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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

1) Les théories diagnostiques <strong>par</strong>entales varient selon que l’enfant sur qui elles<br />

portent est un garçon ou une fille. Quand c’est un garçon, les hypothèses<br />

constitutionnelles (origine génétique ou biologique, survenue des problèmes dès le<br />

moment de la conception) sont privilégiées. Quand c’est une fille, les hypothèses<br />

mettant en avant une faiblesse psychologique acquise sont davantage retenues.<br />

2) Le retentissement des difficultés intellectuelles n’est pas le même pour les <strong>par</strong>ents<br />

selon qu’elles touchent un garçon ou une fille. Il semble plus fort pour un garçon,<br />

pour lequel l’intelligence est <strong>par</strong>ticulièrement valorisée. Les catégories de<br />

description du <strong>handicap</strong> <strong>mental</strong> sont d’ailleurs orientées vers des caractéristiques<br />

masculines et des difficultés intellectuelles isolées semblent être plus<br />

préoccupantes chez un garçon que chez une fille. D’<strong>au</strong>tre <strong>par</strong>t, les troubles du<br />

comportement effraient davantage pour les garçons que pour les filles. Chez ces<br />

dernières, ils sont plus rarement repérés, mais <strong>au</strong>ssi plus mis en avant (<strong>par</strong> exemple<br />

dans mon enquête) lorsqu’ils ne peuvent être niés.<br />

3) En matière d’évolution et d’avenir, les <strong>par</strong>ents se battent en moyenne davantage<br />

pour l’intégration scolaire des garçons. Pour les filles, lorsque les problèmes<br />

ment<strong>au</strong>x sont reconnus, l’orientation vers le secteur spécialisé semble être moins<br />

douloureux, y compris quand les <strong>par</strong>ents croient en leurs capacités d’évolution.<br />

Enfin, il se pourrait également que les <strong>par</strong>ents contreviennent plus souvent à la<br />

norme d’é<strong>par</strong>gner les frères et sœurs potentiels du farde<strong>au</strong> que représente<br />

l’entretien de l’enfant dit <strong>handicap</strong>é à l’avenir lorsque celui-ci est un garçon,<br />

surtout quand il n’est pas l’aîné. Il est en effet plus facile de demander (souvent<br />

indirectement) <strong>au</strong>x aînés de protéger un petit frère que de demander à des plus<br />

jeunes de protéger un aîné qui ne remplit pas son rôle.<br />

Ici encore, l’analyse mériterait d’être affinée, notamment <strong>par</strong> la prise en compte des<br />

différences entre milieux soci<strong>au</strong>x.<br />

Ethnographie, standardisation et archives<br />

Pour terminer sur les résultats secondaires de ce travail, je mentionnerai des questions<br />

de méthode. Mon travail repose pour l’essentiel sur 42 monographies de familles effectuées<br />

en série. Cet investissement conséquent en termes d’enquête de terrain a ses avantages : il<br />

permet de mêler l’avantage de l’approfondissement des cas, propre à la méthode<br />

ethnographique, à celui de la diversité. Je ne prétends en effet évidemment pas atteindre une<br />

quelconque représentativité, qui n’était pas le but recherché, mais la diversité des situations,<br />

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