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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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ordinaire, ap<strong>par</strong>aît comme une aberration. Selon la logique du champ de prise en charge de<br />

l’enfance <strong>handicap</strong>ée actuelle, soit l’enfant est capable de retirer quelque chose d’une<br />

scolarisation ordinaire (ou presque) et il peut bénéficier d’une intégration scolaire<br />

(individuelle ou collective), soit il relève de l’éducation spécialisée, <strong>au</strong>quel cas sa prise en<br />

charge associe enseignement (<strong>par</strong>fois très léger), activités ludiques et soins. Un établissement<br />

spécialisé dispensant un enseignement scolaire le plus ordinaire possible n’a donc pas lieu<br />

d’être.<br />

En outre, du point de vue des <strong>par</strong>ents, le choix d’une telle école ap<strong>par</strong>aît <strong>par</strong>adoxal sur<br />

bien des plans : on a là une école payante, focalisée sur le scolaire, mélangeant les <strong>handicap</strong>s<br />

sans proposer de prise en charge <strong>par</strong>ticulièrement adaptée, s’appuyant sur des enseignants peu<br />

ou pas formés <strong>au</strong>x spécificités de ces enfants et offrant peu de débouchés. Et pourtant,<br />

be<strong>au</strong>coup de ceux qui ont fait ce choix en sont satisfaits.<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

1 Une petite structure<br />

ABC École est une association de type loi de 1901, fondée à Paris en 1989 <strong>par</strong> deux<br />

enseignantes désireuses de s’intéresser <strong>au</strong>x enfants en échec scolaire. Elle a été reconnue <strong>par</strong><br />

l’État en tant qu’association fonctionnant comme un établissement scolaire privé hors contrat.<br />

Jusqu’en 2003, quatre personnes sont dans l’établissement depuis sa création : Isabelle<br />

Lambert et Maria Santido, les deux directrices (l’une est en fait directrice tandis que l’<strong>au</strong>tre<br />

est directrice-adjointe mais tout le monde (<strong>par</strong>ents d’élèves, enseignants) les appelle « les<br />

directrices » sans distinction), Michèle Piel, une orthophoniste qui est présente à l’école une<br />

ou deux matinées <strong>par</strong> semaine (et qui prend individuellement quelques élèves dans un petit<br />

bure<strong>au</strong>), enfin Clotilde, une enseignante à mi-temps spécialisée dans les activités manuelles<br />

(dessin, collage, découpage etc.). Cette dernière quitte l’établissement en juin 2003. Les<br />

postes restants, dont le nombre a lentement <strong>au</strong>gmenté <strong>au</strong> fil des années jusqu’en 2003, avant<br />

de décroître, ont donné lieu à un turn-over important, notamment en raison de la faiblesse des<br />

salaires. En 2002-2003, on compte trois <strong>au</strong>tres enseignants (en plus des trois enseignantes<br />

déjà citées puisque les deux directrices font également cours), deux femmes, Annabelle et<br />

Caroline, et un homme, Vincent, plus jeunes et présents dans l’établissement depuis deux à<br />

quatre ans.<br />

Les formations de ces enseignants sont atypiques dans le milieu de l’éducation<br />

spécialisée, ce que leur reproche d’ailleurs l’Éducation Nationale, qui leur a refusé il y a<br />

quelques années un passage sous contrat. Les deux directrices ont fait des cursus<br />

universitaires allant jusqu’à la maîtrise ou <strong>au</strong> DEA. Parmi les quatre <strong>au</strong>tres enseignants, deux<br />

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