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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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on ben Pascal, il était dans un IMP. C’est peut-être pour ça qu’on n’a pas voulu d’IMP.<br />

(…) Bon, mes cousins sont pas comme Michèle et son mari et nous, ils ont (cherche ses<br />

mots) été plus atteints, sans doute, que nous, ils ont pas pris… (s’arrête) (…) Donc Pascal<br />

est allé, (réfléchit) pratiquement jusqu’à vingt ans, <strong>par</strong>ce qu’à vingt ans, on leur a dit :<br />

‘Ben maintenant, vous vous débrouillez, messieurs dames, avec votre enfant qui a vingt<br />

ans.’ Donc il a fallu qu’ils prennent une décision, donc il est dans un centre et ça, ils ont<br />

be<strong>au</strong>coup souffert. (…) Eh ben moi, ça, j’en voudrais pas pour Camille. (…) C’est vrai,<br />

on est peut-être trop resserrés les uns sur les <strong>au</strong>tres, je ne sais pas, mais je vois pas… (se<br />

reprend) je sais pas comment je vivrais si elle doit <strong>par</strong>tir un jour. Pourtant les <strong>au</strong>tres<br />

<strong>par</strong>tent ! ma fille, elle est bien <strong>par</strong>tie. Pas bien loin, (en riant) mais elle est <strong>par</strong>tie. Quand<br />

elle s’est mariée… (s’arrête) On laisse <strong>par</strong>tir ses enfants, on le sait ! Mais je crois que<br />

pour celle-là [Camille], (cherche ses mots) c’est plus dur. »<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Michèle envisage elle <strong>au</strong>ssi pour Camille un <strong>au</strong>tre avenir que celui de Pascal, qu’elle<br />

prend comme sa mère comme contre-modèle. Mais elle s’appuie <strong>au</strong>ssi sur une <strong>au</strong>tre<br />

expérience familiale inverse, qu’elle juge tout <strong>au</strong>tant (voire plus) désastreuse, celle de deux<br />

nièces de son mari (Coralie et Déborah), selon elle <strong>handicap</strong>ées <strong>mental</strong>es mais que ses <strong>par</strong>ents<br />

se refusent à reconnaître comme telles et à en tirer les conséquences. Lorsqu’elle me <strong>par</strong>le des<br />

contraintes administratives liées à la reconnaissance du <strong>handicap</strong> de Camille, elle évoque ces<br />

nièces et envie un instant leurs <strong>par</strong>ents, avant de se raviser rapidement :<br />

« Par moments, c’est vrai que – je le dis avec mon mari – on se prendrait bien Camille<br />

sous le bras et puis on s’en va ! Et puis on ne demande plus rien à personne, foutez-nous<br />

la paix ! Et je pense qu’y’a des <strong>par</strong>ents, à vingt ans, qui font ça. Enfin moi, j’en ai dans<br />

ma famille puisque mes deux nièces n’ont <strong>au</strong>cune prise en charge, <strong>au</strong>cune déclaration de<br />

<strong>handicap</strong> d’ailleurs, et voilà. Maintenant, le père est en retraite, ça va être le quatuor<br />

infernal : père, mère, les deux filles. (cherche ses mots) Je ne sais pas si pour l’avenir de<br />

ces deux filles… (s’arrête) Mais c’est sûr que ça a un côté sympa <strong>par</strong>ce que là, ils ont une<br />

maison de campagne, ben ils y vont, ils ne demandent rien à personne, voilà ! »<br />

Les Briolle cherchent donc à éviter les deux écueils, représentés <strong>par</strong> deux contremodèles<br />

famili<strong>au</strong>x, de l’enfermement institutionnel et de l’enfermement familial, même s’ils<br />

penchent plutôt vers un modèle où la famille demeure le lieu principal de soutien pour<br />

Camille.<br />

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