1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

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De la lecture de ces sources historiques Overhoff a retiré une connaissance approfondie de l’histoire des Mongols et de Gengis Khan et de la perception qu’en avait l’Occident, mais il ne l’a pas utilisée dans la construction du roman. On ne retrouve pas de tableaux directement inspirés des faits relatés dans ces récits. Sources critiques citées dans la postface Overhoff a en outre étudié la littérature critique, citée dans la postface du Monde avec Gengis Khan. En première place se trouve la somme de Bertold Spuler Die Mongolen in Iran (1935), suivie d’études sur des sujets plus circonscrits, comme l’ouvrage traitant du chamanisme d’Adolf Friedrich et Georg Buddruß (Schamanengeschichten aus Sibirien, Munich, 1955), ou celui de W. Carew Hazlitt sur l’histoire de Venise (The Venetian Republic. Its Growth and its Fall 421-1797, Londres, 1900). Il s’est servi de ces deux ouvrages dans son roman. Dans le premier cas, il utilise diverses informations tirées de l’ouvrage et les intègre à son récit sans les citer telles quelles. 130 Dans le deuxième cas, il s’est servi d’une indication précise (la tenue d’une réunion du conseil de Venise) comme motif du tableau 11. Overhoff a aussi intégré à son récit des citations de sources historiques issues d’études critiques, comme Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin Attar d’Hellmut Ritter (Leyde, 1955). Les propos rapportés par le personnage du tableau 21, attribués dans le récit à des « hérétiques » anonymes, 131 sont des citations légèrement modifiées tirées de l’œuvre d’Ibn ar Rawandi, dit l’hérétique, rapportées par Ritter. 130 Voir l’étude du tableau 20 au chapitre IV. 131 Il s’agit de quatre citations : „Gott, du hast den Lebensunterhalt unter den Erdbewohner aufgeteilt, wie es ein betrunkener Rohling tut. Wenn ein Mensch so verteilte, dann sagten wir zu ihm – geh, laß dich vom Arzt behandeln.“ (Le Monde avec Gengis Khan, p. 249). „Du hast den lebensunterhalt unter den menschen verteilt wie es ein betrunkener, roher mensch tut. Wenn ein mann so verteilen würde, würden wir zu ihm sagen: Du bist verrückt geworden, laß dich behandeln!“ (Hellmut Ritter : Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin Attar, Leyde, 1955, p. 160). „Wieviele sehr kluge Leute haben vergeblich gestrebt und wieviele ganz unwissende Menschen erhalten ihr täglich Brot. Das ist es, was die Gedanken irre werden läßt und die größten Gottesgelehrten zum Ketzer macht.“ (Le Monde avec Gengis Khan, p. 253). „Wieviele sehr kluge leute haben vergeblich gestrebt, und wieviele ganz unwissende menschen erhalten ihr täglich brot! Das ist es, was die gedanken irre werden lässt und den grossen gottesgelehrten zum ketzer macht!“ (Hellmut Ritter : Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin Attar, Leyde, 1955, p. 160). „Gott, bei dir klage ich, was über mich hereingebrochen ist, dich bitte ich, daß du dich mir in Barmherzigkeit zuneigest. Denn du hast, bei dir schwöre ich, das Band gar fest geschnürt und den Drosselstrick eng gezogen und hast den Krieg begonnen zwischen dir und mir.“ (Le Monde avec Gengis Khan, p. 255). „Gott, bei Dir klage ich über das, was über mich von Dir hereingebrochen ist. Dich bitte ich, dass Du dich mir in barmherzigkeit zuneigest; denn Du hast, bei Dir schwöre ich, das band gar fest geschnürt und den drosselstrick eng gezogen und hast den krieg begonnen zwischen mir und Dir.“ (Hellmut Ritter : Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin Attar, Leyde, 1955, p. 160). 108

