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t02 construire un collègel. Mais le clergé et de nombreur citoyens commencent alors à manifester leur mécoatentenent, de teue sorte que toute la population est mise en émoi.0n évite de peu une guerre civile, et le collège ouvre plus tard, eû 1625. 0n cite I'etemple de Fulda, où des bagarres ont eu lieu dans les rues à cause des jésuites, l'etenple de Nurember8, où ils sont à ce point détestés de tous que personne ne leur confierait ses enfants. 0n met aussi en cause leur discipline trop sévere... A Augsbourg, cette hostilité àL l'égard des pères de la Compagnie se manifeste tout au long de l'existence du collège, iusqu'au noment où l'on sent venir vers 1760 les graves problèmes que contait l'ordre pendant les années qui précèdent sa suppression. En 1762, Garampi, un membre de la cour pontificale en visite à Augsbourg nomme le collège "un sogetto convicto di maldicenza, menzogna, impostufa", "une telle maison de médisance, de mensonge et d'imposture"2. Au IVIII" siècle, les jésuites ont également des difficultés avec les autres ordres religieur. A Fulda par exemple, on assist en 1734 à un conflit eûtre moines bénédictins et pères de la Compagnie concerfiant les cours de philosophiet de théologie donnés à l'université. La crise s'aggrave au point que les professeurs bénédictins font cours pendant près de trente ans dans leur abbaye et les iésuites dans leur collège, ni les uns ni les autres ne se rendant plus à l'université. Ce n'est que le 9 octobre 1762 que les deur parties font définitivement la pair3. Comme on le voit, les années qui précèdent la suppression de l'ordre par le pape sont déjà [e signe qu'une crise existe dans l'Eglise. Le concile de Trente a donné à la Compagnie une position de force, les jésuites sont devenus les confesseurs de toutes les cours catholiques, une charge à partir de laquelle ils peuvent exercer une influence politique réelle, ils ont acquis un quasi monopole de l'éducation de la jeunesse, souvent au détriment des bénédictins en pays allemands, des oratoriens en France ou des augustins en ltalie. La façon de faire et de vivre des monasterese trouve complèteûent dépassée par le rythme de travail effréné des jésuites. La crise résulte en partie d'une incompréhension de fond. I J. Kaufey, Geschichæ der Stadt Munsæreifel. Munstereifel, tone I. p. 193. 28. Duhr, Geschichte der lesuitên in den tàndern deutscherTunqe MÛnchen, 192E, tone IV, p. 180. 3 lbid., p. tB3.

103 Les universités soot quant à elles l'occasion de nombreur conflits de pouvoir, qui ne sont pas pour améliorer la réputation de la Compagnie. En 1J37, l'évéque d'Augsbourg contraint ses chànoines à déménager à Dillingen pour y assurer des cours. Presque aussitôt, les jésuites arrivent... et modifient en dir ans toute la structure de I'université. 0n leur reproche alors de vouloir mettre la main comme un peu partrout sur quelque chose qui eristait avant eur, alors que les professeurs qu'ils envoient ne savent parfois pas un mot d'allemandl. L'évêgue attendait que les iésuites respectent son autorité comme l'auraient fait les bénédictins. En 1606, il est mis par écrit que l'on fait confiance, du coté épiscopal, aux règles de l'ordre dans l'adminisration de I'université2, mais que l'autorité dernière reste l'évêque, à qui les jésuites doivent rendre compte de leur gestion3. Ils ne le firent jamais, même pas en 1695 où le chapitre l'exigea pourtant avec déter mination{. A Fribourg-en-Brisgau, les choses se passent plus sereinement. L'université rejette cependant l'idée que les jésuites viennent y enseigner5 : "Teste erperimentia communi seien die Jesuitenzoglinge mehr zu Bosheit, Ungehorsam und Hoffart geneigt als andere."6 0n expliqueT: - qu'ils ne sont pas nécessaires : "non sunt necessarii, alle profesiionesind besetzt, Gott Lob". - qu'ils ne sont pas recommandables : "quiasunt ordini jurati". L'université ne veut pas devenir un scolasticat dépendant de Rome. I K. Hengst, Iesuiten an Universitaæn und Jesuiænuniversitaten. Paderboro, 19E1, p. t7e. 2 Les uoiversités jéruiùes êtaieat "sub cura tamen reginine et administratione praepositi geoeralis", Les décisions étaot prises à Rone, cela ne facilitait pas les relations avec les autres parties sur place, 3 T. Specht, uod ErziehungsanstalùEn. Freiburg i. 8., 1902, p. 137, { tuio., p. l{6. ) En Dn. Dir ans plus tôt, les pères avaient déjà projeté de s'installer à Radolfzell pour y eoseigner la théologie, ce que le chapltre leur avait refusé (T. Kurrus, Die Iesuiæn an der UniversitatFreiburg i. B. 1620-1773. Freiburg i.8., lqi3. ùone [, p,Zil. 6 T. Kumus, freiburg i. 8., 1963, tome I, p. {4). 7 lbid., p.4t.

