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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

d’un individu à l’<strong>au</strong>tre. Le chercheur peut alors difficilement s’appuyer sur les pratiques des<br />

uns et des <strong>au</strong>tres pour définir les frontières du groupe mobilisé tant ces pratiques sont sujettes<br />

à des interprétations contradictoires de la <strong>par</strong>t des uns et des <strong>au</strong>tres. Il me semble qu’on a alors<br />

intérêt à souligner ces divergences d’interprétation et à considérer que la maisonnée est dans<br />

une période de crise, qui peut cependant s’éterniser.<br />

Ensuite, ce jeu où les places dans la maisonnée se définissent et se redéfinissent<br />

conduit à insister sur la dynamique de la maisonnée et sur les ruptures qu’elle peut connaître.<br />

Les crises qui remettent en c<strong>au</strong>se, cette fois-ci plus brutalement, les frontières de la maisonnée<br />

peuvent provenir d’événements famili<strong>au</strong>x <strong>au</strong> sens large (naissances, mariages, divorces,<br />

décès, déménagements, changements professionnels, brouilles), mais <strong>au</strong>ssi de crises<br />

diagnostiques, lors desquelles les théories diagnostiques de différents membres de la<br />

maisonnée se mettent à diverger et à s’affronter. Cette crise peut provenir d’une évolution de<br />

la pathologie de l’enfant dit <strong>handicap</strong>é ou bien d’<strong>au</strong>tres événements qui amènent les membres<br />

de la maisonnée à faire évoluer leur théorie diagnostique (<strong>par</strong> exemple un changement de<br />

prise en charge institutionnelle).<br />

Ce deuxième résultat appelle une réflexion sur la questions de la perpétuation des<br />

maisonnées, <strong>par</strong>ticulièrement sensibles dans le cas des enfants dits <strong>handicap</strong>és ment<strong>au</strong>x, dont<br />

les <strong>par</strong>ents s’inquiètent toujours de savoir ce qu’ils deviendront après leur dis<strong>par</strong>ition. Je n’ai<br />

fait qu’effleurer ce thème, pourtant très présent dans mes entretiens, dans mes analyses dans<br />

la mesure où le lien avec les théories diagnostiques est ici distendu. Il serait cependant<br />

intéressant de réfléchir dans un <strong>au</strong>tre cadre à ces questions, qui amènent à s’interroger sur la<br />

mobilisation éventuelle des frères et sœurs de l’enfant dit <strong>handicap</strong>é, les pratiques d’é<strong>par</strong>gne<br />

et de succession, le rapport <strong>au</strong>x institutions pour adultes <strong>handicap</strong>és ou encore la gestion de la<br />

fréquentation des pairs.<br />

Le genre, une variable cachée ?<br />

Au-delà de ces quelques grands résultats, bien d’<strong>au</strong>tres, plus modestes, pourraient être<br />

évoqués ici. Je voudrais revenir sur quelques-uns d’entre eux, qui concernent une variable qui<br />

ap<strong>par</strong>aît à plusieurs moments de ma réflexion de manière é<strong>par</strong>pillée : le genre. Comme je l’ai<br />

indiqué à plusieurs reprises, la prise en compte de cette variable, <strong>au</strong>ssi bien pour distinguer<br />

pères et mères que fils et filles, est délicate et soulève plus de questions que de certitudes.<br />

Diverses pistes de réflexion ont été éb<strong>au</strong>chées, sous forme d’hypothèses, que je vais tâcher de<br />

rassembler ici.<br />

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