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25 de I'intuition sensible à l'idée clarifiée. Pestalozi tout comme Frôbel se préoctupent davantage que les jésuites d'une éducation réellement populairel. Avec les autres philanthropes, ils désirent faire des enfants des citoyens du monde dans une perspective cosmopolite. Un aspect particulier de la formation qu'ils préconiseflt est l'usage des outils, au moins des plus habituels, et divers mouveÉeûts, comme marcher sur des poutres, nager, tirer, monter à chevat, faire de l'escalade... Il faut citer encore les nons d'autres grands pédagogues, Oberlin qui travaille en Alsace, Salzmann (1744-1821), qui lui aussi a beaucoup de contacts avec le peuple. Il peûse comÉe Basedov que l'éducation est le bien le plus précieur d'un homme. Pour ce qui est de la morale et de la religion, Salzmann insiste sur la aécessité d' acquérir un iugement personnel. Il est en cela en pleine contradiction avec la pensée jésuite... J. Campe (1746-lSl8) est l'éducateur des frères Humbolt" Il écrit un nouveau "Bgbigsg&-ecusge.", réédité I 17 fois. F. v. Rochow tl7ï4- 1805)fonde à la vue des misères de la guerre de sept aûs une organisation agricole dotée d'uûe caisse à l'usage des malades et des pauvres. Il publie en 1776 son "Kinderfreund", un livre de classe célèbre. J. G. Herdet (1744- 1803) quant à lui met en valeur le monde grec et I'idée d'humanité. 11 choisit tout de même d'enseigner aur enfants leur langue maternelle en premier, puis le fraaçais, le tatin et le grec. Son système de formation inclut aussi la mathématique, les sciences de la nature, la géographiet l'histoire des peuples, dans laquelle il voit le reflet de celle de l'éducation de l'humanité. L'utilitarisme de la fin du siècle2 encourage l'édition d'autres livres de classê allemands, qui remplacent parfois l'ancien "fçUsc[gSlEC datant de 16573 | 0n ne s'en sert pas partout cependant, un I A. Reble. Geschichte der Padagogik. Shttgart, lgJl, p,204. 3pt"f illustré par cetto phraso du rccteur Philipp Lieberkuhn do Breslau en l7E4 : "Der Erzieher vei8, da.8 seine Jugend nicht fur dèâ Schatten der Schule, sondern fûr don hellen Tag dos burgedichen Lebeos eÉmgen verdeo nu8" (G. Eruhl, Die Sehule ut U.teU nrer rcfrer. von Yiesbaden, 1969, 9. l7i). 3 K. Kehrbach, Terto und Forschungen zur Geschichts der Eniehuns uad des Unterrichts in dea Landern deuæcherZunge. Bertin, lÛl,g,6Z.

I I 26 rapport de visite à 0berscheinfeld en 1772 le montrel : "Sie lesen die Bucher nicht, Iassen sie in der Schule liegen." Johann-Michael Sailer (l7Jl -1832) esr pendanr deur ans à Landsberg au noviciat de Ia Compagnie de Jésus, qu'il quitte lorsqu'elle est supprimée par le pape. Grand ami de Scbelling et de Pestalozei, il devient plus tard professeur dans les anciennes univensités jésuites de Dillingen et d'Ingolstadt. Tout en insistant sur une éducation de tout l'homne et sur l'harmonie de ses forces, il place au centre de tout le christianisme tel qu'il peut le définir dans son sens le plus positif. Se démarquant de la pensée éclairée, il erplique que l'homme ne doit pas seulenent se cultiver, se discipliner et se civiliser, il doit surtout se sanctifier pour participer à la vie divine. C'est plutôt à cette conception-ci de la formation de l'individu que s'attachent les jésuites du XVIII' siècle. Mais à l'instar des philanthropes, ils veulent eur aussi des élèves actifs au collège. Ce qui les en sépare est davantage cette volonté de service dans et pour l'Eglise. Les pères opposent la rigueur de pensée à laquelle ils tienneût en philosophi et en théologie spéculative au vague "culte" religieux ou moral de certaines philosophies2. tls reiettent la théologie "naturelle", le refus de l'autorité, et la sensation comme seule source de connaissance (ils font de la ctitique littéraire, mais jamais de ctitique exégétique3). La subjectivité de chaque étève est prise en coÉpte aussi, mais dans une perspective différente (tous les moments de l'emploi du temps sont minutieusement réglés à l'avance). Comme dans la pédagogie des "Erercicespirituels", l'énotionnel doit peu à peu se rétrécir et faire place à une réflerion objective. Il faut être sûr de sa foi, d'un point de vue dogmatique, et d'un point de vue spirituel plus personnel. Mais les pères reprennent I'idée d'uûe connaissance nécessaire de tout l'homme, sensible, affectif, intellectuel et raisonnable. I lbid., p.6t. 2 A. Bruck, Die Mainzer theolorische Fakultat in lt. tahrhundert, Yiesbaden, 19)J, p. n2. 3 v. Flenning, Deutsche Kultur in zeialær des Barock, Koostanz, l%0, p. 341.

