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'Spécialistes par obligation'Des parents face au handicap mental ...

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« En amont des CDES, le nombre d’établissements médico-éducatifs modifie notoirement<br />

non seulement le nombre de dossiers et demandes qu’elles sont chargées d’instruire mais<br />

également la nature de ces demandes. En aval des commissions dé<strong>par</strong>te<strong>mental</strong>es<br />

d’éducation spéciale, force est de constater que la taille du <strong>par</strong>c médico-éducatif influe de<br />

façon significative sur le t<strong>au</strong>x moyen d’orientation qu’elles pratiquent. L’offre d’accueil<br />

médico-éducatif constitue donc, à ces deux nive<strong>au</strong>x, une variable importante de l’activité<br />

des CDES. » [Godet-Montalescot, 1995, p. 221]<br />

Elle conclut même son article <strong>par</strong> une formule qui n’a rien de réjouissant pour les<br />

membres des CDES :<br />

tel-00333296, version 1 - 28 Nov 2008<br />

« Étant l’inter<strong>face</strong> entre le milieu ordinaire et le secteur spécialisé, les CDES constituent<br />

donc le lieu de convergence de deux logiques de fonctionnement : l’exclusion du milieu<br />

ordinaire et le clientélisme du secteur spécialisé privé. » [Godet-Montalescot, 1995, p.<br />

227]<br />

Certains <strong>par</strong>ents, comme Marie Masure (enseignante, mère célibataire) dans l’exemple<br />

suivant (extrait de notre deuxième entretien, le 17 février 2003, pendant lequel elle me raconte<br />

les stages en IMPro faits récemment <strong>par</strong> son fils unique Charles, qui est atteint du syndrome<br />

d’Angelman), regrettent que ce rapport de force défavorable <strong>au</strong>x <strong>par</strong>ents puisse conduire à ce<br />

qu’elle appelle, en en soulignant le <strong>par</strong>adoxe, l’élitisme des établissements pour enfants<br />

<strong>handicap</strong>és :<br />

« Et du coup, le choix là, pourquoi vous êtes allée voir [ces IMPro]-là ?<br />

Parce que y’en a pas 36 000, hein ! donc de toute façon, le choix est limité. Bon, ceux qui<br />

sont près d’ici, j’y suis allée… (se reprend) ben c’est toujours en en <strong>par</strong>lant à une<br />

personne ou une <strong>au</strong>tre, hein ! Finalement, les choses se… (se reprend) enfin on prend des<br />

renseignements. Les deux du XV ème et du XVIII ème , (réfléchit) c’est le premier IMPro qui<br />

me les a indiqués <strong>par</strong>ce que quand j’ai reçu la lettre, après j’ai téléphoné pour avoir des<br />

explications… (s’arrête) Je vais vous montrer la lettre d’ailleurs (elle va la chercher)<br />

Ça (désignant la lettre), ça arrive rapidement, la réponse ?<br />

Ah ! ben non, <strong>par</strong>ce qu’il a fait le stage en septembre…<br />

Ah ! le stage en septembre ?<br />

Oui ! Ben c’est-à-dire qu’en fait, j’ai l’impression qu’il y a deux types de<br />

fonctionnement : y’a les IMPro qui, comme là, font faire des stages à tous les enfants qui<br />

se présentent et puis quand ils en ont une bonne floppée, ils font leur tri, ils prennent les<br />

meilleurs et voilà. (cherche ses mots) Et puis y’a ceux qui ne font faire des stages que<br />

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