l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine
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56 On écrit du coté protestantoute une série de teltes, au XVIII' siècle, auxquels les Allemands ont donné le nom de "Jesuitenfabeln", et qui sont dirigés contre la Compagnie de Jésus et sa façon de travailler. L'un des ouvrages de ce type les plus connus est la "Pfag.utalisçE Geschichte des 0rdens der Jesuiten", l"' iésuites" de Harenberg. L' année où le collège St. Salvator s'implante daos la cité, les responsables de St. Anna rédigent pour leur école un règlement intitulé "statuta collegii et stipendii evangelici", "Statuts du collè8e et de I'internat évangélique". Àu XVIII' siècle, l'esprit de l'école St. Anna est touiours celui de ces "Sl3luls"l. Le caractère religieur de l'établissement s'inspire très fortement de la Confession d'Àugsbourg. Le recteur, généralement prédicateur de l'église St. Ànna, donne chaque dimanche à ses élèves uae explication du catéchisme, c'est la "lectio sacra". fthulhof dcs Gymnesiums St. Anne in Àugsburg. KapJcttticb att ùa tabe l71l En ce qui concerne encore l'aspect religieur protestant, il faut noter la tenue des élèves, obligatoirement noire à Augsbourg, bleue à Ulm, sauf pour les pauvres, qui sont en noir2. Les garçons sont astr'eints à des erercice souveût semblables à ceur de St. Salvator, qu'il s'agisse des prières du matin, du soir, de la table ou de l'office dominical, qui reprend I C.J. Roepte, Die Protes,tanten io Bavern, Munchea, 1972' p,lE6, 2 V. Bruford, Die sesellschaftlichen Grundlagen der Goethezeit. Frankfort a. M., 1936, e.221,
37 pratiqUement mot pour mot la messe latine jusqu'au Credo. Il arrive d'ailleurs que cÊs prières soient formulées en latin. Ce qui se fait touiours en allemaûd, c'est le chant choral et I'explication des psaumes. 0n lit l'Eciture, plus seulement les prières ou les offices des missels. La Réforme adopte un programne basé sur la piété, les langues et les arts ("pietas, linguae, artes"), où l'on remplace le latin d'église médiéval par le latin classique, le grec et uû peu d'hébreul. 0n continue d'apprendre beaucoup par cæur, à commencer par le catéchismet la grammaire. Luther voit dans l'exercice et l'étude de la théologie "le commencement, le mitieu et la fin d'une vie"2 ( l52l ), et choisit cléfinitivement Aristote et le travail de l'éloquence dès 1J233. La pédagogie protestante trouve ses racines dans cette Renaissance qui lit Aristote sur un mode nouveau, plus matérialiste, et qui "laicise" la foi, si l'on peut dire, en réaffirmant le sacerdoce commun des fidèles. L'homme est en relation directe avec Dieu et n'a plus besoin de la médiation du prêtre comme intermédiaire, la peasée dans son ensemble se séculariset engendre une éthique "larque", peut-être plus réaliste4. Le mouvement hussite de Bohême n'est pas resté non plus sans influence sur la philosophie de la pédagogie protestante. Le lront aenécoûtre I'Eglise de Rome par Jan Hus (1369-1415) - non sans rapport avec le mouvement des Albigeois et l'insurrection paysanne anglaise de la fin du NIV' siècle5 - transmet l'idée d'un bonheur humain réellement possible, dès lors que te pouvoir serait remis au peuple6. Ces mouvements d'idées fondent cet universalisme cosmopolite contenu dans la pédagogie de la Réforne, qui cependant récuse l'hédonisme de la Renaissance. La philosophie reste religieuse dans son essenc€, l'homme traduit la pensée de Dieu, duquel il est le reflet vivant. L'individualisation religieuse tend à voir danS l'enfant, non plus un petit adulte, mais un être propreT. I F, Paulsen. Geschichte des selehrten Unt€richts, Leipzig, 1919, tone I,p.3U. 2 IUiO., p.216: "schulen sind notveadig un der Erhaltung der reine! Lehri villeo. Ohne dià Bibel kein Heil, und ohne die Sprachen keio Verstâodois der Bibel". 3lbid., g.zL4. { G, Avaaziai, iggfg, Toulouse, l9El, p. 24. 5 lbid., p, zs, 6 L'esclrrvagest ea effet coasidéré par saint Thomas aussi bien qu.e par.tnot Augustin conne ua état relevant de la loi diviae, ce qui erplique la posiùion ambigue deRone aurXIV' etXV' siècles. 7 G. Avanzini, op. cit.,P.32.
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pratiqUement mot pour mot la messe latine jusqu'au Credo. Il arrive<br />
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intermédiaire, la peasée dans son ensemble se séculariset engendre une<br />
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Le mouvement hussite <strong>de</strong> Bohême n'est pas resté non plus<br />
sans influence sur la philosophie <strong>de</strong> la pédagogie protestante. Le lront<br />
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fin du NIV' siècle5 - transmet l'idée d'un bonheur humain réellement<br />
possible, dès lors que te pouvoir serait remis au peuple6.<br />
Ces mouvements d'idées fon<strong>de</strong>nt cet universalisme<br />
cosmopolite contenu dans la pédagogie <strong>de</strong> la Réforne, qui cependant récuse<br />
l'hédonisme <strong>de</strong> la Renaissance. La philosophie reste religieuse dans son<br />
essenc€, l'homme traduit la pensée <strong>de</strong> Dieu, duquel il est le reflet vivant.<br />
L'individualisation religieuse tend à voir danS l'enfant, non plus un petit<br />
adulte, mais un être propreT.<br />
I F, Paulsen. Geschichte <strong>de</strong>s selehrten Unt€richts, Leipzig, 1919, tone I,p.3U.<br />
2 IUiO., p.216: "schulen sind notveadig un <strong>de</strong>r Erhaltung <strong>de</strong>r reine! Lehri villeo.<br />
Ohne dià Bibel kein Heil, und ohne die Sprachen keio Verstâodois <strong>de</strong>r Bibel".<br />
3lbid., g.zL4.<br />
{ G, Avaaziai, iggfg, Toulouse, l9El, p. 24.<br />
5 lbid., p, zs,<br />
6 L'esclrrvagest ea effet coasidéré par saint Thomas aussi bien qu.e par.tnot<br />
Augustin conne ua état relevant <strong>de</strong> la loi diviae, ce qui erplique la posiùion ambigue<br />
<strong>de</strong>Rone aurXIV' etXV' siècles.<br />
7 G. Avanzini, op. cit.,P.32.