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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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diagnostique et prise en charge institutionnelle : le regard que les <strong>par</strong>ents portent sur les<br />

établissements. Lorsque les <strong>par</strong>ents j<strong>au</strong>gent un établissement, ils ne prennent pas uniquement<br />

en compte le profil des enfants accueillis et ce sont ces <strong>au</strong>tres critères qui vont maintenant<br />

retenir notre attention.<br />

4 Quand les <strong>par</strong>ents jugent les établissements<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

Les établissements susceptibles d’accueillir des enfants ayant des difficultés d’ordre<br />

<strong>mental</strong> sont, comme on l’a vu, extrêmement divers. Ceux qui sont publics ou qui ont passé un<br />

contrat avec l’État sont tenus de respecter certaines obligations, comme <strong>par</strong> exemple<br />

d’annoncer quel type d’enfants ou adolescents ils peuvent accueillir. Comme on s’en doute, ce<br />

genre d’informations reste insuffisant pour se faire une idée un peu précise du fonctionnement<br />

réel de l’établissement et la plu<strong>par</strong>t des <strong>par</strong>ents ne s’en contentent pas pour inscrire ou non<br />

leur enfant. Ils sont <strong>au</strong> contraire attentifs à de nombreux critères et souvent critiques, comme<br />

le montre une enquête <strong>par</strong> entretiens <strong>au</strong>près de familles investies dans la réussite scolaire d’un<br />

enfant ayant une déficience motrice ou <strong>au</strong>ditive [Garel et Lesain-Delabarre, 1999a].<br />

Tout d’abord, on l’a déjà dit ci-dessus, ils sont généralement très sensibles <strong>au</strong> type de<br />

difficultés qu’ont les enfants accueillis, qu’ils j<strong>au</strong>gent non seulement en fonction de ce<br />

qu’annonce l’établissement, mais <strong>au</strong>ssi en voyant si possible les enfants accueillis et en<br />

demandant des précisions <strong>au</strong>x responsables qui acceptent de les recevoir ou <strong>au</strong> moins de leur<br />

répondre <strong>par</strong> téléphone. Mais bien d’<strong>au</strong>tres choses retiennent leur attention, comme le montre<br />

l’exemple suivant, où Christophe Héry (enseignant dans le secondaire, comme sa femme), qui<br />

raconte ici pourquoi lui et sa femme avaient dans un premier temps refusé que Pierre-Yves<br />

(troubles de type aphasique, difficultés de compréhension, lenteur) entre à ABC École :<br />

« En fait on avait vu ABC École deux trois années plus tôt, on <strong>au</strong>rait pu l’inscrire deux<br />

trois années plus tôt mais on avait renoncé <strong>par</strong>ce qu’il était très jeune… (se reprend et<br />

cherche ses mots) alors il est à ABC École depuis qu’il a douze ans à peu près, et quand<br />

on avait vu ABC École la première fois, il avait huit neuf ans, c’était dans une toute petite<br />

rue <strong>au</strong> centre de Paris, des bâtiments très à l’étroit, on avait vu sortir des tas d’enfants très<br />

marqués physiquement, alors on s’était dit : ‘On peut quand même pas le mettre avec ces<br />

enfants très amochés, on ne peut pas le mettre dans cette école où manifestement on<br />

manque d’air, dans cet espace très resserré, on ne peut pas lui faire faire ce trajet tous les<br />

matins en bus jusqu’<strong>au</strong> cœur de Paris’ – accessoirement on n’avait pas très envie de les<br />

des diagnostics et des prises en charge de personnes âgées dépendantes.<br />

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