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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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l’épopée mongole et fait un retour au présent sous forme <strong>de</strong> conclusion (une page). Cette<br />

composition correspond à la vision <strong>de</strong> l’époque qu’Overhoff veut transmettre : le mon<strong>de</strong>,<br />

composé alors <strong>de</strong> l’Europe et <strong>de</strong> l’Asie, se retrouve soudainement face à une nouvelle<br />

composante : les Mongols. La composition <strong>de</strong> l’avant-propos annonce celle du roman, où La<br />

Zone occi<strong>de</strong>ntale est suivie par les différentes régions d’Asie, pour aboutir Au Centre, où se<br />

trouve Gengis Khan. Le fait qu’Overhoff ait commencé son avant-propos par l’Occi<strong>de</strong>nt<br />

plutôt que d’envisager Gengis Khan dans un premier temps avant <strong>de</strong> poursuivre par les parties<br />

du mon<strong>de</strong> suivant l’avancée mongole (Chine, terres musulmanes, Europe centrale) est<br />

révélateur <strong>de</strong> son intérêt avant tout pour l’Occi<strong>de</strong>nt, pour son passé et donc pour son avenir.<br />

La partie traitant <strong>de</strong> la Chrétienté se différencie <strong>de</strong> celles traitant <strong>de</strong> l’Islam et <strong>de</strong> l’Asie<br />

par sa manière d’abor<strong>de</strong>r les zones traitées : alors que l’Europe est considérée en gran<strong>de</strong> partie<br />

dans son ensemble, sans distinguer les uns <strong>de</strong>s autres les pays qui la constituent, les pays <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>uxième et <strong>de</strong> la troisième zone sont clairement séparés : Overhoff parle successivement <strong>de</strong><br />

l’Égypte, du Kharezm, <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la Chine et du Japon.<br />

La métho<strong>de</strong> qu’Overhoff applique dans la partie concernant l’Europe, qu’on peut<br />

qualifier <strong>de</strong> vue d’ensemble, qui ne se contente pas <strong>de</strong> traiter les aspects séparément les uns<br />

<strong>de</strong>s autres, est seule à même <strong>de</strong> rendre l’image d’une époque. C’est la pensée qu’il avait<br />

exprimée dans Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest, sa première publication en 1935 :<br />

Nous ne reconnaîtrons jamais le visage d’une époque, si nous en mettons les traits en morceaux<br />

et tentons d’estimer ceux-ci à l’aune <strong>de</strong>s divers critères <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’art et <strong>de</strong>s mœurs, d’une<br />

esthétique et d’une éthique censées neutres, <strong>de</strong> l’histoire événementielle et <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s<br />

religions, comme l’a fait le siècle qui nous a précédé. 7<br />

Outre une critique <strong>de</strong> l’historicisme à la Ranke, ces lignes révèlent l’intention<br />

d’Overhoff : parvenir à s’élever au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s parties pour percevoir le tout dans sa réalité.<br />

Cette idée est aussi à l’origine du <strong>de</strong>rnier tableau du roman, qui prend <strong>de</strong> la hauteur dans tous<br />

les sens du terme, à la fois sur le plan géographique et sur le plan spirituel. Dans la partie <strong>de</strong><br />

l’avant-propos consacrée à l’Europe, Overhoff applique ce principe <strong>de</strong> vue d’ensemble –<br />

signe révélateur encore <strong>de</strong> la prépondérance qu’il lui accor<strong>de</strong>. Il évoque les différents aspects<br />

significatifs <strong>de</strong> cette époque qui lui confèrent son originalité dans le cours <strong>de</strong> l’histoire, sans la<br />

réduire à <strong>de</strong>s dimensions géographiques délimitées par <strong>de</strong>s frontières.<br />

Dans l’avant-propos du Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, Overhoff développe <strong>de</strong>s idées qu’il<br />

avait déjà exprimées, d’une manière plus con<strong>de</strong>nsée, dans Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest. Dans<br />

7 „Wir wer<strong>de</strong>n aber auch das Gesicht einer Zeit niemals erkennen, wenn wir seine Züge zerreißen und die Teile<br />

zu messen versuchen mit <strong>de</strong>n mannigfachen Maßstäben von Kunst- und Sittengeschichte, von vermeintlich<br />

wertungsfreier Ästhetik und Ethik, von Historie und Religionswissenschaft, wie es das Jahrhun<strong>de</strong>rt vor uns getan<br />

hat.“ (Un Livre <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Soest, Leipzig, 1935, p. 85).<br />

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