1 couverture - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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inestimable, écrit presque au lendemain de la mort de Gengis Khan et nous faisant pénétrer dans la vie et la pensée mongoles. 108 L’Histoire secrète des Mongols, dont l’auteur est inconnu, fut achevée en 1240. 109 Cette œuvre historiographique en langue ouïgoure fut rédigée au XIII e siècle et constitue la principale source concernant Gengis Khan. Ce texte a été perdu, mais il en existe une traduction en chinois et une transcription phonétique en caractères chinois, utilisées au XX e siècle par les orientalistes européens pour le traduire en russe, en allemand et en français. 110 C’est une histoire épique qui se présente comme une suite de douze tableaux très précis. Le premier chapitre de cette chronique est consacré à l’ascendance de Gengis Khan, remontant jusqu’aux ancêtres mythiques fondateurs des Mongols : « L’origine de Cinggis-qahan est Börta-Cïno (‹ Le Loup ›) venu naître, du Ciel qui est en haut, par mandat céleste ; l’épouse de celui-ci est Qo’ai-maral (‹ la Biche fauve ›) ». 111 Le chapitre I se termine par la mort du père de Gengis Khan alors que celui-ci n’avait que dix ans. La chronique restitue ensuite l’épopée historique de Gengis Khan et de ses descendants jusqu’au règne d’Ogodaï. Il est fait une très large part à la conquête de toute la steppe par Gengis Khan : ce n’est qu’au chapitre VIII qu’il acquiert son titre de Khan (1206). Seul le chapitre XI est consacré aux guerres contre la Chine et les pays à l’ouest de la steppe, ne conférant à cette expansion de l’empire mongol qu’une signification mineure. Le dernier chapitre relate la mort de Gengis Khan et le début du règne de son fils Ogodaï. La Somme des Histoires La chronique persane de Raschid-ud-Dîn, écrite à la demande du khan Gazan ne nous est pas parvenue intégralement. L’Histoire des Mongols de la Perse, extraite de La Somme des Histoires, ou Histoire universelle (Jami al-tawarikh 1303), traduite en français par Étienne Quatremère en 1836 112 est l’histoire des premiers Houlagides de Perse, descendants de Gengis Khan. L’Histoire officielle de la dynastie mongole en Chine Friedrich Ernst August Krause a établi la traduction en allemand de la partie du Yuanche – les annales chinoises – relative à la vie de Gengis Khan, parue sous le titre : Gingis Han. 108 „Die »Geheime Geschichte« der Mongolen, um 1240 verfaßt, ist als Dokument deshalb unschätzbar, weil sie den Augenblick des Schlüpfens der Chrysalide festhält.“ (Le Monde avec Gengis Khan, avant-propos, p. 26). 109 Sur la datation précise de l’Histoire secrète des Mongols, voir Grousset, ibid., p. VI. 110 Voir infra la partie « Présentation thématique » du présent chapitre. 111 Paul Pelliot : Histoire secrète des Mongols, in : Œuvres posthumes de Paul Pelliot, Paris, 1949, p. 121. 112 Raschid El-Din : Histoire des Mongols de la Perse. Texte persan, publié, traduit en français par Etienne Quatremer, Paris, 1836. 104
Die Geschichte seines Lebens nach den chinesischen Reichsannalen en 1922 à Heidelberg. Overhoff a tiré de l’introduction à ce récit l’indication reprise dans l’avant-propos du Monde avec Gengis Khan, selon laquelle les annales chinoises ne connaissaient rien des Mongols avant l’irruption de Gengis Khan. 113 Il reprend des paroles prêtées à Gengis Khan tirées de ce récit dans le tableau 28 de son roman. 114 La connaissance de ces trois textes a permis à Overhoff de puiser à leur source les éléments historiques nécessaires à la composition de son récit. Son ouvrage repose sur la comparaison de ces trois sources primaires, mais c’est en premier lieu l’Histoire secrète des Mongols dont on retrouve des traces dans son roman. Dans l’avant-propos du Monde avec Gengis Khan il la cite comme texte fondamental, dont le sujet est en premier lieu la conquête de la steppe par Gengis Khan, bien avant ses victoires sur les peuples établis à ses frontières, qui sont présentées comme une suite logique de la puissance acquise par Gengis Khan. 115 Overhoff s’appuie aussi sur l’Histoire secrète des Mongols pour évoquer la figure ambiguë de Tchamouka, le frère de sang de Gengis Khan. 116 Dans la postface 117 du Monde avec Gengis Khan, il indique que le tableau 29 est composé de citations des paroles de Gengis Khan et de références tirées de l’Histoire secrète des Mongols. 