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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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B. Une maisonnée étroite et sans ressources<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Alexandra Lognes est née en 1988. Peu avant ses deux ans, elle est prise de<br />

convulsions hyper-thermiques qui la font passer <strong>par</strong> un court coma, à c<strong>au</strong>se d’un virus<br />

encéphalite. Par la suite, des crises convulsives reviennent de temps en temps, de moins en<br />

moins souvent, mais suffisamment pour laisser à Alexandra des lésions irréversibles, qui se<br />

traduisent rapidement <strong>par</strong> un retard dans son développement psychomoteur, puis des troubles<br />

du comportement. Sa mère, Stéphanie, se sé<strong>par</strong>e de son premier mari quand Alexandra n’a<br />

pas encore deux ans. Elle rencontre peu après Didier Prév<strong>au</strong>lt, qui deviendra son second mari<br />

en 1995 et avec qui elle a un fils, P<strong>au</strong>l, en 2000. Stéphanie Prév<strong>au</strong>lt est secrétaire et son mari<br />

actuel cuisinier dans un établissement scolaire (son premier mari est peintre-décorateur et<br />

travaille de manière assez occasionnelle). Ils habitent un petit ap<strong>par</strong>tement dans un quartier<br />

populaire de Paris. Après la maternelle, Alexandra a intégré un CP ordinaire mais a eu<br />

be<strong>au</strong>coup de mal à suivre et a été orientée l’année suivante dans une classe d’adaptation du<br />

même établissement (privé). Elle y reste trois ans, avant de rejoindre une CLIS pour un an,<br />

dans un <strong>au</strong>tre établissement privé. Ayant alors atteint la limite d’âge pour fréquenter une<br />

CLIS, elle est orientée vers un IME, ce que ses <strong>par</strong>ents acceptent à contre-cœur. Elle y reste<br />

quatre ans puis rejoint un IMPro, qu’elle fréquente encore lorsque je la rencontre.<br />

Je fais un premier entretien avec Stéphanie en octobre 2004, à son domicile. Elle<br />

m’explique longuement les difficultés multiples <strong>au</strong>xquelles elle a été confrontée pour<br />

concilier le suivi d’Alexandra (les démarches médicales, les démarches institutionnelles,<br />

l’organisation quotidienne), sa vie professionnelle (avec un patron peu arrangeant qui refusait<br />

d’assouplir ses horaires) et sa vie conjugale (ses m<strong>au</strong>vaises relations avec son premier mari,<br />

son divorce <strong>au</strong> moment où Alexandra était en crise, la rencontre de son deuxième mari). Au<br />

moment où elle dessine pour moi son arbre de famille, elle souligne le peu d’aide qu’elle peut<br />

attendre de son entourage familial : les seules personnes géographiquement proches sont sa<br />

sœur Véronique et son mari Jean (qui habitent en banlieue <strong>par</strong>isienne et dirigeaient une<br />

agence de publicité 5 ) et des membres de son ex-belle-famille, avec qui les ponts sont coupés.<br />

La famille de Didier est concentrée en Touraine, tandis que la sienne habite majoritairement<br />

dans l’ouest de la France. Stéphanie et Didier leur rendent visite pendant leurs vacances, mais<br />

on ne peut pas dire qu’ils représentent un véritable soutien.<br />

Une fois l’entretien terminé, je demande tout de même à Stéphanie si d’<strong>au</strong>tres<br />

personnes pourraient accepter de faire un entretien avec moi <strong>au</strong> sujet d’Alexandra. La scène<br />

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