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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

seulement chez ma belle-mère ; en terrain neutre, quoi, (léger rire) si je puis dire. Bon et<br />

puis c’est vrai qu’il y a d’<strong>au</strong>tres… (cherche ses mots) comment dire ? sujets de dissension<br />

dans la famille. (hésite) C’est vrai qu’elle sollicite énormément (insiste sur ce mot) ma<br />

belle-mère pour des gardes d’enfants, et nous on le vit très mal <strong>par</strong>ce qu’on a l’impression<br />

(léger rire) que nous, on a besoin en quelque sorte davantage, puisque on a quand même<br />

les problèmes spécifiques de Rodrigue alors qu’elle, tous ses enfants vont bien, donc a<br />

priori, bon ben c’est gérer les problèmes d’une famille nombreuse, mais sans plus ! Donc<br />

c’est vrai que le fait qu’elle sollicite énormément (insiste sur ce mot) ma belle-mère, ça<br />

crée vraiment… (s’arrête) C’est assez récent, hein ! C’est quand elle a commencé ses<br />

études d’infirmière. Avant, un petit peu <strong>au</strong>ssi, mais bon, ça restait dans des limites<br />

raisonnables. Quand elle a commencé ses études d’infirmière, alors là, elle s’est mise à<br />

solliciter énormément ma belle-mère et du coup, nous, ma belle-mère nous dit qu’elle en<br />

a marre, donc nous on n’ose pas trop lui demander, <strong>par</strong>ce que bon, c’est vrai qu’elle est<br />

quand même pas toute jeune non plus, même si elle est très, très valide, on veut pas non<br />

plus (hésite) trop en rajouter, donc on a l’impression, en gros, qu’on est obligés de se<br />

débrouiller tout seuls. Bon, c’est vrai qu’elle nous dépanne, ponctuellement je vous ai dit,<br />

mais (cherche ses mots) on a l’impression quand même que c’est pas très juste, la<br />

ré<strong>par</strong>tition. »<br />

Dans l’ensemble, Marie-Hélène Portal a l’impression d’être assez seule à s’occuper de<br />

Rodrigue. Après avoir prolongé son congé maternité <strong>par</strong> des années de congé sans traitement,<br />

elle a finalement abandonné son travail (elle était alors assistante chef de produit) pour se<br />

consacrer à ses enfants, en <strong>par</strong>ticulier à Rodrigue. Quand on lui demande si elle se trouve<br />

suffisamment soutenue pour s’occuper de lui, sa réponse est, comme on pouvait s’y attendre,<br />

négative :<br />

« Moi, j’ai le sentiment de pas avoir été be<strong>au</strong>coup aidée. (hésite) En soutien, si vous<br />

voulez moral, oui, bon, c’est vrai qu’on me demande de ses nouvelles, on s’informe<br />

régulièrement. (…) Au point de vue soutien matériel, quand y’avait les conduites à faire<br />

etc., j’ai été aidée de manière ponctuelle quand y’avait (cherche ses mots) un grain de<br />

sable dans l’organisation que j’avais mise sur pieds. Mais c’était pas une aide régulière, si<br />

vous voulez. »<br />

L’opposition entre aide ponctuelle et aide régulière est à la fois un jugement sur la<br />

quantité d’aide apportée et sur la nature de l’organisation : on n’est ici clairement pas dans<br />

une logique de maisonnée et Marie-Hélène doit, <strong>au</strong> coup <strong>par</strong> coup, pallier les problèmes<br />

d’organisation les plus urgents en appelant un membre de sa belle-famille à l’aide. Sa mère,<br />

qui habite dans le sud-ouest de la France, passe de temps en temps quelques jours chez sa<br />

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