Sources critiques citées dans la bibliographie établie par Overhoff On trouve dans la bibliographie d’Overhoff des ouvrages de référence d’auteurs des XIX e et XX e siècles : l’Histoire de la Géorgie de Marie-Félicité Brosset, parue à Saint- Petersbourg en 1848-49, la biographie de Gengis-Khan publiée par Franz von Erdmann sous le titre Temudschin der Unerschütterliche à Leipzig en 1862, la Geschichte Ostasiens en trois volumes de Friedrich Ernst August Krause (Göttingen, 1925). Overhoff mentionne des articles du Journal asiatique publié à Paris dans lesquels se trouvent édités ou traduits des textes d’historiens orientaux : Fragments de géographes et d’historiens arabes et persans inédits, relatifs aux anciens peuples du Caucase et de la Russie méridionale, de Charles Defrémery en 1849 et 1850, Les Mongols d’après les historiens arméniens d’Édouard Dulaurier en 1860. Certaines sources répertoriées par Overhoff concernent des périodes ultérieures à celles fixées pour l’action du roman. Ainsi de l’article Un Voyageur du treizième siècle : le dominicain Julien de Hongrie de Denis Sinor. 132 Cette étude porte davantage sur l’histoire des manuscrits qui relatent ce voyage, qui eut lieu à une date imprécise, en 1236 ou 1237, que sur leur contenu même (de toute façon ultérieur à la période concernée), qui ne fait l’objet que de courtes citations. Il en va de même pour le Mesopotamia and Persia under the Mongols in the 14 th Century (Londres, 1903) de Guy Le Strange. Sources non citées La lecture du roman toutefois révèle l’utilisation d’autres sources qui ne sont citées nulle part. Il peut s’agir d’œuvres littéraires, dont des extraits sont reproduits dans le roman (des vers de Mutanabbi, au tableau 5) ou qui n’apparaissent que par des références et des allusions, comme La Conférence des oiseaux de Farid al-Din Attar au tableau 21. C’est également le cas de la lettre de l’évêque Jacques de Vitry au tableau 1. De manière plus détournée, une recherche approfondie révèle certaines sources. Le passage de la lettre de Frédéric II au tableau 6, par exemple, n’est pas tirée du Monumenta Germaniæ Historica. Scriptores XXVIII (1858) où elle est reproduite dans sa version originale, 133 mais du Kaiser Friedrich II d’Ernst Kantorowicz, 134 où l’auteur cite ce même „Wenn du so viele Leute auf der Welt nicht ernähren kannst, dann erschaff doch weniger!“ (Le Monde avec Gengis Khan, p. 258). „Wenn Du nicht so viel leute ernähren kannst, so erschaffe doch weniger!“ (Hellmut Ritter : Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin Attar, Leyde, 1955, p. 173). 132 Denis Sinor : Un Voyageur du treizième siècle : le dominicain Julien de Hongrie, in : Bulletin of the school of oriental and african studies, vol. XIV/3, Londres, 1952, pp. 589-602. 133 Pp. 210-212. 109

De la lecture <strong>de</strong> ces sources historiques Overhoff a retiré une connaissance<br />

approfondie <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s Mongols et <strong>de</strong> Gengis Khan et <strong>de</strong> la perception qu’en avait<br />

l’Occi<strong>de</strong>nt, mais il ne l’a pas utilisée dans la construction du roman. On ne retrouve pas <strong>de</strong><br />

tableaux directement inspirés <strong>de</strong>s faits relatés dans ces récits.<br />

Sources critiques citées dans la postface<br />

Overhoff a en outre étudié la littérature critique, citée dans la postface du Mon<strong>de</strong> avec<br />

Gengis Khan. En première place se trouve la somme <strong>de</strong> Bertold Spuler Die Mongolen in Iran<br />

(1935), suivie d’étu<strong>de</strong>s sur <strong>de</strong>s sujets plus circonscrits, comme l’ouvrage traitant du<br />

chamanisme d’Adolf Friedrich et Georg Buddruß (Schamanengeschichten aus Sibirien,<br />

Munich, 1955), ou celui <strong>de</strong> W. Carew Hazlitt sur l’histoire <strong>de</strong> Venise (The Venetian Republic.<br />