118 Ces propos rapportés de Gengis Khan se retrouvent également dans les annales chinoises, montrant qu’au lendemain même de la mort de Gengis Khan, « sa légende était déjà fixée en ses traits essentiels, avec quelques ‹ mots historiques ›, recueillis et développés séparément par les différentes sources. » 119 113 „Chinesische Staatsmänner und Annalisten haben den weiten Raum nördlich und westlich der Gobi zur Selbsterhaltung genau überwacht: bis an die Wende zum dreizehnten Jahrhundert wissen sie von Mongolen nichts.“ (Le Monde avec Gengis Khan, Avant-propos, p. 26) ; „Die Nachrichten von den Vorfahren dieses ersten großen Herrschers tragen den Charakter von Fabel, deren historischer Kern sich weder in den persich-türkischen noch in den chinesischen und mongolischen Quellen klar erkennen läßt.“ (Friedrich Ernst August Krause : Gingis Han. Die Geschichte seines Lebens nach den chinesischen Reichsannalen, Heidelberg, 1922, p. 3). 114 „Wenn ihr den Feind geschlagen habt und bei der Verfolgung der Fliehenden die fortgeworfenen und im Stiche gelassenen Dinge seht, so warne ich euch, daß ihr nichts (davon) ergreift. Ihr sollt warten, bis der Kampf beendet ist, dann soll (die Beute) verteilt werden.“ (Friedrich Ernst August Krause : Gingis Han. Die Geschichte seines Lebens nach den chinesischen Reichsannalen, (Heidelberger Akten der von-Portheim-Stiftung, 2), Heidelberg, 1922, p. 19). „Siegen und die Beute liegen lassen. Liegen lassen wie ein wohlabgerichteter Jagdfalke. Das war schwer, es den Kriegern beizubringen, erst die Beute liegen zu lasen, nicht zu plündern, sondern den Gegner zu verfolgen und auszutilgen.“ (Le Monde avec Gengis Khan, p. 337). 115 „So ist das eigentliche Thema der »Geheime Geschichte« der Krieg in der Steppe, die Weltherrschaft über die »Randvölker« am Ende fast eine selbstverständliche Krönung, eine erfüllte Berufung von Göttern und Ahnen her “ (Le Monde avec Gengis Khan, avant-propos, p. 28). 116 „Letzter Wettbewerber um das Chanat der Steppe ist sein eigener Blutsbruder Dschamucha, den die »Geheime Geschichte« als einen seltsam schillernden, fast mephistophelischen Charakter abbildet.“ (Le Monde avec Gengis Khan, avant-propos, p. 27). 117 Le Monde avec Gengis Khan, postface, p. 358. 118 Voir l’étude de ce tableau au chapitre IV du présent travail. 119 René Grousset : Introduction historique, in : Boris Vladimirtsov : Gengis-Khan, Paris, 1948, p. XX. 105
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Die Geschichte seines Lebens nach <strong>de</strong>n chinesischen Reichsannalen en 1922 à Hei<strong>de</strong>lberg.<br />
Overhoff a tiré <strong>de</strong> l’introduction à ce récit l’indication reprise dans l’avant-propos du Mon<strong>de</strong><br />
avec Gengis Khan, selon laquelle les annales chinoises ne connaissaient rien <strong>de</strong>s Mongols<br />
avant l’irruption <strong>de</strong> Gengis Khan. 113 Il reprend <strong>de</strong>s paroles prêtées à Gengis Khan tirées <strong>de</strong> ce<br />
récit dans le tableau 28 <strong>de</strong> son roman. 114<br />
La connaissance <strong>de</strong> ces trois textes a permis à Overhoff <strong>de</strong> puiser à leur source les<br />
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comparaison <strong>de</strong> ces trois sources primaires, mais c’est en premier lieu l’Histoire secrète <strong>de</strong>s<br />
Mongols dont on retrouve <strong>de</strong>s traces dans son roman. Dans l’avant-propos du Mon<strong>de</strong> avec<br />
Gengis Khan il la cite comme texte fondamental, dont le sujet est en premier lieu la conquête<br />
<strong>de</strong> la steppe par Gengis Khan, bien avant ses victoires sur les peuples établis à ses frontières,<br />
