1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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23 Inde, Delhi 1223 24 Asie Mineure, empire du prince seldjoucide Kaïkobad 1222 Au centre 25 Lettre 1222 26 Sibérie, camp d’été mongol 1222 27 Empire Hi-Sia, monastère sur le cours supérieur du Fleuve jaune 1223 / 1225 28 Sans localisation 1225 29 Repos lors de la marche 1225 Au-dede la sphère d’action 30 Himalaya, aurore sans date La composition du roman suit le parcours chronologique établi par Overhoff : le premier tableau s’ouvre en 1221, l’avant-dernier clôt le roman en 1225. (Le dernier tableau, on le verra, échappe au temps). Toutefois, cette progression ne s’accomplit pas sans ruptures : Overhoff pratique un refus systématique de la continuité, il s’efforce à une recherche constante de la rupture. Ce principe s’appliquera sur le plan de la stylistique, dans les différents genres littéraires employés, sur le plan dramatique, dans les différents acteurs mis en scène, sur le plan de la localisation géographique des tableaux qui forme la trame du roman, enfin sur le plan de leur situation chronologique. Ainsi, le tableau 10 du premier chapitre se détache par sa date (1225) de toutes les autres de ce chapitre (1221). VI.2.2.2 L’espace Le premier niveau de la structure du livre est sa composition en chapitres et tableaux, résolument placée sous le signe de la géographie. Nous avons vu que le roman se compose de cinq chapitres correspondant à cinq zones géographiques définies en fonction de l’influence de Gengis Khan : Au bord de la sphère d’action, La zone occidentale, Dans le centre asiatique, Au centre, Au-dede la sphère d’action. Les titres indiquent que les zones déterminant les chapitres ne constituent pas en elles-mêmes des ensembles géographiques (pré)définis, répondant aux convenances cartographiques : il n’existe sur le globe terrestre aucune région nommée Au bord de la sphère d’action. Overhoff ne se contente pas d’utiliser les zones géographiques continentales usuelles, telle l’Europe, ou l’Asie pour servir de cadre aux chapitres. Les critères choisis pour former les zones de chaque chapitre relèvent davantage de la géopolitique que de la géographie, l’élément déterminant étant l’appréhension de la menace représentée par Gengis Khan. Les titres des chapitres ne se conçoivent que dans leur relation à l’action de Gengis Khan. Outre leurs titres, l’agencement des chapitres révèle 130

lui aussi la conception d’Overhoff : le rayonnement de l’action de Gengis Khan part de la région Au Centre, là où réside Gengis Khan et où est sensible toute sa puissance. Mais ce rayonnement concentrique, au lieu d’irradier dans les zones les plus touchées par l’action de Gengis Khan Dans le centre asiatique, est d’abord représenté, en guise de prologue, là où il est le moins puissant, Au bord de la sphère d’action, puis dans La zone occidentale. Ce procédé montre la prépondérance qu’accorde Overhoff à l’Occident dans son roman. Le dernier chapitre, Au-dede la sphère d’action, tient lieu de conclusion dans laquelle Overhoff alloue à son roman une dimension symbolique grâce à la sagesse humaine qui échappe à la sphère d’action. Des représentations graphiques jointes au roman attestent de l’importance visuelle de sa localisation géographique pour l’auteur. Elles sont destinées à une visualisation de la répartition géographique des tableaux. Sur une première carte, dessinée par Edith Overhoff, est indiquée la localisation des trente tableaux. Cette carte va servir de base pour illustrer la conception du roman. Elle est tout d’abord présentée telle qu’elle se trouvait jointe au roman (carte 1, page 132). Si elle offre une vue d’ensemble du « théâtre des opérations », et présente l’intérêt d’indiquer les numéros renvoyant à chaque tableau, elle ne permet pas de visualiser la progression du roman, de distinguer les régions correspondant aux différents chapitres, ni de saisir « l’architecture » complexe de la composition du récit. Sur la carte 2 (page 134) se trouvent reproduites par nos soins les illustrations graphiques de chaque chapitre, par des lignes reliant les tableaux les uns aux autres. Chaque chapitre est représenté par une couleur différente. En pointillés sont reliés le dernier et le premier tableau de chaque chapitre. De cette visualisation ressortent différents éléments. D’une part, elle montre l’éloignement des trois îles du premier chapitre ; le périmètre formé par la jonction des tableaux entre eux apparaît de façon très nette : ces trois tableaux forment le pourtour des chapitres suivants, ils en délimitent les frontières. D’autre part, la progression vers l’est suivant le déroulement du roman et l’entrecroisement des lieux d’action apparaissent clairement. Sur la partie correspondant au chapitre II se dessine une zone occidentale, comme l’a appelée Overhoff, qui ne prend pas en compte toute une partie de l’Europe à l’ouest d’une ligne entre Liegnitz et Rome. Ce déplacement vers le centre de l’Europe de la zone occidentale s’explique par l’avancée des Mongols en 1241, qui s’arrêtèrent à Liegnitz et sur l’Adriatique. Le dernier tableau se déroule à Tiflis, le point le plus oriental du chapitre. 131

