l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine l{o Inv. l*"ry - Bibliothèques de l'Université de Lorraine

docnum.univ.lorraine.fr
from docnum.univ.lorraine.fr More from this publisher
29.12.2013 Views

23 Auge darauf haben, daB keine der anderen Abbruch tue, denn hier muB ein ieder nach seiner Fasson selig werden"l. De fait, l'évolution des meûtalités est éoorme et la Bavière, tout à coup, semble bien loin... Les nouvelles théories éducatives qui apparaissent au cours du siècle sont multiples. Elles viennent comme en contrepoint à l'idéal éducatif des maitres catholiques et protestants. Le catholique part de l'idée que I'homme est créé à l'image de Dieu, appeté à l'éternité, et que le salut s'opère en Eglise2 - c'est à dire ençemble et non pas d'uûe manière individuelle -, dès lors que l'on achève d'aménager le monde, prémisses du ciel. Il semble que le protestant quant à lui ténoigne à partir de l'Egiture, et voie I'homme en devenir. Plus attaché à un réalisme radical - cf. la théologie -, il vit moins que le catholique dans la transcendance3. L'idéal anthroposophique essaie plutôt de comprendre I'enfant selon son âge, sa personûalité, ses traits de caractère. 0n accède à la transcendance à partir du contact avec le monde. Il faut donc développer toutes les facettes de l'homme, et lui-même doit observer, réfléchir... L'autorité est peu à peu remplacée par l'erpérience{. Dans la mouvance de l'empirisme, Locke insiste sur le soin à apporter à la formation morale. La tolérance devient la première des vertusS. ll met en valeur la dignité de l'homme doué de raison, et le respecr dù à soi-même et aur autres. L'acquisition des connaissances doit être présentée à l'enfant de telle sorte qu'il demande lui-même à continuer d'apprendre. Contrairement aur piétistes, Locke voit dans le jeu un bon outil pédagogique, it pense par exemple aur dés marqués de letres pour l'apprentissage de la lecture. Censées conduire sur de niauvais chemins, la musique et la pcÉsie par contre ne retieûûent guère son attention. Le l R. Beoz, Die Zeit der deutschen Klassik. Stuttgart, 19j3, p, {00, 2 R. Boos, Das Menschenbild in tath.. grotest.. aothro9osophischen Erziehungsideal. Betn 1946, p,22. 3lbid., p.Jl. { Ibid., p.03, J L'amour ds Dieu et du prochain, le sens de la vérité et de la justice, la nesure, l'honnêùeté et le courage sont d'autres points d'afiention (Y. Ru-s, Geschichùe der Padago$ik. Bad Heilbruon, 196E, p.6l).

24 premier devoir de l'éducation est d'apprendre à I'enfant à être libre, et à se servir de cette liberté en vue du dépassement de soi. un autre grand courant de la pensée pedagogique d'alors est le oaturalisme, qui donne une valeur particulière, en plus de la liberté, à l'égalité. c'est surtout Rousse4sl, "l'hornme naît boû, c'est la société qui le corrompt", QUi est à l'origine du mouvement. C'est pourquoi Emile est élevé à la campagne, seul, afin d'apprendre à raisonner de façon ûouvelle, délivré des livres et des punitions. Emile ne devient ni juge, ni soldat, ni prêtre, il devient d'abord un homme, un homme naturel grâce à I'harmonie qui eriste en lui entre corps et esprit. Il forme son propre iugement à partir d'un cours d'histoire arrangé pour lui. Contre les habitudes et les traditions, on revient à l'état primitif et idéat de la ûature, la primauté est à la raison2. Le très grand courant allemand en éducation est sans conteste le philanthropisme, marqué à la fois par I'utilitarisme et l'eudémonisme. Il se distingue nettemeût de l'humanisme scolaire dans ta mesure où il veut favoriser I'acquisition de connaissances réalistes et utiles, comme les langues vivantes. Reprenant l"'Emile", Basedow (1723-1790) a la possibilité de mettre en pratique ses idées en 1774, dans son école de Dessau, le "Philanthropful", qu'il ouvre grâce aur subventioûs du prince Leopold v. Anhalt. Il y introduit une sorte de déisme universel basé sur les principes moraur de l'Evangile, n'enseigne non plus au moyen de la seule mémoire, mais en se servant de procédés plus attractifs pour l'enfant, traité avec bonté et douceur. L'émulation se substitue à une discipline de la crainte. Ce ne sont plus les mots seulement, mais les choses qu'il faut enseigner. pestalozi Uz46-lg?7l, qui a la même orientation de 'pensée, ouvre quant à lui plusieurs écoles pour les enfants pauvres, en 1774 à Neuhof3 par eremple, où il désire soumettre les formes d'enseignement aur lois éternelles selon lesquelles l'esprit humain s'élève | "L'enfa,ot a des naoières de voir, de ponser, de sentir qui lui sont proprcs" écrit Rouseur. Si ce n'estpas uoo dêcouveræ, une trznsformæion des nentaliæise rtpaod en tout cas a$ NVIII' siècle. Bossuet rÉsunait la pensée de Plalon aussi bier que d'Arisùoæ ou s.iat Augustin en disant que "l'etfaocC est la vie d'uoo bêùe". Eôrulle va gêne. iusqu'à affip.eq qu'elle est "l'éù40 le plus vil et le ptus a,bject de ta nature hunaine, aprÈs celui de la nord' (cf. G. ^nvanziai, flistoire iie la oé'dacogie du XYII' siècle à oos iours. Toulouse, lSl, p. l{0). 2 E. Cassierer, Die Philosoohie der AufHerung. Tubiogea, 1932. pp.362s. 3 W. Russ, Geschichte der Padagosik. Bad lleitbruoo, 196g,8.93.

