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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

sociétés [Singly, 2004], les <strong>au</strong>tres la critiquant [Théry, 1993] et réaffirmant la place à <strong>par</strong>t de<br />

l’enfance, surtout depuis la succession de trois « affaires » :<br />

- celle d’Outre<strong>au</strong>, où les témoignages et accusations d’enfants ont conduit à une<br />

erreur judiciaire 1 ;<br />

- celle provoquée <strong>par</strong> le rapport de l’INSERM sur le trouble des conduites chez les<br />

très jeunes enfants, qui a provoqué une pétition nationale affirmant notamment<br />

qu’« en stigmatisant comme pathologique toute manifestation vive d’opposition<br />

inhérente <strong>au</strong> développement psychique de l’enfant, en isolant les symptômes de<br />

leur signification dans le <strong>par</strong>cours de chacun, en les considérant comme facteurs<br />

prédictifs de délinquance, l’abord du développement singulier de l’être humain est<br />

nié et la pensée soignante robotisée. 2 » Cette prise de position souligne ainsi que<br />

l’enfant doit être saisi dans sa dimension dynamique, en tant qu’être en pleine<br />

construction (notamment de son psychisme), et ne peut être jugé comme on<br />

jugerait un adulte ; il ne f<strong>au</strong>drait donc pas lire le « trouble des conduites » comme<br />

une prédisposition à la délinquance, mais comme la manifestation de divers<br />

processus propres à l’enfance (souffrance psychique liée <strong>au</strong> développement,<br />

difficultés liées à l’éducation etc.) ;<br />

- enfin celle qui entoure la loi en pré<strong>par</strong>ation visant à faire juger les adolescents de<br />

16 à 18 ans comme des majeurs en cas de récidive. Là encore, la question centrale<br />

est de savoir si l’on peut traiter des mineurs comme des majeurs et si des<br />

comportements de mineurs peuvent être analysés avec les mêmes c<strong>au</strong>ses et les<br />

mêmes conséquences que des comportements de majeurs.<br />

Ces modifications de la perception de l’enfant et de son statut (plus ou moins grande<br />

dépendance) ont en tout cas favorisé en sciences sociales la multiplication d’enquêtes portant<br />

directement sur des enfants. Ces enquêtes s’appuient souvent davantage sur l’observation que<br />

sur l’entretien [Delalande, 2001 ; Sirota, 1988], mais l’idée qu’il est possible d’interroger<br />

directement des enfants fait son chemin, comme le souligne Denise B<strong>au</strong>er en décrivant<br />

l’évolution des pratiques des enquêtes de sondage et d’interviews à grande échelle [B<strong>au</strong>er,<br />

1998]. Elle note de manière plus générale que « l’intérêt porté vers les discours des enfants,<br />

comme vers d’<strong>au</strong>tres publics a priori « incapables » peut se concevoir comme un mouvement<br />

de fond en France. » [B<strong>au</strong>er, 1998, p. 84] Outre cet article, un manuel est également <strong>par</strong>u<br />

récemment pour examiner la question méthodologique de l’enquête <strong>au</strong>près d’enfants [Danic,<br />

1 Malgré les barrières <strong>par</strong>ticulièrement fortes en France qui freinent l’accès direct de l’enfant à la justice et la<br />

prise en compte de sa <strong>par</strong>ole [Rubellin-Devichi, 1998].<br />

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