29.12.2013 Views

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Cette pério<strong>de</strong> ne correspond ni à l’extension maximale <strong>de</strong> l’empire mongol sous<br />

Gengis Khan, ni à celle <strong>de</strong>s empires gengiskahni<strong>de</strong>s, qui n’atteignirent leur apogée que bien<br />

après la mort <strong>de</strong> Gengis Khan, survenue en 1227. De cet état <strong>de</strong> fait découle un décalage entre<br />

les régions ayant connu les ravages <strong>de</strong>s hor<strong>de</strong>s mongoles et celles qui n’en ont que senti le<br />

souffle. Ce décalage se retrouve dans la conception du livre : <strong>de</strong>ux chapitres sur les cinq que<br />

contient le récit sont géographiquement situés dans les zones tombées sous le joug <strong>de</strong> Gengis<br />

Khan ; les trois autres chapitres sont constitués <strong>de</strong> régions situées – à ce moment-là, jusqu’en<br />

1225 – hors <strong>de</strong>s invasions mongoles. De ce décalage va naître également une différence dans<br />

l’approche du phénomène Gengis Khan.<br />

Le fait que cette époque contenait en elle toutes les voies possibles, que le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong><br />

l’Asie et <strong>de</strong> l’Europe n’était pas encore scellé joue aussi un rôle primordial dans le choix<br />

d’Overhoff. Son but étant <strong>de</strong> proposer à l’Europe <strong>de</strong>s issues hors <strong>de</strong> sa crise actuelle, il doit<br />

montrer une époque où tout n’est pas encore joué, où les décisions politiques <strong>de</strong>s différentes<br />

puissances peuvent encore influencer le cours <strong>de</strong>s choses. Pour les individus comme pour les<br />

États en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la tourmente mongole, il est encore temps <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leur sort. En<br />

montrant quels ont été leurs choix, Overhoff peut montrer au lecteur <strong>de</strong>s années 50 comment<br />

les « centres <strong>de</strong> forces » et les « champs <strong>de</strong> tension » ont agi et réagi.<br />

La réponse à la secon<strong>de</strong> question – le choix <strong>de</strong>s dates 1221-1225 – s’inscrit dans la<br />

métho<strong>de</strong> du roman. Celui-ci prétend à retracer la perception <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> Gengis Khan.<br />

C’est ce caractère qui détermine Overhoff à choisir l’année 1221 comme point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong><br />

son roman. Il s’agissait <strong>de</strong> montrer le mon<strong>de</strong> alors qu’il avait pris conscience <strong>de</strong> Gengis Khan,<br />

comme l’indique le titre du roman : Le mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan. Cette volonté excluait toute<br />

la pério<strong>de</strong> antérieure à 1221, date à laquelle l’Occi<strong>de</strong>nt découvre Gengis Khan. Overhoff ne<br />

pouvait commencer son roman par une autre date que celle <strong>de</strong> l’apparition <strong>de</strong>s rumeurs sur les<br />

Mongols en Occi<strong>de</strong>nt. C’est en effet en 1221 que l’Occi<strong>de</strong>nt eut pour la première fois<br />

connaissance <strong>de</strong> victoires remportées en Orient par un peuple venu <strong>de</strong> l’est. Ces événements<br />

étaient certes racontés sous une forme qui n’avait que certains faits en commun avec la réalité<br />

historique. La provenance <strong>de</strong> ce peuple, ses motivations, ses croyances religieuses avaient été<br />

adaptées aux représentations alors en cours (<strong>de</strong>s bruits, <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s qui circulaient<br />

auparavant) et aux besoins d’un Occi<strong>de</strong>nt qui, engagé dans sa cinquième croisa<strong>de</strong>, voulait voir<br />

en ce peuple un allié dans sa lutte contre l’Islam. Nous verrons comment, dans le premier<br />

tableau du roman, sous-titré « Premières rumeurs au sujet <strong>de</strong>s Mongols », Overhoff transcrit<br />

les rumeurs en provenance d’Égypte et relayées par le pape Honorius III.<br />

122

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!