lui aussi la conception d’Overhoff : le rayonnement <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> Gengis Khan part <strong>de</strong> la<br />

région Au Centre, là où rési<strong>de</strong> Gengis Khan et où est sensible toute sa puissance. Mais ce<br />

rayonnement concentrique, au lieu d’irradier dans les zones les plus touchées par l’action <strong>de</strong><br />

Gengis Khan Dans le centre asiatique, est d’abord représenté, en guise <strong>de</strong> prologue, là où il<br />

est le moins puissant, Au bord <strong>de</strong> la sphère d’action, puis dans La zone occi<strong>de</strong>ntale. Ce<br />

procédé montre la prépondérance qu’accor<strong>de</strong> Overhoff à l’Occi<strong>de</strong>nt dans son roman. Le<br />

<strong>de</strong>rnier chapitre, Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la sphère d’action, tient lieu <strong>de</strong> conclusion dans laquelle<br />

Overhoff alloue à son roman une dimension symbolique grâce à la sagesse humaine qui<br />

échappe à la sphère d’action.<br />

Des représentations graphiques jointes au roman attestent <strong>de</strong> l’importance visuelle <strong>de</strong><br />

sa localisation géographique pour l’auteur. Elles sont <strong>de</strong>stinées à une visualisation <strong>de</strong> la<br />

répartition géographique <strong>de</strong>s tableaux. Sur une première carte, <strong>de</strong>ssinée par Edith Overhoff,<br />

est indiquée la localisation <strong>de</strong>s trente tableaux. Cette carte va servir <strong>de</strong> base pour illustrer la<br />

conception du roman.<br />

Elle est tout d’abord présentée telle qu’elle se trouvait jointe au roman (carte 1, page<br />

132). Si elle offre une vue d’ensemble du « théâtre <strong>de</strong>s opérations », et présente l’intérêt<br />

d’indiquer les numéros renvoyant à chaque tableau, elle ne permet pas <strong>de</strong> visualiser la<br />

progression du roman, <strong>de</strong> distinguer les régions correspondant aux différents chapitres, ni <strong>de</strong><br />

saisir « l’architecture » complexe <strong>de</strong> la composition du récit.<br />

Sur la carte 2 (page 134) se trouvent reproduites par nos soins les illustrations<br />

graphiques <strong>de</strong> chaque chapitre, par <strong>de</strong>s lignes reliant les tableaux les uns aux autres. Chaque<br />

chapitre est représenté par une couleur différente. En pointillés sont reliés le <strong>de</strong>rnier et le<br />

premier tableau <strong>de</strong> chaque chapitre. De cette visualisation ressortent différents éléments.<br />

D’une part, elle montre l’éloignement <strong>de</strong>s trois îles du premier chapitre ; le périmètre formé<br />

par la jonction <strong>de</strong>s tableaux entre eux apparaît <strong>de</strong> façon très nette : ces trois tableaux forment<br />

le pourtour <strong>de</strong>s chapitres suivants, ils en délimitent les frontières. D’autre part, la progression<br />

vers l’est suivant le déroulement du roman et l’entrecroisement <strong>de</strong>s lieux d’action<br />

apparaissent clairement.<br />

Sur la partie correspondant au chapitre II se <strong>de</strong>ssine une zone occi<strong>de</strong>ntale, comme l’a<br />

appelée Overhoff, qui ne prend pas en compte toute une partie <strong>de</strong> l’Europe à l’ouest d’une<br />

ligne entre Liegnitz et Rome. Ce déplacement vers le centre <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong> la zone occi<strong>de</strong>ntale<br />

s’explique par l’avancée <strong>de</strong>s Mongols en 1241, qui s’arrêtèrent à Liegnitz et sur l’Adriatique.<br />

Le <strong>de</strong>rnier tableau se déroule à Tiflis, le point le plus oriental du chapitre.<br />

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