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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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ils ont pas de soucis, ils payent pas d’impôts’, enfin toutes les conneries qu’on vous dit<br />

(cherche ses mots) quand pour vous le monde s’écroule <strong>par</strong>ce que votre gamin, il est pas<br />

normal. Et donc on a be<strong>au</strong>coup perdu d’amis, donc on s’est retrouvés assez seuls (léger<br />

rire), ce qui a pas aidé notre couple, on va dire. »<br />

Les grands-<strong>par</strong>ents paternels ont eu une réaction encore plus violente puisqu’ils ont<br />

très rapidement « coupé les ponts » et <strong>au</strong>raient déclaré que Sylvie avait, du fait de cette<br />

naissance, « rompu la chaîne familiale ». Certains de leurs enfants, comme Bénédicte (qui est<br />

enseignante), leur ont emboîté le pas :<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

« Bénédicte (une tante paternelle de Jeanne), c’est <strong>par</strong>eil, elle, elle l’a rejetée dès qu’elle<br />

est née. (…) (cherche ses mots) Au début de la sé<strong>par</strong>ation entre son père et moi, son père,<br />

le week-end, se retrouvait chez sa sœur pour prendre Jeanne. (…) (cherche ses mots) Par<br />

exemple, Jeanne mangeait seule avec son père, ils ne mangeaient pas à la table familiale.<br />

Aurore et Sébastien (les enfants de Bénédicte) ne lui adressaient pas la <strong>par</strong>ole du weekend<br />

et Jeanne revenait et disait : ‘Le seul qui m’a dit bonjour, c’est le chien.’ »<br />

La première hypothèse qui vient à l’esprit, c’est que certaines personnes rejettent les<br />

enfants <strong>handicap</strong>és 10 et ont donc tendance à couper les ponts avec les <strong>par</strong>ents qui ont le<br />

malheur d’en avoir, soit qu’ils ne supportent plus leur fréquentation, soit qu’ils considèrent<br />

pour une raison ou une <strong>au</strong>tre que c’est de leur f<strong>au</strong>te. Sylvie explique d’ailleurs ainsi l’attitude<br />

de sa belle-mère, qui <strong>au</strong>rait évoqué une punition divine pour expliquer la trisomie de Jeanne.<br />

2 Des accusations dans leur contexte<br />

Je voudrais cependant développer une deuxième hypothèse, qui permet de replacer ce<br />

genre d’accusation dans son contexte. Si l’on écoute attentivement Pierrick Zeller, le père de<br />

Jeanne, on se rend compte qu’<strong>au</strong>-delà des réactions jugées négatives des quatre grands<strong>par</strong>ents,<br />

des différences importantes peuvent être faites entre eux :<br />

« Je suis resté sans voir mes <strong>par</strong>ents pendant deux ans. Pendant deux ans, j’ai rompu<br />

absolument tous les liens avec eux et donc (hésite) ça a laissé des traces.<br />

Pendant deux ans y’a longtemps ?<br />

Ben <strong>au</strong> moment où j’ai connu Sylvie.<br />

Et c’était lié ?<br />

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