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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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3. Quelques observations tirées de mon journal de terrain<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

19/04/05 : Rendez-vous avec Mme Lescole à l’IMPro Guy Môquet.<br />

Je me rends à 9h30 à l’IMPro, près de la Place de Clichy, qui est très animée <strong>par</strong> un<br />

marché ce jour-là. J’ai un peu de mal à trouver l’IMPro. Il n’y a qu’une toute petite pancarte<br />

avec un dessin en couleurs. Cela me fait à peu près le même effet qu’ABC École.<br />

Lorsque j’arrive, Mme Lescole (blonde décolorée, très maquillée, habillée assez chic<br />

en noir) et une ou deux <strong>au</strong>tres personnes sont dans l’entrée, derrière la porte. Elle me dit que<br />

je tombe mal, qu’elle m’attendait mais qu’un ‘jeune’ vient de faire une crise. Elle me<br />

demande de revenir dans une demi-heure car ils attendent les pompiers. Je vais <strong>au</strong> café et<br />

reviens une demi-heure plus tard. Mme Lescole m’explique que l’incident vient de se<br />

terminer. Tout le monde est sous le choc. Elle m’explique qu’un jeune s’est énervé et a tout<br />

cassé (notamment un ordinateur). Son traitement a changé pendant l’été et ils n’ont pas trouvé<br />

le moyen de le calmer. Ils manquent de moyens, de personnel, le système psy est nul. Elle est<br />

passablement énervée.<br />

Les loc<strong>au</strong>x sont grands (750 m²) ; il s’agit du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée d’un immeuble<br />

classique. Dans l’entrée, une multitude de photos recouvrent les murs. Il y a <strong>au</strong>ssi des dessins,<br />

des peintures, y compris sur la porte du bure<strong>au</strong> de la directrice (2 e porte à droite en entrant,<br />

après le bure<strong>au</strong> de la secrétaire), où on peut lire ‘direction’, écrit <strong>au</strong> crayon, presque dessiné.<br />

Mme Lescole m’emmène dans son bure<strong>au</strong>. Celui-ci est assez petit ; elle a un grand<br />

f<strong>au</strong>teuil, dos à la fenêtre, un ordinateur pas très moderne sur un assez grand bure<strong>au</strong>. Un siège<br />

est disposé en <strong>face</strong> d’elle. Derrière, à côté de la porte, des étagères avec quelques livres. Mme<br />

Lescole est très détendue, à l’aise, pas formelle du tout. Elle est assez énervée et a l’air un peu<br />

choquée. Je lui raconte ce que je fais, elle semble ne m’écouter que d’une oreille. Elle ne me<br />

pose pas de question, me dit que c’est très intéressant et qu’ils sont ouverts à tous ceux qui<br />

s’intéressent à leurs jeunes. Elle me dit qu’il est inadmissible qu’ils soient stigmatisés comme<br />

ils le sont, exclus. Nous sommes très souvent interrompus : la police, un éducateur qui vient<br />

demander un chèque, des jeunes qui viennent lui montrer des dessins ou lui demander de<br />

l’argent pour aller acheter le pain. Elle leur demande à tous de me dire bonjour. (…)<br />

À la fin de l’entretien, elle me propose ensuite de me faire visiter les loc<strong>au</strong>x. Elle me<br />

présente à tous et finit <strong>par</strong> me confier à T***, qui est habituée à faire visiter l’institut. Elle lui<br />

recommande de tout me faire voir, d’entrer dans toutes les pièces. Je vois P<strong>au</strong>line (qui ne<br />

semble pas me reconnaître) et Fanny (elle a les cheveux courts, elle me reconnaît<br />

manifestement). T*** est petite, brune, les cheveux assez longs ; elle n’est pas marquée<br />

physiquement mais a une expression un peu éteinte. Elle <strong>par</strong>le bien et vite. Elle est très<br />

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