dans la beauté ou dans la critique que l’époque exige ? » 19<br />
Il essaiera tout au long <strong>de</strong> son œuvre d’apporter <strong>de</strong>s réponses à cette question en empruntant<br />
différentes voies. Il mettra parfois l’accent sur la beauté, sur la création artistique en ellemême<br />
dans ses poèmes, il privilégiera la critique dans ses essais et tentera un équilibre entre<br />
les <strong>de</strong>ux dans ses œuvres <strong>de</strong> fiction ou ses récits <strong>de</strong> voyages. Qu’il soit esthétique ou critique,<br />
l’engagement d’Overhoff est la motivation fondatrice <strong>de</strong> son écriture. On ne peut toutefois pas<br />
parler chez Overhoff <strong>de</strong> littérature engagée telle que la pratiquaient les grands noms <strong>de</strong> la<br />
littérature alleman<strong>de</strong> (Grass, Böll, Brecht) après la Secon<strong>de</strong> Guerre mondiale. Ses œuvres<br />
étaient d’un caractère élitiste trop prononcé. Elles supposaient <strong>de</strong>s connaissances et une<br />
capacité <strong>de</strong> réflexion personnelle qui ne pouvaient se trouver que chez un nombre restreint <strong>de</strong><br />
lecteurs.<br />
La « mission » dont Overhoff se voyait investi par la création ne pouvait être remplie<br />
que par un homme au fait <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> son temps. Cette dimension <strong>de</strong> la personnalité<br />
15 Lettre à Wladimir Brenner du 25.05.1931 : „Nein, wirkliche Kunst ist immer ein Anreissen, ein Aufbruch, ein<br />
Versuch, herauszudringen über die Not und Enge unseres Tages, vorzuleuchten, wenn auch nur ein kleines<br />
Stück, auf <strong>de</strong>m Weg durchs Dunkle, <strong>de</strong>r vor uns liegt.“<br />
16 Lettre d’Overhoff à son ami Artur Hospelt 12.08.1934 : „Ein Prosabuch [ist] in Arbeit, welches heissen wird:<br />
das Buch von <strong>de</strong>r Stadt Soest, und, wie ich hoffe, wichtige Dinge enthalten soll.“<br />
17 Lettre d’Overhoff à son éditeur Karl B. Glock du 09.12.1958 : „die ich für beson<strong>de</strong>rs wichtig halte.“<br />
18 Lettre d’Overhoff à Jakob Hegner du 11.03.1952 : „Wie nur das alles weitererben und fruchtbar machen, wozu<br />
wir doch eigentlich verpflichtet sind?“<br />
19 Lettre d’Overhoff à Robert Müller-Wirth du 22.12.1960 : „Aber was soll man wählen, wozu ist man<br />
verpflichtet: zum Schönen o<strong>de</strong>r zur Kritik, die die Zeit herausfor<strong>de</strong>rt?“<br />
14