27.12.2013 Views

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Pour Françoise comme pour son fils Louis, Valérie ne fait donc absolument pas<br />

<strong>par</strong>tie de la maisonnée centrée sur Flora, ce qui leur serait insupportable 4 . Tous deux<br />

m’expliquent que c’est Lucien qui s’occupe exclusivement de Flora, tandis que Valérie<br />

s’occupe uniquement de sa fille, Mona. Mais f<strong>au</strong>t-il vraiment croire Françoise<br />

lorsqu’elle affirme que la réalité correspond <strong>par</strong>faitement à ses souhaits et que la bellemère<br />

de Flora ne s’en occupe pas du tout ? La différence avec le cas de Léopoldine est<br />

que la question peut être posée à la principale intéressée, car Françoise ne maîtrise pas<br />

la <strong>par</strong>tie de mon enquête qui se déroule du côté de Lucien. Lors de mon entretien avec<br />

ce dernier, j’ai en effet obtenu la permission de proposer un entretien à sa nouvelle<br />

compagne, qui l’a accepté. Et les premières minutes de l’entretien ne laissent guère<br />

planer de doutes :<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

« Et est-ce que vous pouvez me dire à quelle fréquence vous la voyez, comment ça se<br />

passe ?<br />

Tous les week-ends. Tous les week-ends et puis quelquefois, elle vient dormir une fois<br />

dans la semaine à la maison. Donc Lucien va la chercher le vendredi soir et puis elle reste<br />

jusqu’<strong>au</strong> lundi matin. Et puis ben (hésite) on a notre vie de famille avec Flora, bon, voilà.<br />

C’est comme ça. (…)<br />

Et alors sur le plan scolarité etc., est-ce q…<br />

Je m’en occupe pas du tout. Pas du tout du tout. Moi, je lui apprends la cuisine, (léger<br />

rire) les choses que je fais <strong>au</strong> quotidien et (hésite) si je peux lui apporter, mais<br />

scolairement non, je lui apporte rien. C’est plutôt le quotidien, dans les choses<br />

pratiques. »<br />

Certes, Valérie n’est pas <strong>au</strong>ssi investie <strong>au</strong>près de Flora que les personnes dont<br />

Françoise affirme qu’ils font <strong>par</strong>tie de sa maisonnée. En <strong>par</strong>ticulier, on peut faire l’hypothèse<br />

qu’elle <strong>par</strong>ticipe très peu <strong>au</strong>x décisions concernant Flora. Cependant, il serait f<strong>au</strong>x de<br />

considérer qu’elle est évidemment exclue de cette maisonnée, puisqu’elle est amenée à<br />

s’occuper matériellement de Flora très régulièrement. Le point de vue de Françoise sur les<br />

frontières de la maisonnée dévouée à sa fille doit donc être relativisé <strong>par</strong> sa position<br />

<strong>par</strong>ticulière : celle d’une mère qui fait tous les efforts possibles pour gommer les effets de la<br />

sé<strong>par</strong>ation d’avec son ancien compagnon, qui entend maintenir envers et contre tout un lien<br />

<strong>par</strong>ental fort et exclusif. Or on va voir que dans cette optique, les enjeux des théories<br />

diagnostiques prennent un sens <strong>par</strong>ticulier.<br />

4 cf. le schéma qui décrit la vision de Françoise Villars en termes de maisonnée, page suivante.<br />

473

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!