Its Growth and its Fall 421-1797, Londres, 1900). Il s’est servi <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ouvrages dans son<br />

roman. Dans le premier cas, il utilise diverses informations tirées <strong>de</strong> l’ouvrage et les intègre à<br />

son récit sans les citer telles quelles. 130 Dans le <strong>de</strong>uxième cas, il s’est servi d’une indication<br />

précise (la tenue d’une réunion du conseil <strong>de</strong> Venise) comme motif du tableau 11. Overhoff a<br />

aussi intégré à son récit <strong>de</strong>s citations <strong>de</strong> sources historiques issues d’étu<strong>de</strong>s critiques, comme<br />

Das Meer <strong>de</strong>r Seele. Mensch, Welt und Gott in <strong>de</strong>n Geschichten <strong>de</strong>s Fariduddin Attar<br />

d’Hellmut Ritter (Ley<strong>de</strong>, 1955). Les propos rapportés par le personnage du tableau 21,<br />

attribués dans le récit à <strong>de</strong>s « hérétiques » anonymes, 131 sont <strong>de</strong>s citations légèrement<br />

modifiées tirées <strong>de</strong> l’œuvre d’Ibn ar Rawandi, dit l’hérétique, rapportées par Ritter.<br />

130 Voir l’étu<strong>de</strong> du tableau 20 au chapitre IV.<br />

131 Il s’agit <strong>de</strong> quatre citations :<br />

„Gott, du hast <strong>de</strong>n Lebensunterhalt unter <strong>de</strong>n Erdbewohner aufgeteilt, wie es ein betrunkener Rohling tut. Wenn<br />

ein Mensch so verteilte, dann sagten wir zu ihm – geh, laß dich vom Arzt behan<strong>de</strong>ln.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis<br />

Khan, p. 249).<br />

„Du hast <strong>de</strong>n lebensunterhalt unter <strong>de</strong>n menschen verteilt wie es ein betrunkener, roher mensch tut. Wenn ein<br />

mann so verteilen wür<strong>de</strong>, wür<strong>de</strong>n wir zu ihm sagen: Du bist verrückt gewor<strong>de</strong>n, laß dich behan<strong>de</strong>ln!“ (Hellmut<br />

Ritter : Das Meer <strong>de</strong>r Seele. Mensch, Welt und Gott in <strong>de</strong>n Geschichten <strong>de</strong>s Fariduddin Attar, Ley<strong>de</strong>, 1955, p.<br />

160).<br />

„Wieviele sehr kluge Leute haben vergeblich gestrebt und wieviele ganz unwissen<strong>de</strong> Menschen erhalten ihr<br />

täglich Brot. Das ist es, was die Gedanken irre wer<strong>de</strong>n läßt und die größten Gottesgelehrten zum Ketzer macht.“<br />

(Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 253).<br />

„Wieviele sehr kluge leute haben vergeblich gestrebt, und wieviele ganz unwissen<strong>de</strong> menschen erhalten ihr<br />

täglich brot! Das ist es, was die gedanken irre wer<strong>de</strong>n lässt und <strong>de</strong>n grossen gottesgelehrten zum ketzer macht!“<br />

(Hellmut Ritter : Das Meer <strong>de</strong>r Seele. Mensch, Welt und Gott in <strong>de</strong>n Geschichten <strong>de</strong>s Fariduddin Attar, Ley<strong>de</strong>,<br />

1955, p. 160).<br />

„Gott, bei dir klage ich, was über mich hereingebrochen ist, dich bitte ich, daß du dich mir in Barmherzigkeit<br />

zuneigest. Denn du hast, bei dir schwöre ich, das Band gar fest geschnürt und <strong>de</strong>n Drosselstrick eng gezogen und<br />

hast <strong>de</strong>n Krieg begonnen zwischen dir und mir.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 255).<br />

„Gott, bei Dir klage ich über das, was über mich von Dir hereingebrochen ist. Dich bitte ich, dass Du dich mir in<br />

barmherzigkeit zuneigest; <strong>de</strong>nn Du hast, bei Dir schwöre ich, das band gar fest geschnürt und <strong>de</strong>n drosselstrick<br />

eng gezogen und hast <strong>de</strong>n krieg begonnen zwischen mir und Dir.“ (Hellmut Ritter : Das Meer <strong>de</strong>r Seele. Mensch,<br />

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