24<br />

premier <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> l'éducation est d'apprendre à I'enfant à être libre, et à se<br />

servir <strong>de</strong> cette liberté en vue du dépassement <strong>de</strong> soi.<br />

un autre grand courant <strong>de</strong> la pensée pedagogique d'alors est<br />

le oaturalisme, qui donne une valeur particulière, en plus <strong>de</strong> la liberté, à<br />

l'égalité. c'est surtout Rousse4sl, "l'hornme naît boû, c'est la société qui le<br />

corrompt", QUi est à l'origine du mouvement. C'est pourquoi Emile est élevé<br />

à la campagne, seul, afin d'apprendre à raisonner <strong>de</strong> façon ûouvelle, délivré<br />

<strong>de</strong>s livres et <strong>de</strong>s punitions. Emile ne <strong>de</strong>vient ni juge, ni soldat, ni prêtre, il<br />

<strong>de</strong>vient d'abord un homme, un homme naturel grâce à I'harmonie qui<br />

eriste en lui entre corps et esprit. Il forme son propre iugement à partir<br />

d'un cours d'histoire arrangé pour lui. Contre les habitu<strong>de</strong>s et les traditions,<br />

on revient à l'état primitif et idéat <strong>de</strong> la ûature, la primauté est à la raison2.<br />

Le très grand courant allemand en éducation est sans<br />

conteste le philanthropisme, marqué à la fois par I'utilitarisme et<br />

l'eudémonisme. Il se distingue nettemeût <strong>de</strong> l'humanisme scolaire dans ta<br />

mesure où il veut favoriser I'acquisition <strong>de</strong> connaissances réalistes et utiles,<br />

comme les langues vivantes.<br />

Reprenant l"'Emile", Basedow (1723-1790) a la possibilité <strong>de</strong><br />

mettre en pratique ses idées en 1774, dans son école <strong>de</strong> Dessau, le<br />

"Philanthropful", qu'il ouvre grâce aur subventioûs du prince Leopold v.<br />

Anhalt. Il y introduit une sorte <strong>de</strong> déisme universel basé sur les principes<br />

moraur <strong>de</strong> l'Evangile, n'enseigne non plus au moyen <strong>de</strong> la seule mémoire,<br />

mais en se servant <strong>de</strong> procédés plus attractifs pour l'enfant, traité avec<br />

bonté et douceur. L'émulation se substitue à une discipline <strong>de</strong> la crainte. Ce<br />

ne sont plus les mots seulement, mais les choses qu'il faut enseigner.<br />

pestalozi Uz46-lg?7l, qui a la même orientation <strong>de</strong><br />

'pensée, ouvre quant à lui plusieurs écoles pour les enfants pauvres, en<br />

1774 à Neuhof3 par eremple, où il désire soumettre les formes<br />

d'enseignement aur lois éternelles selon lesquelles l'esprit humain s'élève<br />

| "L'enfa,ot a <strong>de</strong>s naoières <strong>de</strong> voir, <strong>de</strong> ponser, <strong>de</strong> sentir qui lui sont proprcs" écrit<br />

Rouseur. Si ce n'estpas uoo dêcouveræ, une trznsformæion <strong>de</strong>s nentaliæise rtpaod<br />

en tout cas a$ NVIII' siècle. Bossuet rÉsunait la pensée <strong>de</strong> Plalon aussi bier que<br />

d'Arisùoæ ou s.iat Augustin en disant que "l'etfaocC est la vie d'uoo bêùe". Eôrulle va<br />

gêne. iusqu'à affip.eq qu'elle est "l'éù40 le plus vil et le ptus a,bject <strong>de</strong> ta nature<br />

hunaine, aprÈs celui <strong>de</strong> la nord' (cf. G. ^nvanziai, flistoire iie la oé'dacogie du XYII'<br />

siècle à oos iours. Toulouse, lSl, p. l{0).<br />

2 E. Cassierer, Die Philosoohie <strong>de</strong>r AufHerung. Tubiogea, 1932. pp.362s.<br />

3 W. Russ, Geschichte <strong>de</strong>r Padagosik. Bad lleitbruoo, 196g,8.93.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!