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28_e 3.3.3. Le theâtre conme facteur éducatif' Si les jésuites urilisent tellement le théàtre dans les collèges, c'est parce qu'its apprécient en lui les avantages qu'il apporte a La formation intellectuelle, mais d'une façon ptus générale à la formation humaine des étèves. une manière de faire revèle toujours, c'est encore plus frappant à l'époque baroqge, une conception des choses et du monde' une conception de I'existence, de la morale, une psycholOgie aussil. L'âme est en situation de contemplation face à la vie telle qu'elle se deroule, elle perçoit le réel à travers son propre filtre. Il faut encore avoir à t'esprit que l'idee centrale de ce théàtre iésuite est une prise de conscience de la rédemption acquise par la croix et la resurrection du Christ. Par ta substitution de la scène à la chaire, I'homme de theâtre est le vrai pasteur des âmes, et le theàtre n'est plus seulement la continualion obligatoire de l'êcole, c est un terrain choisi Pour une lutte2. pour ce bur éducatif du théâtre, les peres insisrent sur la qualite de la declanration latrne ou Brecque. des discclurs. des corriges de devoirs, des seances academiques hebdomadaires en classe aurquelles tous prenneût part et sur La participation di.r plus grand nombre d'éleves possible au ieu sur la scene. c'est f inalement un autre genre de declamation. a un niveau plus éleve certes, et en presence cette fois 6'inr:iteS illustres, des familles et clu college rassemble. Cerre conceprion du theâtre scolaire semble d'ailleurs plus répandue au XVIll" siècte qu'au siècle precedent, du fail certainemenr de la concurrence des troupes professionnelles qui prend de I'ampleur, du fait aussi que l'on ne ioue plus dans la rue pour toutLl une ville, on reste quasiment entre soi, le pubtic est rnoins elargi. le théâtre des pères se fait plus discrer ten réaction aussi à d'assez fortes critiques qui augmentett avec le temps3i. Les occasions sont nombreuses pour un théàIre qui se veut expression politique{ de célébrer en prose ou en vers les solennités' I S Flemning, Einblicke in den deutschen Literaturbarock, itleisenhein 1971. p 6 2 Cf JU Valentin. Le theatre des lesuites dans les pavs de lan$tte allernande (1154- l5S0), Bern. 1978, P l3 , J M Valenrin. La diffusion de corn-e-ille en Allerr.raqnl-au XVIII' siêcle à tfavers les pJetiques iesuites (in : Arcadia, 7,1972,H.?-3' p 171-199f ' p t9E 4 Cf. W. Flemning, op cit p s3
290 solennités de t'Eglise tridentine, solennités et fêtes de la vie de la cité' En plus de l'ersrcice de l'éloquence, le theàtre permet aux élèves d'apprendre à connaître davantage leur corps, leurs capacitês et leurs limites, et les traits de leur caractère. Ils commencent aussi à savoir apprécier le travail de leurs camarades. À coup sur, c'est une habitude qui apporte beaucoup, d'une façon diversifiée, et qui souvent enthousiasme les élèves' Le père Sebastian Sutor, recteur de St. Salvator d'Augsbourg en 1737-1738, iuge ta pratique théâtrate comme quelque chose de tout à fait positifl : "Les exercices de théàtre public, les déclamations et les comêdies servent au progrès du savoir faire et de la dextérité de la chère ieunesse qui nous est confiêe." par detà les avantages éducatifs objectifs de la mise en place d'une pièce qui est I'apprentissage d'un travail d' équipe. la scène montre aux ieunes acteurs comment ils ont et auront à se comporter dans une société ou its seront les plus instruits. Cela commence par l'effort que fait l'eleve pour surmoûter sa timidite, ses gaucheries et ses maladresses' 0n recherche la une harmonie du corps et de l'esprit. Le théàtre l'initie à la simple politesse comme auÏ quesrions des situations humaines plus déticates. it lui apprend comment dire ou présenter les choses, lui montre comment il aura a reagir dans telle ou telle circonstance. Tout