103<br />

Les universités soot quant à elles l'occasion <strong>de</strong> nombreur<br />

conflits <strong>de</strong> pouvoir, qui ne sont pas pour améliorer la réputation <strong>de</strong> la<br />

Compagnie. En 1J37, l'évéque d'Augsbourg contraint ses chànoines à<br />

déménager à Dillingen pour y assurer <strong>de</strong>s cours. Presque aussitôt, les<br />

jésuites arrivent... et modifient en dir ans toute la structure <strong>de</strong> I'université.<br />

0n leur reproche alors <strong>de</strong> vouloir mettre la main comme un peu partrout<br />

sur quelque chose qui eristait avant eur, alors que les professeurs qu'ils<br />

envoient ne savent parfois pas un mot d'allemandl. L'évêgue attendait que<br />

les iésuites respectent son autorité comme l'auraient fait les bénédictins. En<br />

1606, il est mis par écrit que l'on fait confiance, du coté épiscopal, aux<br />

règles <strong>de</strong> l'ordre dans l'adminisration <strong>de</strong> I'université2, mais que l'autorité<br />

<strong>de</strong>rnière reste l'évêque, à qui les jésuites doivent rendre compte <strong>de</strong> leur<br />

gestion3. Ils ne le firent jamais, même pas en 1695 où le chapitre l'exigea<br />

pourtant avec déter mination{.<br />

A Fribourg-en-Brisgau, les choses se passent plus<br />

sereinement. L'université rejette cependant l'idée que les jésuites viennent<br />

y enseigner5 : "Teste erperimentia communi seien die Jesuitenzoglinge<br />

mehr zu Bosheit, Ungehorsam und Hoffart geneigt als an<strong>de</strong>re."6 0n<br />

expliqueT:<br />

- qu'ils ne sont pas nécessaires : "non sunt necessarii,<br />

alle profesiionesind besetzt, Gott Lob".<br />

- qu'ils ne sont pas recommandables : "quiasunt ordini<br />

jurati". L'université ne veut pas <strong>de</strong>venir un scolasticat<br />

dépendant <strong>de</strong> Rome.<br />

I K. Hengst, Iesuiten an Universitaæn und Jesuiænuniversitaten. Pa<strong>de</strong>rboro, 19E1, p.<br />

t7e.<br />

2 Les uoiversités jéruiùes êtaieat "sub cura tamen reginine et administratione<br />

praepositi geoeralis", Les décisions étaot prises à Rone, cela ne facilitait pas les<br />

relations avec les autres parties sur place,<br />

3 T. Specht,<br />

uod ErziehungsanstalùEn. Freiburg i. 8., 1902, p. 137,<br />

{ tuio., p. l{6.<br />

) En Dn. Dir ans plus tôt, les pères avaient déjà projeté <strong>de</strong> s'installer à Radolfzell<br />

pour y eoseigner la théologie, ce que le chapltre leur avait refusé (T. Kurrus, Die<br />

Iesuiæn an <strong>de</strong>r UniversitatFreiburg i. B. 1620-1773. Freiburg i.8., lqi3. ùone [, p,Zil.<br />

6 T. Kumus, freiburg i. 8.,<br />

1963, tome I, p. {4).<br />

7 lbid., p.4t.

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