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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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4 Arrangements pratiques et théories diagnostiques<br />

Dans un tel contexte où la solidarité familiale est mise en avant, on pourrait s’attendre<br />

à ce que les théories diagnostiques des différents membres de la maisonnée coïncident elles<br />

<strong>au</strong>ssi, ce qui n’est en fait pas tout à fait le cas. Voyons comment chacune des personnes les<br />

plus impliquées <strong>au</strong>tour de Camille <strong>par</strong>le de la nature de ses difficultés 2 :<br />

Maxime (frère cadet) :<br />

« Moi, je dirai, elle est normale, à <strong>par</strong>t qu’elle voit moins bien que nous. Je trouve pas<br />

qu’elle soit tellement différente, elle est… (s’arrête) (…) Enfin c’est vrai que Camille, en<br />

plus, a de la difficulté à s’exprimer. »<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Joachim (frère aîné) :<br />

« La malvoyance, (…) ça se perçoit pas tellement. (…) Le fait de ne pas pouvoir <strong>par</strong>ler<br />

normalement, c’est clair que déjà ça, ça pénalise donc ça implique un retard. Y’a donc le<br />

fait que dans la scolarité, elle soit pas acceptée, ça… (s’arrête) (…) Et c’est le fait de ne<br />

pas pouvoir bien <strong>par</strong>ler qui fait tout le décalage, enfin je pense. (…) Elle comprend tout<br />

ce qu’on dit, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> du vocabulaire, y’a pas de retard, elle comprend très bien tout ce<br />

qu’on dit. »<br />

Marguerite (sœur aînée) :<br />

« C’est pas facile à décrire comme <strong>handicap</strong>, <strong>par</strong>ce qu’il est quand même très multiple, si<br />

on peut dire, <strong>par</strong>ce qu’elle a quand même, bon, sa malvoyance, mais y’a pas que ça : elle<br />

a le problème du langage, elle avait <strong>au</strong>ssi un petit peu des problèmes moteurs, elle a eu du<br />

mal à apprendre à marcher, à se tenir assise. Maintenant c’est moins visible <strong>par</strong>ce que<br />

c’est complètement maîtrisé, mais elle a (cherche ses mots) <strong>par</strong> exemple – mais ça, c’est<br />

dû à la malvoyance – un problème d’équilibre. »<br />

Mme Bernard (grand-mère maternelle) :<br />

« Personnellement, c’est pas la malvoyance qui me fait le plus mal, c’est plutôt le manque<br />

de possibilités d’élocution. (…) [Elle a <strong>au</strong>ssi une] difficulté à comprendre, oui, alors estce<br />

que vous pensez que c’est cérébral (insiste sur ce mot) ? Je pense pas. »<br />

2 Je rappelle qu’on trouvera en annexe l’ensemble des table<strong>au</strong>x présentés <strong>au</strong> chapitre 7 pour décrire les théories<br />

diagnostiques <strong>par</strong>entales, complétés avec tous les enfants et adolescents utilisés dans cette thèse. On pourra <strong>par</strong><br />

exemple voir où se situe Camille (ainsi que les <strong>au</strong>tres adolescents qui vont être présentés en détail dans cette<br />

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