qui sont présentées comme une suite logique <strong>de</strong> la puissance acquise par Gengis Khan. 115<br />
Overhoff s’appuie aussi sur l’Histoire secrète <strong>de</strong>s Mongols pour évoquer la figure ambiguë <strong>de</strong><br />
Tchamouka, le frère <strong>de</strong> sang <strong>de</strong> Gengis Khan. 116 Dans la postface 117 du Mon<strong>de</strong> avec Gengis<br />
Khan, il indique que le tableau 29 est composé <strong>de</strong> citations <strong>de</strong>s paroles <strong>de</strong> Gengis Khan et <strong>de</strong><br />
références tirées <strong>de</strong> l’Histoire secrète <strong>de</strong>s Mongols. 118 Ces propos rapportés <strong>de</strong> Gengis Khan<br />
se retrouvent également dans les annales chinoises, montrant qu’au len<strong>de</strong>main même <strong>de</strong> la<br />
mort <strong>de</strong> Gengis Khan, « sa légen<strong>de</strong> était déjà fixée en ses traits essentiels, avec quelques<br />
‹ mots historiques ›, recueillis et développés séparément par les différentes sources. » 119<br />
113 „Chinesische Staatsmänner und Annalisten haben <strong>de</strong>n weiten Raum nördlich und westlich <strong>de</strong>r Gobi zur<br />
Selbsterhaltung genau überwacht: bis an die Wen<strong>de</strong> zum dreizehnten Jahrhun<strong>de</strong>rt wissen sie von Mongolen<br />
nichts.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, Avant-propos, p. 26) ; „Die Nachrichten von <strong>de</strong>n Vorfahren dieses ersten<br />
großen Herrschers tragen <strong>de</strong>n Charakter von Fabel, <strong>de</strong>ren historischer Kern sich we<strong>de</strong>r in <strong>de</strong>n persich-türkischen<br />
noch in <strong>de</strong>n chinesischen und mongolischen Quellen klar erkennen läßt.“ (Friedrich Ernst August Krause :<br />
Gingis Han. Die Geschichte seines Lebens nach <strong>de</strong>n chinesischen Reichsannalen, Hei<strong>de</strong>lberg, 1922, p. 3).<br />
114 „Wenn ihr <strong>de</strong>n Feind geschlagen habt und bei <strong>de</strong>r Verfolgung <strong>de</strong>r Fliehen<strong>de</strong>n die fortgeworfenen und im<br />
Stiche gelassenen Dinge seht, so warne ich euch, daß ihr nichts (davon) ergreift. Ihr sollt warten, bis <strong>de</strong>r Kampf<br />
been<strong>de</strong>t ist, dann soll (die Beute) verteilt wer<strong>de</strong>n.“ (Friedrich Ernst August Krause : Gingis Han. Die Geschichte<br />
seines Lebens nach <strong>de</strong>n chinesischen Reichsannalen, (Hei<strong>de</strong>lberger Akten <strong>de</strong>r von-Portheim-Stiftung, 2),<br />
Hei<strong>de</strong>lberg, 1922, p. 19). „Siegen und die Beute liegen lassen. Liegen lassen wie ein wohlabgerichteter<br />
Jagdfalke. Das war schwer, es <strong>de</strong>n Kriegern beizubringen, erst die Beute liegen zu lasen, nicht zu plün<strong>de</strong>rn,<br />
son<strong>de</strong>rn <strong>de</strong>n Gegner zu verfolgen und auszutilgen.“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, p. 337).<br />
115 „So ist das eigentliche Thema <strong>de</strong>r »Geheime Geschichte« <strong>de</strong>r Krieg in <strong>de</strong>r Steppe, die Weltherrschaft über die<br />
»Randvölker« am En<strong>de</strong> fast eine selbstverständliche Krönung, eine erfüllte Berufung von Göttern und Ahnen her<br />
“ (Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, avant-propos, p. 28).<br />
116 „Letzter Wettbewerber um das Chanat <strong>de</strong>r Steppe ist sein eigener Blutsbru<strong>de</strong>r Dschamucha, <strong>de</strong>n die<br />
»Geheime Geschichte« als einen seltsam schillern<strong>de</strong>n, fast mephistophelischen Charakter abbil<strong>de</strong>t.“ (Le Mon<strong>de</strong><br />
avec Gengis Khan, avant-propos, p. 27).<br />
117 Le Mon<strong>de</strong> avec Gengis Khan, postface, p. 358.<br />
118 Voir l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce tableau au chapitre IV du présent travail.<br />
119 René Grousset : Introduction historique, in : Boris Vladimirtsov : Gengis-Khan, Paris, 1948, p. XX.<br />
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