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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

j’y crois fortement. J’y crois, mais y’a un ‘mais’, là, qui s’installe depuis quelque temps.<br />

Y’a un ‘mais’ maintenant, avant y’en avait pas. Maintenant y’a un ‘mais’ qui vient.<br />

(cherche ses mots) Je rentre dans le doute. Je commence, hein, je dis bien, j’y suis pas,<br />

mais je commence. Donc là, vous voyez, le changement de mes pensées commence à se<br />

sentir, enfin pour moi. Je le dis pas forcément tout le temps à ma femme, mais peut-être<br />

qu’elle le sait, (en riant légèrement) f<strong>au</strong>dra lui reposer la question (elle est à côté, elle rit<br />

<strong>au</strong>ssi). (…) J’ai peur quelquefois, vous savez. Maintenant qu’y’a P<strong>au</strong>l, (hésite) (…) je<br />

m’inquiète un peu plus. (…)<br />

Moi je vois plein de <strong>par</strong>ents et dans l’ensemble, je trouve que vous vous en sortez<br />

bien, vous êtes battants ! Y’a pas mal de gens qui vraiment baissent un peu les bras.<br />

Didier : Par rapport à moi ?<br />

Non, enfin je trouve qu’ici, vous faites quand même plein de choses, elle continue à<br />

faire des progrès, enfin vous vous en sortez bien, quoi.<br />

Didier : Ouais.<br />

Stéphanie : Ben on essaye, f<strong>au</strong>t pas baisser les bras, hein ! Non, on a des moments,<br />

comme tous les <strong>au</strong>tres <strong>par</strong>ents…<br />

Didier : Ouais, des fois moi je chiale, moi je vais dans un coin, je vais chialer des fois.<br />

Stéphanie : Mais y’a des moments, on n’en peut plus. Quand ça va trop loin, on n’en peut<br />

plus.<br />

Didier : On chiale, hein, on craque !<br />

Stéphanie : Quand elle pousse trop loin le bouchon…<br />

Didier : Des fois, je descends dans le <strong>par</strong>king – elle [Stéphanie] le sait pas, ça – (voix qui<br />

tremble) des fois je descends dans le <strong>par</strong>king, je vais taper à coups de poing dans le mur.<br />

Je le fais, hein ! C’est la première fois qu’elle entend ça. Elle l’a jamais entendu, ça. Elle<br />

le sait pas, hein, elle vient de le savoir ! Des fois, moi je suis obligé, sinon je casserais une<br />

porte. (…)<br />

Ouais mais si c’est juste un moment comme ça où on craque…<br />

Didier : Non, c’est juste un moment ouais, après ça remonte, ça remonte ! Ça remonte.<br />

C’est ça qui compte.<br />

Didier : Enfin moi, je baisserai jamais les bras. Non. J’ai pas ce caractère-là. Et ma<br />

femme est là, elle m’a aidée. F<strong>au</strong>t le dire <strong>au</strong>ssi ça. C’est grâce à elle. Si je suis là, comme<br />

ça, c’est grâce à elle. Elle est forte, hein ! Elle est forte, elle.<br />

Stéphanie : Physiquement, c’est dur <strong>au</strong>ssi.<br />

Didier : C’est un sacré morce<strong>au</strong>, hein ! (rires)<br />

Stéphanie : Psychologiquement <strong>au</strong>ssi, c’est trop dur. Vous voyez, bon là j’ai craqué, je<br />

vais voir mon psy <strong>au</strong>ssi. Parce que là, j’ai craqué maintenant…<br />

Didier : Ouais, on va voir un psy chacun.<br />

Stéphanie : … de toutes les années, de tout ce que j’avais accumulé.<br />

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