cela bien sûr selon l'esprit que les pères souhaitent voir acquérir aux 8afçons, puisque ce soût eux qui choisissent et êcrivent les pièces, et en dirigent la mise en scène. . Il est encore un second objectif au théàtre iésuite - qui d'ailleurs lutte en voulant I'assainir contre le ieu theâral du carnaval (deux conceptions de la fête tout à fait différentes l) -, on [e destine à promouvoir ufie idee des choses, une certaine conception du monde, ou plus simptement, la mise en pratique dans la vie quotidienne des preceptes de la foi catholique, ce qu'on appelle la morale. Quels en sont les traits essentiels ? I Cite par M Baer, Die lesuiæo. in Augsburg, -conoedien Muncheo , l9SZ, p' 69 :."0ffentliche Theatral ExercitienTclanatioo.o-ioo zu Geschicklichkeit und i;il;a;;";S dri Yônlstaods der uos arvertrauten Lieben Jugendt aogesehen und billig ertû-artet vet'den "
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3.3.3. Le theâtre conme facteur éducatif'<br />
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formation intellectuelle, mais d'une façon ptus générale à la formation<br />
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frappant à l'époque baroqge, une conception <strong>de</strong>s choses et du mon<strong>de</strong>' une<br />
conception <strong>de</strong> I'existence, <strong>de</strong> la morale, une psycholOgie aussil. L'âme est en<br />
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le réel à travers son propre filtre. Il faut encore avoir à t'esprit que l'i<strong>de</strong>e<br />
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acquise par la croix et la resurrection du Christ. Par ta substitution <strong>de</strong> la<br />
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theàtre n'est plus seulement la continualion obligatoire <strong>de</strong> l'êcole, c est un<br />
terrain choisi Pour une lutte2.<br />
pour ce bur éducatif du théâtre, les peres insisrent sur la<br />
qualite <strong>de</strong> la <strong>de</strong>clanration latrne ou Brecque. <strong>de</strong>s discclurs. <strong>de</strong>s corriges <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>voirs, <strong>de</strong>s seances aca<strong>de</strong>miques hebdomadaires en classe aurquelles tous<br />
prenneût part et sur La participation di.r plus grand nombre d'éleves<br />
possible au ieu sur la scene. c'est f inalement un autre genre <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>clamation. a un niveau plus éleve certes, et en presence cette fois<br />
6'inr:iteS illustres, <strong>de</strong>s familles et clu college rassemble.<br />
Cerre conceprion du theâtre scolaire semble d'ailleurs plus<br />
répandue au XVIll" siècte qu'au siècle prece<strong>de</strong>nt, du fail certainemenr <strong>de</strong><br />
la concurrence <strong>de</strong>s troupes professionnelles qui prend <strong>de</strong> I'ampleur, du fait<br />
aussi que l'on ne ioue plus dans la rue pour toutLl une ville, on reste<br />
quasiment entre soi, le pubtic est rnoins elargi. le théâtre <strong>de</strong>s pères se fait<br />
plus discrer ten réaction aussi à d'assez fortes critiques qui augmentett<br />
avec le temps3i.<br />
Les occasions sont nombreuses pour un théàIre qui se veut<br />
expression politique{ <strong>de</strong> célébrer en prose ou en vers les solennités'<br />
I S Flemning, Einblicke in <strong>de</strong>n <strong>de</strong>utschen Literaturbarock, itleisenhein 1971. p 6<br />
2 Cf JU Valentin. Le theatre <strong>de</strong>s lesuites dans les pavs <strong>de</strong> lan$tte allernan<strong>de</strong> (1154-<br />
l5S0), Bern. 1978, P l3<br />
, J M Valenrin. La diffusion <strong>de</strong> corn-e-ille en Allerr.raqnl-au XVIII' siêcle à tfavers les<br />
pJetiques iesuites (in : Arcadia, 7,1972,H.?-3' p 171-199f ' p t9E<br />
4 Cf. W. Flemning, op cit p s3