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rapport <strong>de</strong> visite à 0berscheinfeld en 1772 le montrel : "Sie lesen die<br />

Bucher nicht, Iassen sie in <strong>de</strong>r Schule liegen."<br />

Johann-Michael Sailer (l7Jl -1832) esr pendanr <strong>de</strong>ur ans à<br />

Landsberg au noviciat <strong>de</strong> Ia Compagnie <strong>de</strong> Jésus, qu'il quitte lorsqu'elle est<br />

supprimée par le pape. Grand ami <strong>de</strong> Scbelling et <strong>de</strong> Pestalozei, il <strong>de</strong>vient<br />

plus tard professeur dans les anciennes univensités jésuites <strong>de</strong> Dillingen et<br />

d'Ingolstadt. Tout en insistant sur une éducation <strong>de</strong> tout l'homne et sur<br />

l'harmonie <strong>de</strong> ses forces, il place au centre <strong>de</strong> tout le christianisme tel qu'il<br />

peut le définir dans son sens le plus positif. Se démarquant <strong>de</strong> la pensée<br />

éclairée, il erplique que l'homme ne doit pas seulenent se cultiver, se<br />

discipliner et se civiliser, il doit surtout se sanctifier pour participer à la vie<br />

divine. C'est plutôt à cette conception-ci <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'individu que<br />

s'attachent les jésuites du XVIII' siècle.<br />

Mais à l'instar <strong>de</strong>s philanthropes, ils veulent eur aussi <strong>de</strong>s<br />

élèves actifs au collège. Ce qui les en sépare est davantage cette volonté <strong>de</strong><br />

service dans et pour l'Eglise. Les pères opposent la rigueur <strong>de</strong> pensée à<br />

laquelle ils tienneût en philosophi et en théologie spéculative au vague<br />

"culte" religieux ou moral <strong>de</strong> certaines philosophies2. tls reiettent la<br />

théologie "naturelle", le refus <strong>de</strong> l'autorité, et la sensation comme seule<br />

source <strong>de</strong> connaissance (ils font <strong>de</strong> la ctitique littéraire, mais jamais <strong>de</strong><br />

ctitique exégétique3). La subjectivité <strong>de</strong> chaque étève est prise en coÉpte<br />

aussi, mais dans une perspective différente (tous les moments <strong>de</strong> l'emploi<br />

du temps sont minutieusement réglés à l'avance). Comme dans la pédagogie<br />

<strong>de</strong>s "Erercicespirituels", l'énotionnel doit peu à peu se rétrécir et faire<br />

place à une réflerion objective. Il faut être sûr <strong>de</strong> sa foi, d'un point <strong>de</strong> vue<br />

dogmatique, et d'un point <strong>de</strong> vue spirituel plus personnel. Mais les pères<br />

reprennent I'idée d'uûe connaissance nécessaire <strong>de</strong> tout l'homme, sensible,<br />

affectif, intellectuel et raisonnable.<br />

I lbid., p.6t.<br />

2 A. Bruck, Die Mainzer theolorische Fakultat in lt. tahrhun<strong>de</strong>rt, Yiesba<strong>de</strong>n, 19)J, p.<br />

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3 v. Flenning, Deutsche Kultur in zeialær <strong>de</strong>s Barock, Koostanz, l%0, p. 341.

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