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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Cette définition d’ABC École comme école « à petits effectifs » possède une<br />

importante capacité de normalisation, car elle renvoie à des choses connues (c’est un des<br />

principes essentiels des écoles privées) et à un changement mineur <strong>par</strong> rapport à une scolarité<br />

classique. Sur son site internet, la page d’accueil de l’école mentionne simplement « ABC<br />

École. Enseignement privé primaire et secondaire » et les quelques lignes de présentation<br />

indiquent que « la spécificité d’ABC École est d’assurer la scolarisation d’enfants ne pouvant<br />

pas être admis <strong>au</strong> sein d’une classe banale. »<br />

Tout est donc fait pour mettre la scolarité en avant et le <strong>handicap</strong> entre <strong>par</strong>enthèses.<br />

Les horaires, l’organisation des enseignements se calquent le plus possible sur un rythme<br />

scolaire ordinaire, à ceci près que les principes du primaire et du secondaire sont mêlés. Les<br />

livres utilisés sont des manuels scolaires ordinaires et même si les enseignants ne s’en servent<br />

bien souvent que comme point de dé<strong>par</strong>t et adaptent énormément leurs cours <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> et <strong>au</strong>x<br />

difficultés des élèves, le signal envoyé <strong>au</strong>x <strong>par</strong>ents est que le cursus ordinaire n’est jamais très<br />

loin. Lorsqu’elle me <strong>par</strong>le des différentes classes et du nive<strong>au</strong> scolaire de sa fille Christine,<br />

Geneviève Soukounou (gestionnaire financière, son ex-compagnon était directeur technique)<br />

met d’ailleurs en avant la recherche d’une équivalence avec les nive<strong>au</strong>x scolaires habituels :<br />

« Et l’année dernière, elle était dans la même classe ou y’a eu des changements ?<br />

Dans la même classe, elle est toujours dans la même classe (léger rire). Mais les livres<br />

changent, hein, de toute façon !<br />

Oui oui oui, ben oui, y’a plusieurs nive<strong>au</strong>x dans les classes.<br />

Ouais. Elle a bien pigé, les nive<strong>au</strong>x.<br />

Comment elle en <strong>par</strong>le ?<br />

Je sais plus, (hésite) y’avait un garçon, je disais : ‘Oh ! il est mignon ce garçon’, y’avait<br />

une photo, là, avec… (léger rire) et puis je lui dis : ‘Qui c’est ?’, alors elle me sort le<br />

prénom et je dis : ‘Il est dans ta classe ?’, ‘Ben non !’, ben je lui dis : ‘Il est en quelle<br />

classe ?’ et c’est là que j’ai compris… (s’arrête) je sais plus (cherche ses mots), plus ça<br />

monte, plus… (s’arrête) c’est ça, hein ?<br />

Oui, en gros.<br />

4, 5… (hésite) 5 c’est bon ? C’est nive<strong>au</strong> sixième, hein ?<br />

Ça dépend des élèves après, dans chaque classe, y’a plusieurs nive<strong>au</strong>x.<br />

Oui puisque je crois qu’elle m’a dit : ‘Il est nive<strong>au</strong> 5, il est dans la classe 5’, ‘Et alors ?’,<br />

‘Ben il est bon’, elle me dit. Ben je lui dis : ‘Non, dis pas ça ! C’est pas <strong>par</strong>ce que t’es<br />

dans la 3 que t’es pas bonne non plus (léger rire).’ »<br />

On sent dans cet extrait que Geneviève ne maîtrise pas bien l’organisation des classes<br />

dans l’école, mais qu’elle en retient une équivalence avec le cursus ordinaire (« 5 c’est bon ?<br />

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