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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

accordés pour les <strong>par</strong>ents d’enfants <strong>handicap</strong>és, je pense que c’est un peu la même<br />

démarche. Alors bon, on finit <strong>par</strong> en demander… (s’arrête)<br />

Et vous, de votre côté, vous voyiez les choses différemment ?<br />

Ben pour moi, un sou c’est un sou, j’<strong>au</strong>rais bien fait la démarche un peu plus tôt. C’est<br />

vrai que les associations, je n’avais pas très envie de m’y mettre <strong>par</strong>ce qu’après c’est<br />

toujours de la paperasse, des réunions et finalement, y’a assez peu de concret, je pense.<br />

Puis c’est des projets à très long terme finalement, des associations qui ont peut-être… (se<br />

reprend) alors je me suis dit qu’elles pouvaient avoir un intérêt à long terme mais<br />

finalement, (cherche ses mots) on a très longtemps vécu en envisageant les problèmes à<br />

court terme et en espérant (cherche ses mots) trouver un remède qui le sortirait<br />

définitivement du groupe des enfants <strong>handicap</strong>és. Bon, ce qui était une vision f<strong>au</strong>sse,<br />

évidemment. (…) (hésite) Bon, on a pu rencontrer d’<strong>au</strong>tres familles à l’occasion de la<br />

journée… (hésite) une espèce de fête de l’école, et puis de la petite association de <strong>par</strong>ents<br />

d’élèves qui se crée en <strong>par</strong>allèle avec l’école, donc ça évidemment, c’est à la fois cassepieds<br />

<strong>par</strong>ce que finalement, on n’a pas envie d’investir dans ces écoles (hésite) qui<br />

rappellent des problèmes et qui confrontent <strong>au</strong> <strong>handicap</strong>. En même temps, je pense que<br />

c’est relativement bien pour Pierre-Yves qu’il y ait la fête de l’école et puis c’est utile<br />

qu’on connaisse un peu d’<strong>au</strong>tres <strong>par</strong>ents même si les échanges ne sont pas très suivis.<br />

Donc ça oui, c’est un plus tout en étant un peu… (se reprend) même si on y va en traînant<br />

les pieds. »<br />

Lorsque Christophe Héry se met à <strong>par</strong>ler de la question des associations, son premier<br />

réflexe est d’expliquer son attitude et celle de sa femme <strong>par</strong> leur rapport plus général <strong>au</strong><br />

<strong>handicap</strong> de leur fils. En substance, il oppose une attitude d’investissement dans le champ du<br />

<strong>handicap</strong> à une attitude de fuite hors de ce champ. La première consiste à considérer le<br />

<strong>handicap</strong> comme le font la plu<strong>par</strong>t des associations, c’est-à-dire comme une limitation<br />

définitive que la société a le devoir de compenser <strong>au</strong> maximum. Elle offre des avantages en<br />

termes de rése<strong>au</strong>x de sociabilité, d’informations et d’accès à des prestations financières<br />

(l’UNAPEI gère <strong>par</strong> exemple des assurances spécifiques pour les personnes <strong>handicap</strong>ées, les<br />

« rentes-survies », créées en 1963). Elle contraint en revanche à donner de son temps pour des<br />

activités qui ne sont pas toujours exaltantes (« de la paperasse, des réunions »). La seconde<br />

consiste <strong>au</strong> contraire à rester le plus éloigné possible du monde du <strong>handicap</strong>, avec<br />

éventuellement l’espoir que l’enfant rattrape son retard. Selon Christophe, sa femme a<br />

longtemps adopté la première attitude tandis que lui <strong>au</strong>rait aimé mêler les deux en profitant<br />

des avantages offerts <strong>par</strong> le système de prise en charge du <strong>handicap</strong> (« un sou c’est un sou »)<br />

tout en le fréquentant le moins possible et en essayant d’en faire sortir Pierre-Yves le plus vite<br />

possible. Il reste en tous les cas dans une logique individualiste de recherche d’un intérêt<br />

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