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33 I . t . Sltuatton poltttquo, soclale et économtque. l.l.l. Une siturtioa politique marquée prr l'histoire. C'est à partir de l'analyse de sa situation politique, sociale et économique gue se dessine le visage de I'Allenagne du Sud au XVIII" siècle. Dans la région, les jésuites se sont presque erclusivement installés dans les villes pour erercer leur mission pastorale, laissant les monastères rayontrer comme par le passê dans les campagnes. C'est donc l'évolution des villes qui permettra de mieur comprendre le cadre dans lequel s'inscrit le travail de la Compagnie de Jésus. Les villes sont elles-mêmes très différentes les unes des autres, de part leur taille, leur histoire, leur rayonnement, leur importance économique, un éventuel statut de ville libre... Certainesont fort anciennes, plusieurs sont depuis la fin de I'Antiquité le siège d'un évêché important. Après le déclin assez terrible dû aux bouleversements des invasions barbares, certaines cités, toutes de vitalité, acquièrent très vite, surtout à partir des XI'et XII'siècles, les bases qui leur assurent pour la suite uûe longue prospérité. En 955, l'évêque d'Augsbourg possède déjà le droit de frapper monnaie, en 962 et 1012, les églises des deur grandes abbayes de la ville sont consacrées, respectivement St. Stefan et St. Ulrich, signes de richess et de culture. En 1276, Augsbourg se donne un code de droit particulier accepté par l'empereur Rodolphe de Habsbourg. Les patriciens oût eû main à partir de 1368 une véritable armée municipale, c'est l'époque du développement de bien des villes des pays du Sud, Nuremberg, Ulm, Ratisbonne... qui parviennent au rang de ville d'empire. La richesse, elles la doivent noû seulement aur routes de comnerce conduisant du Nord, par les cols atpins, iusqu'à Milan ou Venise, mais aussi aur différentes sortes de toiles, au lin et à la futaine fabriquées sur place, à l'utilisation de bonae heure de I'eau comme richesse naturelle, à la fabrication d'æuvres d'art, et surtout aux activités de maisons marchandes gui recouvrent alors le moade eatier, de lignées clnme celles des Fugger ou des Welser... Une ville comme Augsbourg devient avec
34 Anvers et Lisbonne, au moment de l'arrivée des jésuites, I'un des premiers marchés de change d'Europe. il faut également noter, depuis le XIV' siècle, le développement du phénomène des corporations, qui jouent un véritable rôle politique dans les cités. Ce sont elles - et non le peuple - qui tirent des avantages des codes plus ou moins démogatiques de certaines petites villes libres de l'Allemagne du Sud comme Gmûnd ou Reutlingen. Quant aux villes plus grandes comme Nuremberg ou Ulm, elles sont devenues un véritable paradis pour les familles patriciennes. Ce phénomène se perpétue pendant plusieurs siècles. Au XVIII' siècle encore, c'est le patriciat qui occupe la place prédominante. Trente-et-un membres des quaraûte-cinq que compte au milieu du siècle le conseil municipal d'Àugsbourg sont issus de ces familles nobles, quatre d'une corporation qui possède également ce caractère noble, cinq du monde des commerçants et cinq du reste de la populationl. Pour cerner le caractère de ces villes, il faut encore êvoquer brièvement la Réforme. Elle emboite le pas à la guerre des paysans, le plus grand mouvement politique et social de l'histoire allamande, qui débute en août 1524 dans les régions de I'Allgâu et du Sud de la Forêt-Noire, sur les territoires de l'abbaye de St. Blasien. Les rapports ne sont pas bons entre villes et campagnes, nobless et paysans2. Très vite, les conflits gagnent tout le pays, le Palatinat et l'Àlsace se soulèvent, puis la Hesse, la Franconie, la Thuringe, la Saxe et le Tyrol. Les paysans, se réclamant de l'Evangile et de la prédication de Luther, s'en prennent aur princes, ces "loups pervers", dont ils incendient les châteaux. Ils réclament en 1525 à Memmingen la suppression du servage, la limitation des dimes et des corvées, l'établissement de biens communaur ainsi que le droit de choisir leurs prêtres. Luther, effrayé par l'ampleur et l'horreur des combats, condamne les insurgés et enioint les princes d'y mettre uû terme. La révolte est noyée dans le sang, plus de 100.000 paysansont nassacrés. t B. Eubenstciner, Baycrische Geschichte (Staat und Volk. Kunst und Kulturl. Munchen, 1977,p.306. 2 M. SpinOler, Handbuch der bav. Geschichùe III, Bd. 3 :Fraolen, Scbvaben, Oberpfalz bisann Ausgang des lE. Jahrhuoderts, Mûnchen, 1971, p.200.
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La richesse, elles la doivent noû seulement aur routes <strong>de</strong><br />
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à la fabrication d'æuvres d'art, et surtout aux activités <strong>de</strong> maisons<br />
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