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1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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Peu importe que l’Europe d’aujourd’hui veuille prendre connaissance <strong>de</strong> l’histoire mondiale en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ses propres dynasties et <strong>de</strong> ses propres nations, ou qu’elle soit trop indolente pour le<br />

faire. Les cent prochaines années le lui inculqueront. L’histoire n’est pas quelque chose qui ne<br />

nous concerne plus, mais la politique d’hier, donc le <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. 169<br />

Avec cette réflexion, qui clôt l’avant-propos et est reprise sur la <strong>couverture</strong> <strong>de</strong> son livre,<br />

juste en <strong>de</strong>ssous du titre, placée en exergue du récit comme fil conducteur, Overhoff indique<br />

au lecteur qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’époque qu’il dépeint, il faut chercher le sens du récit dans sa<br />

signification pour l’avenir <strong>de</strong> l’Europe. Le lecteur en est avisé : <strong>de</strong>rrière l’évocation <strong>de</strong><br />

l’influence <strong>de</strong> Gengis Khan sur le mon<strong>de</strong> qui l’entourait, il lui faut voir le mon<strong>de</strong> actuel et les<br />

possibilités <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>ler le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Et <strong>de</strong>rrière la diversité qui caractérise Le Mon<strong>de</strong><br />

avec Gengis Khan, diversité <strong>de</strong>s personnages, <strong>de</strong>s éclairages, <strong>de</strong>s témoignages, mais aussi <strong>de</strong>s<br />

styles et <strong>de</strong>s figures littéraires, il faut voir la diversité <strong>de</strong>s voies qui se présentent à l’Europe<br />

<strong>de</strong>s années 50. Au lecteur <strong>de</strong> trouver la bonne.<br />

Le titre l’indique : il s’agit <strong>de</strong> la fresque d’une époque, que Gengis Khan a déterminée,<br />

non du portrait d’un homme et <strong>de</strong> ses conquêtes. L’auteur et son éditeur préviennent le lecteur<br />

dans la présentation <strong>de</strong> l’œuvre sur la jaquette du livre : « C’est ainsi que, <strong>de</strong> façon légitime,<br />

ce n’est pas un homme qui est le héros du livre, mais une époque ». 170 Il s’agit <strong>de</strong> montrer<br />

l’interaction entre les actes <strong>de</strong> Gengis Khan et le mon<strong>de</strong> qui l’entoure, <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong><br />

son existence sur le mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> recréer les conséquences <strong>de</strong> ses invasions, <strong>de</strong> la naissance et <strong>de</strong><br />

l’extension <strong>de</strong> son empire sur les royaumes et les empires <strong>de</strong> l’Orient, mais aussi <strong>de</strong><br />

l’Occi<strong>de</strong>nt. Il s’agit <strong>de</strong> montrer l’effet <strong>de</strong> synergie entre Gengis Khan et son époque.<br />

Le titre choisi par Overhoff a un sens particulier. Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan : cette<br />

préposition « avec » prend toute sa signification si l’on songe que le livre aurait pu s’appeler<br />

aussi bien Gengis Khan, L’Empire <strong>de</strong> Gengis Khan, ou Le Mon<strong>de</strong> à l’époque <strong>de</strong> Gengis Khan.<br />

Ce n’est pas seulement le mon<strong>de</strong> DE Gengis Khan ou le mon<strong>de</strong> à son époque qu’Overhoff<br />

veut nous faire vivre, il veut également nous montrer les effets sur le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’existence et<br />

<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> Gengis Khan. Du titre ressort que Gengis Khan est une composante du mon<strong>de</strong>, un<br />

<strong>de</strong> ses éléments constitutifs. En choisissant pour localisation <strong>de</strong> ses tableaux <strong>de</strong>s lieux qui<br />

169 „Es macht nichts aus, ob das heutige Europa Welthistorie außerhalb seiner eigenen Dynastien und Nationen<br />

zur Kenntnis nehmen will o<strong>de</strong>r dafür zu träge ist. Die kommen<strong>de</strong>n hun<strong>de</strong>rt Jahre wer<strong>de</strong>n sie ihm einpeitschen.<br />

Geschichte ist nicht, was uns nichts mehr angeht, son<strong>de</strong>rn die Politik von gestern, also das Schicksal von<br />

morgen.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 31). Overhoff rejoint ici les conceptions <strong>de</strong> Berl : « Il<br />

est vain <strong>de</strong> nous rebeller contre l’Histoire. Elle est plus forte que nous. […] L’Histoire seule, probablement, peut<br />

guérir les maux qu’elle produit. Encore faut-il la suivre avec quelque souplesse, quelque résignation, la<br />

considérer d’un esprit non prévenu et d’abord ne pas chercher en elle un arsenal où armer les passions. »<br />

(Emmanuel Berl : Histoire <strong>de</strong> l’Europe, Paris, 1945, t. 2, p. 9).<br />

170 Lettre d’Overhoff à Guggenheimer du 12.07.1957 : „So wird legitim nicht ein Mensch, son<strong>de</strong>rn eine Zeit zum<br />

Hel<strong>de</strong>n <strong>de</strong>s Buches.“<br />

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